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Une histoire d'aventure et de mystère,
par Yichard Muni, barde Elfe
Rencontrons-nous en vrai! Mon nom: Richard Trigaux. Nom d'artiste: Yichard Muni
Tous les vendredis à 12pm SLT (Heure de Californie, PT ou PDT) (France: 21h), rencontres elfiques et histoires
Dans notre region virtuelle Lysaer (Comment entrer)
Dans notre region virtuelle Daur Anarie dans Alternate Metaverse! (Comment entrer)
Elf Dream a son site, il est actif dans dans les mondes virtuels Sovaria, Alternate Metaverse, et présent dans Blue Sky Web, Discord, Facebook. Mewe, Second Life,
Ce texte s'insère dans une intrigue plus vaste. Il vaut donc mieux lire d'abord «Le Baiser des Mondes».
Index des histoires: ordre chronologique, ou par ordre de création
Cette histoire s'est déroulée environ 24 ans après la bataille du Horiathon, dans la ville de Tyron, ancienne capitale et toujours ville principale de Kondo. Ce pays comprend les montagnes du Shamal Humak et de l’Arunal Humak, où vivaient autrefois les Elfes Sylvains. Kondo a une longue tradition de tolérance envers les Elfes, malgré les fanfaronnades de certains partis d'extrême droite voulant «unifier Kondo contre les migrants Elfes». Ces choses ont été racontées dans L'histoire d'Iraën, et comment Amaleen et lui ont été amenés à conseiller la communauté des nouveaux Elfes de Kondo. À l'époque de cette histoire, cette communauté se porte bien, expurgée de la plupart des faux Elfes et des fausses conceptions. Bien qu'ils doivent encore garder un profil bas, en raison de la pression de certains politiciens et de l'hostilité des médias.
La Tyron moderne est une grande ville avec de nombreuses industries avancées, et une importante université bien connue dans tout le Shartan. Mais elle possède aussi un riche patrimoine historique, notamment le quartier ancien, la vieille ville de Tyron, qui s'étend autour de la place Aymar, des pâtés de maisons anciennes en torchis aux ruelles étroites et ombragées. C'est l'une des rares villes anciennes du Shartan à avoir survécu intacte à la Révolution. En effet, les toits étaient à une seule pente! Chaque pâté de maisons avait des toits en pente vers l'intérieur, formant des puits de lumière au milieu, servant également à canaliser les eaux de pluie. C'est pourquoi cette architecture singulière a échappé aux foudres des Phalanges du Peuple, qui considérait les toits à double pente comme un «signe religieux ostentatoire». Mais les banlieues ont dû être entièrement reconstruites, leur donnant un aspect beaucoup plus moderne, avec de larges rues et des arbres. Certains considèrent la vieille ville comme un merveilleux vestige d'un passé romantique, avec ses sculptures en bois complexes et ses terrasses, tandis que d'autres dénoncent l'énorme scandale d'hygiène: le manque d'égoûts! (En fait, il y a bien un système antique de caniveaux recouverts de dalles, au milieu de chaque rue. Et il est très efficace: comme ces rues sont toutes orientées nord-sud ou est-ouest, et que la pente du terrain est au sud-est, toutes les rues ont une bonne pente descendante.)
En fait, seuls les pauvres y vivent: des petits ouvriers, des vieux, des types bizarres, des apprentis, des étudiants et même quelques jeunes Elfes attirés par les bas loyers et la facilité à se faire des amis.
En plus des locations, il y a des auberges, des boutiques colorées pour touristes, des épiceries et de nombreux pubs. Pour être franc, la nuit, il y a aussi des trafics louches et des escrocs, principalement liés à la drogue et au porno.
La place centrale doit son nom au roi Aymar IV, qui fut l'organisateur du pays de Kondo, après que sa mère Valeva III ait stabilisé ses frontières contre les envahissants ducs de Bubacar. Sa constitution égalitaire est restée en vigueur jusqu'à la Révolution, et la monarchie parlementaire du Kondo moderne s'en inspire encore beaucoup.
Aujourd'hui, la place Aymar est un long rectangle sans constructions, légèrement en pente, soigneusement carrelé, avec de lampadaires en fer forgé et des pots de fleurs. Sur la partie haute au nord, plusieurs stands de marché vendent des cartes postales, des souvenirs de voyage, des bibelots et des dingelings, de fausses sculptures elfiques, et nous allons voir pourquoi de nombreux porte-bonheur de tous styles et de toutes couleurs. Les quatre côtés sont bordés de bistrots et de boutiques sous des auvents en toile pliante aux couleurs gaies. Toute la journée, les rues sont animées, avec plein de monde, des acheteurs, des touristes et aucune voiture à part quelques services municipaux. La nuit, une autre faune se réveille, moins recommandable. Bien que les voitures de police patrouillent lentement pour dissuader tout acte vraiment dangereux, ramassant les vantards et les ivrognes.
Autrefois, la place était entièrement différente. Elle était entièrement occupée par l'un des plus grands temples de Marna, la déesse de la chance, des voyageurs et des amoureux. Il avait de hauts murs sans fenêtres, à l'exception du grand portail au sud. Comme beaucoup de temples du Shartan, c'était un zug (prononcer «tzug»), c'est-à-dire une construction rectangulaire, semblable à un temple grec, avec une entrée monumentale au sud, et à l'intérieur une série de chambres, de plus en plus sacrées jusqu'au naos final. Il n'était pas gracieux, mais haut et massif, comme un grand hall d'usine. Et avec un toit à deux pentes...
La pratique de base de Marna était de lui faire des offrandes de charité significatives dans le temple, afin d'attirer sa protection, «la chance» en quelque sorte. Ce qui excluait bien sûr de l'invoquer à des fins violentes ou vénales. Le rôle des prêtres de Marna était d'effectuer des rituels d'intercession en faveur des personnes faisant des offrandes. Ce qu'ils faisaient sincèrement, mais on se doute que la chance et les porte-bonheur s'apparentent davantage à l'astrologie, aux diseurs de bonne aventure, aux lanceurs de sorts et à toutes sortes de charlatans, qu'à une quelconque forme de spiritualité sérieuse ou même de religion honnête. Ainsi, toute la ville était le lieu d'une industrie de bibelots, de faux médiums, de faux protecteurs, etc. Divers ateliers coulaient du bronze, tournaient du bois, tissaient de la «laine des Elfes du Shamal» (Très rare en effet, vu qu’ils n’ont jamais eu de moutons). Pour les plus riches, des orfèvres fournissaient les pierres précieuses les plus rares, espérons authentiques. Une fois qu'ils avaient acheté quelque chose, les adeptes déposaient ces offrandes bon marché ou chères dans la première salle. L'idée était que plus le cadeau était cher, plus ils faisaient preuve d'altruisme et donc plus ils avaient de chance. (Bon, c'est le matérialisme spirituel, ne cherchez pas à comprendre.)(Quant au denier du pauvre, inutile d’y penser). Les prêtres sécurisaient rapidement les offrandes de valeur dans la deuxième salle, toujours ostentatoires envers les visiteurs. Inutile de dire que le temple ressemblait à tout sauf à un temple: une caverne d'Ali Baba, un marché aux puces, avec des trucs poilus suspendus partout en couches épaisses et en tas profonds. Lorsque la première salle était pleine, ni les murs ni le plafond n'étaient plus visibles, et à peine quelques parcelles de sol pour marcher. Nous nagions dans des bildolios, faisions de la spéléologie dans des couches rouge foncé de gadgets, avec des arcs-en-ciel de stalactites laineuses scintillant de faux ou vrai or. C’est sûr, le temple de Marna à Tyron était très spécial, unique dans tout le Shartan, et un pèlerinage recherché.
Lorsqu'une salle était trop pleine, les prêtres déplaçaient son contenu dans la suivante. Après la Révolution, les Phalanges n'ont laissé aucun survivant pour raconter ce qui se passait exactement dans la dernière salle, où atterrissaient des tonnes de ces trucs. La religion dit que les offrandes étaient emportées magiquement par Marna, littéralement. Curieusement, il n'y a effectivement aucune mention historique de quoi que ce soit qui serait sorti du temple de Marna. Les esprits fins disent que c’était emporté sous les vêtements amples des prêtres bedonnants. Les plus romantiques disent qu'il doit y avoir une sorte de tunnel, menant au logement des prêtres juste à côté. Quoi qu'il en soit, toutes les offrandes devaient être discrètement évacuées d'une manière ou d'une autre, celles sans valeur brûlées, les véritables œuvres d'art vendues dans des ports lointains, et les matériaux précieux fondus et revendus aux artisans. En théorie, le produit des ventes était redistribué aux œuvres de charité de Marna. En pratique, ces œuvres de charité étaient pauvres et les prêtres de Marna riches, ce qui a amené les gens à penser que les prêtres s'appropriaient la plupart des bénéfices. Ils se sentaient en droit de le faire, car c'était eux qui faisaient tout le travail d'intercession. Mais finalement... la chance leur a failli: aucun d'entre eux n'a survécu à la Révolution.
Bien sûr, pendant la Révolution, les Phalange du Peuple ont détruit le temple, pillant toutes les offrandes et volant jusqu'à la dernière des solides pierres des murs. Des témoignages disent qu'ils ont laissé un grand trou à l'endroit du temple. Ici commencent les rumeurs et les incertitudes: était-ce juste parce qu'ils voulaient récupérer les pierres de fondation, ont-ils dévoilé un sous-sol secret, ou était-ce le début d'un réseau de tunnels? Une seule chose est sûre, le trou a été rapidement comblé, avec des chariots de terre qui se relayaient jour et nuit. Certains disent même qu'il y avait une vraie spiritualité avec le culte de Marna, et sa statue serait toujours là dans une chambre souterraine préservée. Une autre histoire raconte qu'il y aurait encore une énorme quantité d'or et de bijoux. Mais aucun membre de la Phalange non plus a survécu à la bataille finale qui a mis fin à la Révolution, ne laissant que des histoires de seconde main. Et aujourd'hui, il n'y a pas moyen de creuser sous les fragiles maisons en torchis du patrimoine culturel autour de la place, même pas pour un système d'égouts pourtant fort nécessaire. Officiellement, c'est pour éviter que les maisons ne s'effondrent. Mais beaucoup disent que le gouvernement a peur de ce qu'ils pourraient trouver sous les couleurs gaies de l'actuelle place Aymar.
Tout ce folklore explique que tout le quartier avait déjà une aura de mystère, de spiritualité perdue et de trésors cachés.
Et les services municipaux doivent gérer... des offrandes à Marna, que certains apportent encore. Pour cela, ils ont installé un conteneur banalisé près de l'extrémité sud, afin que des petits escrocs ne volent pas les offrandes. Donc si jamais vous passez par là, ne jetez pas vos déchets dans ce conteneur, il n'est pas là pour ça.
Après la bataille du Horiathon, le particulièrement libéral Kondo a laissé se développer une importante communauté elfique, sous le contrôle direct de plusieurs Grands Prêtres du Dauriath! Les rumeurs disent que leur but principal est de récupérer leurs anciennes terres dans les montagnes voisines du Shamal Humak et de l'Arounal Humak. Mais pour cela, il leur faudrait expulser les nombreuses fermes à vaches installées là-haut depuis. Ces éleveurs de viande ont donc mis sur pied un Comité de «défense» du Shamal, pour lutter contre le supposé empiétement croissant des Elfes. Ces éleveurs sont fortement soutenus par des politiciens de tous bords, qui veulent préserver l'industrie de la viande.
Mais les Elfes sont soutenus par les scientifiques de l'Université de Tyron, qui veulent faire des réserves de biodiversité des Humaks, tout en explorant et en préservant les nombreuses grottes elfiques restantes. Ils ont réussi à interdire l'accès à la plupart des grottes, avec des barreaux et des portes en acier. Bien qu'il soit dit que certaines soient encore accessibles, car elles sont situées profond dans des terres privées hostiles.
Les Elfes sont également censés disposer de ressources financières importantes, pour pouvoir racheter les fermes du Shamal une par une. C'est ainsi que la rumeur avait commencé: il est bien connu qu'avant l'Exode, les Elfes avaient d'énormes réserves d'or. Mais après, ce fantastique trésor a disparu sans laisser de traces. Se pourrait-il que cet or se trouve encore dans quelque cache souterraine inexplorée du Shamal Humak?
De l'or?
Tout autour du Nyidiath, les oreilles se dressèrent, comme des cheveux autour d'un puissant générateur électrique de Tesla:
L'or des Elfes!
Peut-être à portée de main, juste à côté d'un parking, dans un tunnel oublié derrière des buissons! Ce fut bientôt une course de toutes sortes d'aventuriers, de petits délinquants, de geeks Internet, contre les Elfes, les scientifiques et les archéologues, pour être le premier à trouver les caches d'or! Bien sûr, comme d'habitude chez les gens simples d'esprit, les suppositions les plus folles deviennent des certitudes inébranlables, les indices fugaces deviennent des preuves solides, et le déni devient de la censure.
La plupart de ces types se rassemblaient à Tyron, dans les auberges et locations bon marché du quartier historique, autour de la place Aymar, déjà riche en histoires de trésors cachés. Qu'ils le veuillent ou non, ils étaient obligés de se rencontrer dans les pubs locaux, échangeant des indices et des théories. Aucun d'entre eux ne semblait comprendre que l'or pouvait se trouver à bien d'autres endroits dans tout le Shartan. Ils ne savaient pas non plus qu'il avait été officiellement dépensé pour construire les milliers de Freedom Ships pour l'Exode. De sorte qu'il n'y avait en fait pas d'or du tout. Mais ils chassèrent cette idée désagréable de leur esprit, sans même y penser.
Certains avaient déjà fait des expéditions dans le Shamal Humak. Mais faire des plans sur une carte est une chose, trouver des grottes cachées dans des kilomètres de buissons en est une autre. En outre, la plupart des grottes étaient clôturées avec des barreaux d'acier, ou dans des propriétés privées gardées par des éleveurs de vaches armés de fusils de chasse. Et de fait, les fermiers se sont vite mis en colère contre ces conspirationnistes, qui pénétraient dans les jardins et les pâturages à vaches, laissant souvent les portes ouvertes. Cela provoqua plusieurs accidents avec des voitures percutant des vaches. Le contournement des propriétés s'avéra très difficile, avec la végétation dense et de dangereuses pentes rocheuses. Quant à entrer dans la première propriété elfique, ils risquent de rencontrer bien pire que de la mitraille.
Ils possèdent également une carte des oolongs, ces abîmes perfides qui, comme le dit la légende, pourraient surgir n'importe où sous leurs pieds. La carte, un faux hilarant discrètement fuité par les Elfes eux-mêmes, en montrait un millier (alors qu'il n'y en a pas plus d'une trentaine), avec la date (supposée) de leur apparition (très récente), et en rouge les zones où ils peuvent apparaître. Bien sûr, la carte n'était (volontairement) imprécise, donnant l’impression que la zone de danger serait très vaste.
Mais les plus dissuasifs sont certainement les gardiens silencieux du Shamal: les serpents, invisibles sous les feuillages, pourchassant activement les intrus, pour leur infliger une agonie extrêmement douloureuse. Deux aventuriers les avaient déjà «testés». Un seul a survécu, grâce à un nouveau sérum, pour raconter une histoire de terreur extrême, d'horribles hallucinations et de douleurs atroces. Il a été rapidement rapatrié dans son pays.
Cette situation fait que les soirées dans les auberges étaient pleines d'histoires de terrible magie elfique ancienne: pierres lancées de nulle part, lianes étrangleuses, abîmes s'ouvrant sous les pieds... D'autres, plus «rationnels», niaient toute magie, évoquant à la place des protections électroniques sophistiquées autour de la maison elfique, dont le fonctionnement même leur échappait. Les avions de chasse elfiques automatiques de la bataille du Horiathon avaient fait une impression durable, d'une supériorité technique magique des Elfes, leur attribuant toutes sortes d’exploits impossibles.
Mais quels que fussent les dangers réels ou supposés, la fièvre impérieuse de l'or entretenait leurs illusions!
L'or!
L'OR!
L’OOOOOR!!!
Tard par une nuit noire, un petit groupe s'est réuni au pub Harvey's, dans une rue secondaire près de la place Aymar. La salle est entièrement lambrissée de bois brun foncé avec des accessoires en cuivre. Le plafond est de poutres noires brutes, et le sol de briques carrées rougeâtres. Les tables sont séparées par des paravents, peints de véritables images d'art de grande valeur, qui s'estompent tristement à cause de la nicotine. L'endroit est peu éclairé, surtout entre les paravents. Tout, y compris les lampes, les affiches et les robinets de bière, est jaune-brun à cause de la nicotine, avec une brume permanente de fumée de tabac. Il y a quelques mois, le gouvernement a voulu interdire de fumer dans les lieux publics. De nombreux propriétaires de pubs ont réagi avec colère, venant fumer ostensiblement dans leurs établissements. Un compromis a été trouvé: les propriétaires de pubs ont dû choisir entre fumeur et non-fumeur. Ainsi a fait Harvey's, qui a continué à fumer massivement, comme la majorité des autres tavernes.
On devine que cette ambiance sombre et ce tabagisme intense attirent particulièrement les conspirationnistes. Dans l'ombre entre les paravents, ils se sentent plus en confiance, pour partager leurs secrets imaginaires.
Ainsi, comme les conspirationnistes ont l’habitude de le faire, ils délirent contre le gouvernement qui, pensent-ils, veut les forcer à travailler, leur interdire l'alcool, ou quelle autre horreur. Plus les scientifiques, bien sûr, qui veulent leur implanter des puces électroniques, modifier leurs gènes, etc.
Arrive alors l'affaire du Shamal, avec le complot des scientifiques pour sécuriser tous les tunnels elfiques et trouver l'or avant eux. Il y a à peine deux jours s’était produit un incident avec un chasseur d'or, repéré à essayer de scier une des porte en acier! Il ne s’était pas aperçu qu’il y avait une ferme à seulement 20 mètres, cachée par d'épais buissons. Voilà ce qui arrive quand on ne fait pas une reconnaissance appropriée du lieu de nos exploits. Son histoire est désormais étalée partout.
Bien sûr, les serveurs de Harvey's ne fichent pas mal de ces délires. Tant qu'ils s'excitent sur les migrants Elfes qui envahissent la montagne, ce n'est pas vraiment dangereux, pensent-ils. Enfin, ça l’est quand même, comme ils vont l'apprendre.
Il est tard maintenant, et le groupe est la seule table restante. Les serveurs en ont assez, et ils aimeraient fermer. Aussi ils espionnent la conversation, on ne sait jamais.
Le délire va à l'or, bien sûr.
Et ces satanés scientifiques qui fouillent encore le plateau. Y a-t-il encore des grottes inconnues? Bien sûr, la question devient immédiatement une affirmation.
L'or!
L'OR!
L’OOOOR!!
Entre un type d'allure sinistre, appelé Mavik, qui s'assoit à la table. Après quelques présentations, toute l'équipe se met en mode complot à voix basse. Mais ils ont l'air plutôt excités. L'un des serveurs entend une dernière phrase «vendredi soir», avant que tous ensemble se lèvent et se dirigent vers la chambre que l'un d'eux loue au pub, à l'étage. Les domestiques se concertent à voix basse: Mavik est un délinquant notoire et un vrai fourbe. Alors l'un d'eux téléphone à la police. Puis ils ferment le pub, car il est très tard, et ils ne veulent pas se taper trois heures de plus de ce cirque.
Suivons la bande dans la chambre. Mavik explique qu'il a eu un tuyau. Ce vendredi soir, il y aura des scientifiques. Et des Elfes. Certains fermiers seront absents cette nuit-là. D'où la date. Ils doivent récupérer «quelque chose» dans des grottes derrière une ferme. Comme ces opérations sont très controversées, ils le font en évitant les contacts avec les agriculteurs, qui sont prompts à décrocher leurs tromblons. Plus les chiens qui aboient, réveillant tous leurs camarades dans tout le Shamal. Pas idéal pour être discret.
Bien sûr, notre bande est tout de suite certaine qu'il s'agit de récupérer l'or. Pourquoi se cacher, si c'était seulement pour des artefacts archéologiques et des archives culturelles? Bien sûr, en réalité, les scientifiques ont des raisons très banales de procéder en secret: ils ont très peu de pouvoir légal réel sur le plateau, et surtout ils sont incapables de récupérer toutes les caches d'un coup. Ce qu'ils veulent éviter, s'ils révèlent qu'ils ont récupéré une cache, c'est que toutes sortes de personnes se lancent dans une course pour trouver les autres, détruisant des artefacts culturels inestimables. D'où la nécessité très légitime de procéder discrètement. Mais expliquez ça à des conspirationnistes: ils voient immédiatement les motivations les plus maléfiques.
Si bien que, rapidement, toute l'équipe imagine des caches d'or, des centaines de tonnes se persuadent-ils. Un seul sac à dos chargé ferait la fortune de n’importe lequel d'entre eux.
S'il n'y avait pas d'or, pourquoi prendre autant de précautions, se disent-ils.
Clôturer l'entrée des grottes.
Opérer de nuit, en secret.
Faire cela pendant que les fermiers sont absents. C'est très rare pour eux, car ils doivent s'occuper des vaches tous les matins et tous les soirs.
En plus, l'affaire semble assez simple: se cacher dans le noir dans des buissons, et quand leur voiture est chargée, sauter sur le siège du conducteur et partir.
Ils ne sont toujours pas convaincus. Les scientifiques pourraient ne jamais laisser la voiture seule, ils pourraient garder la clé dans leur poche, etc. Alors ils font à contrecœur des «oui, mais...»
C'est une chose de délirer ensemble, c'en est une autre de prendre des risques physiques, comme d’aller en prison, voire même se battre. Les conspirationnistes ne sont pas courageux.
Mavik, sentant leur faiblesse, les évalue d'un regard circulaire.
«Jusqu'où pouvez-vous aller?»
Quelques murmures hésitants.
«J'ai des revolvers. Pouvez-vous vous en servir?»
Cette fois, c'est un silence pesant.
L'un des flics qui espionne la pièce avec un mouchard en siffle de surprise. (Les serveurs les avaient prévenus d'une conversation intéressante, et le mouchard est là depuis des temps immémoriaux, par défaut en quelque sorte)
Il y avait déjà eu des violences sur le plateau, mais sans armes mortelles.
Donc toute l'équipe est prudente. Enfin, effrayée serait plus exact. Ce Mavik fait peur. Pourtant, il a le charisme d'un leader efficace. L'idée d'un gain facile s'infiltre lentement dans leur cerveau, éliminant objections et défenses. Ils ont le sentiment que s'ils font confiance à Mavik, ils entrent dans un monde sérieux, celui des adultes. Sinon, ils se sentiraient lâches pour le restant de leurs jours.
Et pauvres, bien sûr. Seuls ceux qui prendront des risques auront leur part du butin.
Tout de même ils ont peur. Et si les Elfes avaient eux aussi des armes? Ou s'ils se faisaient attraper par les fermiers? Ou si les scientifiques amenaient des agents de sécurité?
Donc vous ne serez pas étonnés si, le dit vendredi soir, seulement trois se présentent au point de rendez-vous avec Mavik. Pendant une seconde, il a l'air déçu, disant que les autres sont des trouillards. Mais vite, il montre à nouveau la confiance en soi rassurante d'un soldat aguerri.
Il sort son revolver. Il en a d'autres pour eux, dans le coffre de sa voiture. Il les leur fournirait «en cas de besoin», un détail qui n'a pas retenu leur attention à ce moment-là. Ils sont plutôt soulagés de ne pas avoir à manipuler ces choses terribles. En effet, le simple fait de se balader avec eux est... dangereux. Ils sont donc soulagés d'avoir Mavik qui s'occupe des «trucs sérieux» à leur place.
Il fait déjà nuit. Le trajet en voiture vers le Shamal est tendu et silencieux. Je ne sais pas comment un type comme Mavik a pu se procurer une voiture, mais tout le monde sait qu'aucune assurance ne couvre une voiture volée.
Une fois sur le plateau, le plan est clair:
1) Cacher la voiture dans une aire de repos touristique à proximité, sous les arbres.
2) Approcher le point de rendez-vous à pied.
3) Se cacher dans un bois à proximité.
4) Au bon moment, sauter dans la voiture des scientifiques et fuir avec l'or.
5) Si ils résistent, sortir les revolvers.
5 3/4) À ce stade, tous les trois ont le cerveau bloqué. Quelle aventure!
C'est beaucoup plus facile à dire qu'à faire. Il est très difficile de se cacher sur le Plateau. Les routes sont droites et exposées entre les prés, sans haies et trop peu de buissons isolés. N'importe qui avec des jumelles infrarouge les repérerait immédiatement. Et il n'y a qu'une seule route qui mène à l'endroit indiqué.
Quant à passer dans les prés, il y a les vaches, et parfois les taureaux. Ce serait donc vite la corrida. Avec eux comme victimes!
Plus près des fermes, ils auraient droit à un concert d'aboiements de chiens, suivi d'un accord de tromblons de propriétaires mal réveillés. Non.
En théorie, il serait beaucoup plus sûr pour eux de passer autour du plateau, sur le sentier de randonnée (ancien sentier de circumambulation des Elfes). Mais cela dépasse leurs capacités intellectuelles.
Ils finissent par rejoindre le lieu de leur attaque, dans un bois juste à côté de la route. Seulement 30 mètres plus loin, derrière un virage, il y a un lieu touristique, avec des grottes à proximité. C'est là qu'ils attendent les scientifiques et leur équipe.
Ils se rendent vite compte que ce ne sera pas facile. Sur le Shamal, s'il y a des arbres, c'est qu'il y a une forte pente.
Donc une cachette très inconfortable.
En plus il fait très sombre, sous les feuillages.
Encore pire, il y a des bruits dans les buissons.
frrrt
Ssssserpent!
Bon, quelque chose
Ils ne veulent pas savoir quoi.
L'inconvénient de l'obscurité, c'est qu'on ne voit rien. On peut détaler en hurlant pour un simple tuyau d'arrosage. Essayer d'aller de nuit, seuls dans un bois, avec la trouille! On sent des présences derrière nous, on sent des choses nous toucher... Des mains? Des tentacules? Quoi qu'il en soit on a une trouille bleue.
Heureusement ils sont quatre. On comprend enfin pourquoi Mavik avait besoin de trois personnes avec lui: seul, il n'oserait pas entrer dans les bois obscurs!
Même les odeurs font peur: ils sentent quelque chose de bizarre, qu'ils n'avaient jamais senti auparavant. Sans le savoir, ils étaient juste à côté d'un arbre à meilo récemment blessé, d'où s'échappe cette délicieuse sève sucrée qui fut autrefois la nourriture des Elfes sylvains, quand ils vivaient ici. Il y a d'autres parfums de fleurs nocturnes, de champignons, plus des millions de brins d'herbes et de feuilles qui laissent lentement échapper leurs essences végétales à travers leur peau si fine. C'est ce qui rend la nuit si vivante et revigorante, une fois qu'on en a fini avec la peur.
Ils attendent jusqu'à deux heures du matin passées, mal à l'aise, effrayés, ce à quoi s'ajoutent les crampes et le froid: ils n'osent pas bouger, de peur de tomber le long de la pente, ou pire dans un oolong!! D’après la carte (bidon) il y en a plusieurs très récents dans les environs. Peut-être même qu'un pourrait s'ouvrir juste sous leurs pieds!
Ce qu'ils ne réalisent pas, c'est le fantastique silence apaisant de la nuit sur le plateau. Juste sous la surface brûlée des prés à vaches, un kilomètre de roche vibre encore de la magie des anciens Elfes du Shamal, appelant leur retour. De la nouvelle ferme elfique un peu plus loin, arrive un faible chant de grenouilles dans la source qu'ils ont sauvée. Loin d'être effrayantes, les chouettes sont rassurantes: si elles hululent, c'est que tout est calme, il n'y a pas de danger. Un grillon tardif chante, et les frrrt sont des papillons nocturnes, qui effleurent parfois leur peau. Le bruit rampant lentement est une colonie des grosses fourmis du Shamal, elles sont toujours occupées, même la nuit. Elles ne font pas de fourmilières, mais vivent en tribus errantes à la recherche de nourriture. Grâce à elles, le plateau est toujours propre de toute matière en décomposition. Le bruissement occasionnel est celui des plantes grimpantes à proximité, faisant lentement tourner leurs bourgeons de tête dans l'espoir d'attraper quelque chose à quoi s'accrocher. Bien sûr, cela ne fait pas de bruit, mais parfois une prise non sécurisée glisse, secouant la plante.
Oui, pour un Elfe, quelques mètres de forêt racontent toute une aventure… mais ils ne sont pas des Elfes, juste des gamins effrayés jouant à un jeu trop gros pour eux, déchirés entre la fièvre de l'or et leurs peurs fondamentales.
Puis soudain, une camionnette apparaît!
Elle passe sur la route, juste à côté d'eux, en direction du parking touristique. Une camionnette très ordinaire, même pas peinte de toutes les couleurs comme le font souvent les Elfes.
Elle fait un virage sur le parking, pour être en mesure de repartir facilement. Puis elle arrête son moteur.
Il y a des lumières et des voix qu leurs parviennent à travers le feuillage. Ce sont les scientifiques, bien sûr. Mais il y a aussi plusieurs Elfes. Comment sont-ils arrivés là? En fait, ils n'ont pas besoin de camionnettes pour se déplacer dans le Shamal: ils connaissent les sentiers cachés sous les arbres, ils marchent vite, ils sont silencieux et ils voient dans le noir.
Pendant un moment, ils entendent parler, fouiller, marcher. Ils se risquent à jeter un œil de plus près, et ils aperçoivent le portail ouvert d'une grotte, illuminée de l'intérieur! Il y a probablement douze personnes ici, parlant à voix basse, entrant et sortant du tunnel. Pendant un moment, des bruits sourds se font entendre à l'intérieur. Ils commencent à sortir de lourdes caisses et à les charger dans la camionnette, rapidement, silencieusement. Nos copains s'éloignent dans le bois, mais ce qu'ils voient est suffisant:
L'or!
Ils sont en train d’emmener l'or!
Waouh, à entendre le nombre de chargements, il doit y en avoir des tonnes (en fait non, la camionnette serait écrasée sur la route comme un insecte). Il suffira de voler la camionnette, une fois qu’elle sera chargée, et ils seront riches! Après tout, la magie des Elfes ne peut rien contre un revolver. Et si ce sont des scientifiques, ils ne font pas de magie du tout.
Nos copains doivent sortir du bois et s'approcher sur la route, pour voir ce qui se passe.
Heureusement, Mavic a fait une reconnaissance de jour, afin de savoir où se trouvent les arbres et les buissons, pour s'approcher plus près. Mais les autres doivent lui faire confiance.
Ils sont maintenant à dix mètres de la camionnette. Mais si les clés ne sont pas dessus? Ils doivent attendre le chauffeur. Maintenant, ils voient clairement la porte ouverte de la grotte, avec de la lumière à l'intérieur.
Heureusement quelqu'un arrive et démarre le moteur. Mais la porte arrière est toujours ouverte, attendant une dernière lourde caisse.
Mavik fait signe à ses trois complices de se taire pour l'instant. Ces trois conspirationistes sont morts de peur: s'ils échouent, ils risquent de nombreuses années de prison. Le revolver était probablement une très mauvaise idée, aggravant fortement leur bêtise. Mais ce dont ils ont vraiment peur, c'est d'un éventuel combat: les Elfes sont certainement armés. Les porteurs d'or le sont toujours. Et s'ils se font prendre dans une fusillade?
Ce qui se passe alors est curieux: le chauffeur s'en va tout simplement, laissant le moteur tourner au ralenti, sans personne au volant. Donc les clés sont sur la camionnette, et il n'y a pas de chauffeur? C'était inattendu. Et cela rend les choses encore plus simples: il suffit de courir, de sauter sur le volant et de partir! Pas besoin d'utiliser le revolver.
Une dernière charge, et quelqu'un ferme la porte arrière. Puis ils semblent juste discuter, loin du fourgon.
C'est maintenant ou jamais!
Soudain, plusieurs choses déroutantes se produisent simultanément, en quelques secondes.
Sans prévenir, Mavik sprinte vers le fourgon, et monte sur le siège conducteur! Les trois autres, sidérés, sortent de leur cachette pour le suivre, mais Mavik ferme les portes, sans les attendre! Il fait rugir le moteur, mais rien ne se passe... Les trois frappent aux portes, réalisant que Mavik les a juste utilisés, prévoyant depuis le début de fuir seul avec l'or, sans partager!!
Deuxièmement, la camionette ne bouge pas. Mavik vient de découvrir pourquoi: le levier de vitesse a disparu. Garglacouic! Quelle honte. Il a été fait comme un bleu!
Troisièmement, les chiens qui aboient. Dès que l'un d'eux s'aperçoit de quelque chose, il aboie, réveillant les autres, qui se mettent à aboyer à leur tour, de sorte que les aboiements se propagent. Par nuit claire, le front des aboiements peut même revenir d'où il est parti, et tourner pendant des heures sur tout le plateau.
Quatrièmement, un autre fourgon s'approche, longeant la route et bloquant la sortie. Il n'a pas besoin de faire clignoter ses feux pour qu'ils comprennent qu'il s'agit d'un fourgon de police!
Et enfin, éclairé par les phares de la police, Mavik qui a l’air de sommeiller au volant... un des Elfes saute sur lui et s'empare du revolver. Comment savait-il qu'il en avait un? Il l'avait caché tout du long.
Voix sévère des flics: «lâchez vos armes, vous aurez deux ans au lieu de vingt»
Ils sont sur Mavik, qu'ils connaissent très bien. Les trois autres l'entendent crier, protestant qu'il ne faisait qu'admirer la mécanique. Mais bientôt il est plaqué au sol, immobilisé, menotté, amené dans le fourgon de police, où il se tait.
Les officiers ne menottent pas les trois, se contentant de faire une fouille corporelle à la recherche d'armes. Mais bientôt les trois doivent supporter la leçon, avec une équipe d'Elfes et de scientifiques qui les invitent à l'arrière de la camionnette.
Ils leur montrent ce qu'il y a dans les boîtes. Des objets métalliques noirs?
«Regardez, les gars, l'or des Elfes»
Cet Elfe a une voix sévère, leur montrant... des outils en fer, ou des pièces en fer. Du fer gris foncé laid, forgé à la main: des houes, des ciseaux, des pelles, des lames de scie et autres.
«Tu comprends, mec, que lorsque nous vivions ici, avant l'Exode, nous n'avions pas de supermarché. Nous n'avions pas de fer à nous, il était importé du duché de Bubacar, un endroit hostile, par plusieurs intermédiaires, qui se servaient tous en premier. Donc les outils en fer comme ceux-ci étaient plus chers que l'or en fait. Regardez cette faux de taille moyenne, décorée d'encoches, le seul fer que nous ayons pu fabriquer nous-mêmes. Il serait le prix d'une voiture, mais nous n'avions même pas d'argent à l'époque.
-Les Elfes majoritaires avaient des réserves d'or, il y a longtemps. Mais une grande partie a été dépensée pour les navires de l'Exode, et le reste a été envoyé dans le Dauriath. Avec la très petite présence elfique restant dans le Nyidiath, nous n'avons jamais pu reconstituer cette réserve. Vous devriez le savoir, c'est dans tous les livres d'Histoire. Mais vous ne lisez pas les livres d'Histoire, ou vous pensez qu'ils sont falsifiés.»
Une autre boîte montre une collection d'objets en bronze. Une Elfe belle mais tout aussi en colère continue:
«C'étaient nos lampes, la seule lumière que nous avions. Aujourd'hui, vous avez l'électricité, et vous appuyez simplement sur un interrupteur pour avoir la lumière du jour dans la pièce que vous voulez. À l'époque, nous devions compter sur un système complexe: chacun de ces cylindres était un mini-four à charbon, sa sortie fournissant une flamme claire. Pourtant, nous devions les utiliser uniquement pour nos Darshams, en raison de la rareté du bronze, encore plus coûteux que le fer.»
Une autre boîte encore montre... des papiers. Des papiers gris, rugueux, tachetés, comme dans un nid de guêpes. Tous écrits avec une grande écriture, difficilement déchiffrable à leurs yeux modernes. Cette fois, c'est un scientifique qui parle:
«Ce sont des documents historiques inestimables, un patrimoine commun des humains et des Elfes. Regardez ce dossier: il contient une copie exacte des archives historiques d'Iraen, de sa propre main. Il nous a dit qu'il était là, et que c'était notre dernière chance de mettre la main dessus. Une cache a été détruite il y a longtemps par des pillards, qui ont probablement utilisé le papier pour faire du feu, ou pire. Une autre, de l'eau s'est infiltrée, rendant les documents illisibles. Ceux-ci semblent en bon état, et toujours parfaitement lisibles. Il régleront tant d'énigmes et de controverses, sur les premiers Elfes, l'histoire de Kondo et des Shkerxes. Sa valeur vaut des milliers de tonnes d'or, et pourtant vous ne pourriez l'utiliser à aucune fin.»
Puis c'est à nouveau l'Elfe en colère:
«Vous ne semblez pas du tout vous rendre compte que cet endroit était mon village, ma maison. Ces papiers rugueux étaient des lettres d'amour, des histoires, toute notre culture et notre vie dans notre monde du Shamal. Oui, j'ai vécu ici pendant de nombreux siècles, et j'ai adoré cet endroit. Quand j'ai trouvé ce qui en restait, les tunnels tous tagués, et ce que les exploiteurs d'animaux ont fait dans nos grottes, j'ai pleuré pendant des jours. Heureusement, il est maintenant clôturé et vous ne pourrez plus le détruire.
«La dernière série de lettres est une chronique de l'Exode. Vous savez que cela a duré de nombreuses années et que cet endroit a été l'un des derniers à être évacué. Ces lettres montrent notre tristesse et notre incompréhension face à cet acte injuste qui a totalement détruit notre vie et notre culture ici. Beaucoup d'entre nous espéraient revenir après quelques dizaines d'années, lorsque la bêtise des rois humains cesserait. D'où les caches, pour sauver autant que nous le pouvions. Mais nous n'imaginions pas combien de temps cela prendrait et à quel point la vie aurait changé entre-temps.
«De plus, Kondo et la reine Valeeva III ont souvent été accusés de vouloir l'Exode, et beaucoup les critiquent encore pour ça. Nos lettres devraient montrer que, s'ils en étaient effectivement les agents, ils ont en fait été contraints de le faire, par des menaces d'invasion. Donc, en réalité, ils nous ont beaucoup aidés, à partir dans la dignité et dans de bonnes conditions. Nous leur devons encore un bon départ dans le Dauriath, avec beaucoup de matériel qu'ils nous ont fourni en secret, comme des livres, des outils, des instruments scientifiques, des graines.»
Puis le premier Elfe à nouveau:
«Vous avez de la chance qu'il n'y ait pas eu de blessés ou de morts. Cela aurait pu arriver, et vous le saviez. Tout le monde en a marre de vos cascades, y compris les fermiers - que nous respectons, quoi que vous ayez entendu ou imaginé à ce sujet. Il y a déjà eu de la violence ici. Des bagarres entre petits voyous, nous n'avons rien dit. Mais des revolvers sur le plateau, ça c’est non. Nous devons prendre des mesures.
«Nous avons réussi à calmer notre égrégore défensif, mais il n'est pas sûr que cela se passe aussi bien la prochaine fois. Donc un bon conseil: ne revenez jamais.
«Vous comprenez, l'Or des Elfes, il existe. Mais ce n'est pas du métal, c'est notre merveilleuse vie ensemble. Et cela, il est bien plus précieux que l'or. Mais vous ne pouvez pas le voler.
- Je sens la présence d'un serpent» fit une Elfe, et ses amies rigolèrent.
«Il y en a régulièrement une douzaine dans les environs». D'autres rient.
«Ok, je crois que la police se languit de votre présence. Ils vous offrent la descente d'ici.
-Et même la sortie de Kondo, puisque vous n'êtes pas des nationaux. Cette partie sera facile, après une attaque armée, nous n'aurons même pas besoin de demander aux autorités.
-En effet, dit un policier. Vous risquez l'expulsion en tant qu'individus dangereux. Nous sommes cool à Kondo, mais ce n'est pas une raison pour nous marcher dessus.
-Mais vous aurez quand même droit à un séjour gratuit dans nos prisons avant, rit un autre policier.»
Pendant ce temps, des travaux continuent dans la grotte. Plusieurs personnes entrent et sortent des sacs, marchant sur des tapis pour ne pas laisser de traces.
Il y a ensuite une longue discussion entre la police, les scientifiques et les Elfes. Ils parlent à voix basse, mais très excités, argumentant vivement, ou quelque chose comme ça. Parfois, l'un des officiers se rend au fourgon de police et appelle par radio. Les trois ne sont pas menottés, mais ils sont laissés plantés sur le bord de la route, et ils se sentent stupides comme ça. Et, probablement, essayer de fuir maintenant ne marcherait pas. Les Elfes les voient parfaitement dans le noir, alors que eux sont presque aveugles.
Cela dure environ une heure, lorsqu'une autre voiture de police arrive. Tous les problèmes semblent résolus. La voiture de police part avec Mavik. Le fourgon de police prend les trois, puis il commence à descendre le Shamal, utilisant sa sirène pour dégager la voie aux carrefours, pour la camionnette des scientifiques qui le suit. Tous trois partent pour des destinations inconnues.
Deux jours plus tard, tout le quartier d'Aymar était en émoi pour la disparition de plusieurs conspirationnistes. Le journal et la télévision n'en parlèrent d'abord pas. Puis, trois jours plus tard, ils publièrent une courte annonce: plusieurs personnes avaient été arrêtées pour un vol à main armée dans le Shamal, sans aucune mention de qui ou quoi était visé. Ces personnes étaient depuis en prison. C'était la seule information officielle. Personne n'a pu localiser ni voir les prisonniers, pas même leurs familles.
Leur sort est resté inconnu, jusqu'à leur procès, trois mois plus tard (à Kondo, une procédure ne doit pas durer plus de trois mois, sinon elle est nulle). Puis soudain, comme par miracle, toute l'histoire fut dévoilée. Et cela valait la peine d'attendre!
Les quatre comparurent devant le tribunal, pour la première fois en public. Bien sûr, l'accusation tournait autour du vol à main armée. Mais cette accusation indiquait clairement qu'un point de bascule avait été atteint avec l'utilisation d’armes, au-delà duquel la justice et le gouvernement du paisible Kondo ne pouvaient plus rester inactifs.
Mais il était impossible de cacher le fond des artefacts elfiques restants, dont on parlait publiquement pour la première fois: il était confirmé qu'il y avait encore des caches habilement dissimulées, non encore trouvées bien que tous les tunnels aient été explorés et cartographiés à maintes reprises.
Un porte-parole de l'Université expliqua qu'ils avaient dû demander la permission d'entrer de force dans des propriétés privées, pour récupérer les dernières caches à temps pour que le procès ait lieu dans le délai légal de trois mois. Ainsi, le problème est finalement résolu: le contenu des dernières caches avait été entièrement récupéré. Il n'en restait plus aucune, même dans les propriétés privées. Trois mois n'étaient pas de trop pour cela. Mais cette opération devait rester secrète, jusqu'à ce que la dernière cache soit en sécurité. C'est pour éviter que le secret soit divulgué que les quatre avaient été maintenus en isolement.
Le gouvernement accorda très volontiers les autorisations d'entrée dans les propriétés privées, car les documents trouvés cette nuit-là démontraient la fausseté d’accusations conspirationnistes contre Kondo pendant l'Exode. Les autorisations portaient le sceau du roi de Kondo lui-même. Dans cette monarchie parlementaire, le roi avait peu de pouvoirs réels, agissant plutôt comme gardien de l'esprit de la nation. Mais il avait toujours le pouvoir de passer outre les complications juridiques, dans des situations exceptionnelles comme celle-ci, où une action rapide était nécessaire.
Il n'y avait aucune représentation officielle des Elfes au tribunal. Mais certains furent autorisés à parler en tant que témoins, de ce que les documents et les artefacts représentaient pour eux, comme des souvenirs d'un beau et douloureux passé. C'était un spectacle spécial, dans cette salle de bois sombre, de costumes gris et de robes noires, de voir les Elfes magnifiquement vêtus de longues robes aux tons pastel, parler si doucement sans haine. Même la télévision les admirait.
Une décision difficile était en attente, à savoir à qui appartenaient les documents et qui les les prendraient sous leur garde. Les Elfes disaient que, puisque leurs propriétaires étaient toujours en vie, les documents ne pouvaient pas être considérés comme des artefacts archéologiques. La plupart des lettres étaient de toute façon privées, et concernaient des histoires d'amour entre personnes encore vivantes. L'université de Tyron a fait valoir que les documents devaient être conservés de manière appropriée, dans de l'azote sec, afin de ne pas se détériorer davantage. Le gouvernement a déclaré qu'il s'agissait de l'histoire et du patrimoine de Kondo, et qu'ils lui appartenaient donc. Ils ont néanmoins tous convenu que les documents d'importance historique devaient être publiés et accessibles à tous, sur Internet.
Les quatre voyous se sentaient complètement écrasés par ces débats qui volaient si haut au-dessus d'eux. Leurs théories conspirationnistes furent évoquées, comme des divagations ridicules et enfantines. Surtout, ils avaient été un obstacle énorme à la récupération publique et en toute sécurité des documents, avec tout le respect et la publicité qu'ils méritaient. Pour les trois petits délinquants, la défense a plaidé qu'ils étaient des idiots manipulés par Mavik, simplement parce que ce dernier avait peur de partir seul dans le noir. En effet, son comportement indiquait clairement que dès le début son intention était de les laisser tomber sans or. Il se sentit ridiculisé par les rires de l'assistance, mais c'était mieux que de révéler sa véritable idée: les utiliser comme boucliers humains au cas où les Elfes seraient armés.
La salle entière hurla de rire en entendant le truc du levier de vitesse. Mais cela ne rendit pas le tribunal plus indulgent: Mavik était un violent notoire, et en plus avait escaladé la situation déjà instable sur le Shamal. Il reçut une sentence exemplaire, qui s'ajouta à plusieurs années de sursis qu'il avait déjà. C'est-à-dire qu'il a le lit et le couvert gratuits pour une bonne partie du reste de sa vie. Sûr que personne ne regretterait la présence en ville d'un gredin comme Mavik. L'un des Elfes expliqua qu'ils avaient amené des serpents du Shamal dans les douves de la prison. Bien sûr ce n'était pas vrai, mais cela pimenta son séjour.
Les trois petits conspirationistes furent condamnés à six mois chacun. C'est-à-dire qu'ils sortirent libres, puisqu'ils avaient déjà purgé trois mois de prison préventive.
Deux d'entre eux, qui n'étaient pas des nationaux, furent expulsés de Kondo. Une douzaine de conspirationistes importants aussi, après cette démonstration du danger de leur attitude. Kondo était pacifique et tolérant, mais il y avait des limites. Le gouvernement expliqua que le complotisme est toujours provoqué et alimenté par les ennemis du pays où il se déroule. C'était un sérieux avertissement, équivalent à une accusation d'espionnage. Entraînant bien plus de six mois, la prochaine fois qu’ils joueraient à ça.
Les rumeurs sur l'or elfique ne s'éteignirent pas, cependant. Les Elfes organisèrent donc une autre «fuite»: le «véritable» but de récupérer secrètement le contenu des caches était d'emmener tout l'or dans les caves sous le Palais Noir de la république de Bubacar. Vu le régime politique, il est très dangereux d'aller y fouiner: les intrus pourraient être arrêtés comme espions, et passer vingt ans dans les terrifiantes geôles de serpentine noire. Il y a beaucoup moins de candidats, maintenant.
Comme pour beaucoup d'autres religions anciennes, il y eut des tentatives de relancer le culte de Marna. Officiellement, pas en cachette. Ces revendications furent accueillies par des avertissements sur le matérialisme spirituel de la part du Conseil des Elfes, conseillant aux Elfes et aux candidats Elfes de ne pas s'en mêler.
Curieusement, le gouvernement de Kondo apportait son aide, malgré le tabou toujours fort sur la religion. Mais il était facile de comprendre pourquoi: livrée à elle-même, une telle tentative était une aubaine pour tous les escrocs et toutes les sectes. Mieux valait donc encadrer la chose, et surtout contrôler l'argent, plutôt que de le laisser circuler souterrainement. C'est pourquoi le conseil municipal proposa un meilleur conteneur, protégé des tentatives d'effraction. En effet, les offrandes étaient la propriété privée de l’association charitable de Marna, après tout. Le motif officiel de la création du conteneur était d'éviter les détritus et les vols, mais en tout cas il est situé à l'endroit même de l'entrée de l'ancien temple où les gens avaient l'habitude de déposer des offrandes. Les adeptes sont souvent visibles devant le conteneur, qu’ils avaient repeint du rouge carmin de Marna, avec des frises et des volutes dorées. La loi de Kondo contrôle étroitement les associations caritatives, pour éviter les escroqueries qui y sont liées. La nouvelle association charitable de Marna ne fait pas exception. Cette conformité leur a valu une certaine aura de sérieux, finalement.
Les grottes elfiques sont désormais toutes vides de tout contenu ancien ou caché. Mais elles sont toujours verrouillées, pour éviter de nouvelles destructions et déprédations, comme des tags ou des détritus. La loi de Kondo ne pouvait pas empêcher les fermiers de les utiliser à leurs fins, si elles se trouvent sur leurs propriétés privées. Mais la même loi permet également aux Elfes de la première ferme elfique du Shamal de s'y réinstaller officiellement. Seuls les Elfes et les candidats, pas les visiteurs occasionnels.
Les grottes du domaine public furent toutes clôturées, finalement, malgré les objections du Syndicat de Tourisme du Shamal, qui voulait faire des visites guidées. Certaines d'entre elles durent être nettoyées des tags et de la saleté, et même des détritus et des déjections!! Les barrières étaient bien nécessaires.
Les Elfes firent don de nombreux objets qui y furent trouvés à des musées, ou à des temples du Dauriath. En effet, ils n'avaient plus besoin d'outils forgés à la main, et la plupart des instruments de musique étaient moisis ou trop fragiles pour être réutilisés. Certains partirent dans des laboratoires voulant reconstituer les sons de l'ancien Shamal.
Les lettres personnelles furent finalement envoyées à leurs propriétaires dans le Dauriath, dans des enveloppes transparentes hermétiques sous azote.
Le gouvernement de Kondo conserva les documents d'intérêt historique dans des bunkers de l'Armée, dans des conteneurs sous azote. Les Elfes se sentirent certainement frustrés, car c'était aussi leur Histoire. Mais le monde des Humains et le monde des Elfes sont de toute façon de plus en plus imbriqués, car tel est le plan pour la construction de la future Grande Merveille dans neuf siècles. Ainsi, il importait beaucoup moins de savoir qui était en charge de ces papiers, dès lors qu'ils furent scannés et que leur signification fut rendue disponible à tous. Les Elfes insistèrent quand même pour certifier leurs copies eux-mêmes. Les Elfes et les humains utilisèrent donc chacun leurs scanners dans le bunker, afin de certifier chacun leurs propres copies électroniques, et chacun les mit sur leurs propres sites Internet.
Et oui, comme mentionné plus haut, les Elfes avaient acheté une des fermes des Shamal! Elle est située dans le coin nord-est, près de l'ancien point de rassemblement où l'Exode a eu lieu. La grotte où se déroule l'histoire actuelle se trouve à seulement un kilomètre au sud. Cela permet aux Elfes d'avoir une présence permanente sur le plateau, utile pour de nombreuses raisons.
L'une des principales raisons est de reprendre le contrôle de leur égrégore défensif, dont l'activité incontrôlée avait déjà tué beaucoup de gens, et en tuait encore plusieurs par an. De mauvaises personnes, certainement, mais si vous voulez éliminer la guerre et la violence, vous devez commencer par changer vos propres méthodes.
La raison d'être de la ferme est de commencer à réparer les écosystèmes du Shamal, des terribles blessures infligées par les fermiers: ruisseaux limpides dont on pouvait boire directement, transformés en égouts empoisonnés, perte massive des populations d'insectes, etc. Cette ferme n'est qu'une infime fraction du total, mais déjà les insectes, les oiseaux et les papillons reviennent!
Même une partie des pertes de biodiversité a été inversée: plusieurs grottes de Shamal contenaient des dizaines de milliers de graines de plantes, d'insectes séchés et de papillons! Plus des échantillons de sols, dont les bactéries et les champignons sont des éléments cruciaux des écosystèmes. Ces collectes avaient été faites sur les conseils des prêtresses de Shelenaë, sans que personne ne comprenne pourquoi à l'époque. Tout cela est allé dans un dépôt secret appartenant à l'Institut de Génétique de Tyron. Il faudrait de nombreuses années pour lire l'ADN et reconstituer les génomes. Mais ce travail a commencé immédiatement, et dès les années suivantes, des papillons bleus de Shamal disparus depuis longtemps ont commencé à voler à nouveau dans la ferme des Elfes, autour de la source sauvée...
Première histoire -- Prochaine histoire -- Toutes les histoires: en ordre chronologique -- par ordre de création
En 2023, m'est venue l'idée d'écrire un roman entier, dans le style d'un roman policier ou d'espionnage, qui se serait passé dans le monde des Humains du Nyidiath, suite à la Bataille du Horiathon, celle qui a changé les règles. Des Humains classiques, enquêtant sur diverses énigmes, se seraient retrouvés à explorer la psyché et le mode de vie des Elfes.
Cette listoire «L'or des Elfes» aurait été le premier chapitre (d'où le numéro un dans le titre).
Toutefois je n'ai reçu aucune inspiration pour une suite. Je sais maintenant pourquoi: le problème avec une ambiance d'espionnage est qu'il aurait fallu bien plus de description du mal, à la Zola, que d'énergies positives inspirantes. Je n'ai donc pour le moment (2025) aucun projet d'écrire un roman d'espionnage, même basé sur les Elfes. Les allusions ici et là dans ces histoires montrent toutefois que les services secrets des Elfes sont actifs et efficaces.
Scénario, dessins, couleurs, réalisation: Richard Trigaux (Sauf indication contraire).
Modified in 2024
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