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Les Elfes du Dauriath

Alaysha

Par Yichard Muni, barde Elfe

 

Rencontrons-nous en vrai! Mon nom: Richard Trigaux. Nom d'artiste: Yichard Muni
Tous les vendredis à 12pm SLT (Heure de Californie, PT ou PDT) (France: 21h), rencontres elfiques et histoires

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Index des histoires: ordre chronologique, ou par ordre de création

 

 

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Il est recommendé d'écouter ces musiques en lisant cette histoire: Fairy Lands, FANTASY MUSIC in a Magical Forest par FanTaisia Ambience. D'autres conviennent: Enchanted Forest Music par Magical Forest Music, El sueno de la hafas par Enya, Echoes in the Glen par Art Ceilid.

 

Cette histoire est à propos d'une des plus étranges découvertes jamais faite par les Elfes dans le monde de Dauriath, qui a même intrigué le Haut Conseil. Etait-ce bon ou mauvais?

 

Il y a sept siècles, l'Exode fut une période très troublée pour les Elfes du Nyidiath, le Monde d'Ici: les rois Humains avaient décidé d'expulser tous les Elfes vers le Dauriath, le Monde dans le Ciel. Comment cela serait fait était encore flou pour la plupart, mais tout le monde espérait que cela mettrait fin à une période terrible de pogroms et de discrimination contre les Elfes.

 

C'est ainsi qu'Hanka a vu toute sa famille tuée, alors qu'il n'avait que quatre ans. Il a échappé de justesse au même sort, en se cachant sous l'évier de la cuisine. Seulement quelques heures plus tard, son ancienne maison fut prise par une mauvaise femme, appelée Viviane Paq. Elle l'a trouvé en fouillant dans la maison à la recherche d'objets de valeur. Aussitôt, elle rit méchamment, et déclara qu'il serait son esclave, son «elfe de maison», faisant toutes les corvées. Et il dormirait sous l'évier, dans les mauvaises odeurs, sur un lit de serpillières...

Cela a duré jusqu'à ce que Hanka ait sept ans. Non seulement Viviane était méchante, mais en plus elle avait beaucoup d'idées zarbis sur l'éducation et la société, pensant être plus intelligente que tout le monde. Hanka a donc dû supporter quantités de réprimandes et d'humiliations, plus apprendre des règles compliquées sur l'alimentation, les vêtements et le comportement en public. Il devait également prendre des bains froids tous les jours pour «le calmer» et se faire raser la tête chaque semaine. Viviane lui reprochait la pousse continue de ses cheveux, disant qu'ils étaient laids. Mais la pire humiliation était qu'il devait s'asseoir en urinant, pour lui dénier d'être un garçon. Parce que Viviane était vraiment très malade, détestant les hommes encore bien plus que les Elfes. Et elle avait de sinistres intentions envers lui quand il serait en âge.

Ce n'est qu'à l'âge de sept ans qu'il trouva le moyen de s'échapper de cette maison diabolique, où tout ce qu'il aimait avait été détruit ou repeint en gris.

Un jour, il entendit une foule dans la rue, parlant fort et criant des ordres. Soudain, quelqu'un frappa à la porte. Viviane ouvrit, et elle eut une peur ridicule en apercevant le visiteur: un soldat! Hanka n'avait aucune idée de ce qu'étaient les soldats, juste qu'il trouvait très étrange de porter des plaques de fer sur ses vêtements. Il parlait fort et avec colère, demandant quelque chose à Viviane, qui dut l'accompagner dans une autre pièce.

 

Pendant quelques secondes, Hanka contempla la porte ouverte, sans réfléchir. Puis il ressentit une brusque envie de s'échapper. Quoi qu'il y ait dehors ne pouvait être pire que la prison de Viviane.

 

Il sortit et trouva une foule colorée rassemblée autour de charrettes. Ils étaient malheureux, manipulant des bagages dans les chariots, entourés de soldats, et plus loin, des gens vêtus de gris se moquaient d'eux. Hanka n'avait aucune idée de ce qu'étaient les Humains et les Elfes, mais il reconnut immédiatement des personnes gentilles comme l'étaient ses parents, avec des visages réguliers, des voix harmonieuses et des démarches agréables, au contraire des personnes désagréables avec des visages déformés, des voix croassantes et des vêtements aux couleurs sales.

 

Hanka resta un moment sur le pas de la porte, ébloui par le soleil, ne comprenant rien, juste immensément attiré par tous ces gens sympathiques.

Puis soudain, il entendit appeler «Hanka» dans la foule, et un autre appel colérique «Hanka» de Viviane derrière lui. Aussitôt, il fut tiré par des gens magnifiquement vêtus, qui formaient une foule épaisse autour de lui. Il sentit une main sur sa bouche, tandis que Viviane criait «Hanka»! «Hanka»! Un soldat se fraya un chemin à travers la foule en direction de Hanka. Il l'examina, fit un «berk!» méprisant. et revint vers Viviane. Il lui parla avec colère et les autres soldats la forcèrent à rentrer chez elle. Pendant un moment, elle cria et tapa à sa porte, et ce fut la dernière chose que Hanka entendit de cette âme maléfique.

 

Hanka finit par comprendre ce qui s'était passé. Il n'avait jamais vu la plupart de ces gens, à l'exception de quelques enfants qui avaient été ses amis et leurs parents. Ils avaient survécu au pogrom et l'avaient reconnu!! C'était une chance extraordinaire, car ils n'avaient aucune raison particulière de s'arrêter juste devant la maison de Viviane. Ils lui enlevèrent vite sa blouse grise et essuyèrent son visage sale. Il eut honte d'avoir son corps masculin exposé, tant le conditionnement de Viviane avait été dur. Mais on lui offrit une bonne tunique et une sorte de bonnet pour cacher son crâne presque chauve.

Le convoi resta deux heures ainsi, avec des soldats vérifiant les bagages et fouillant dans les charrettes, demandant des bijoux ou des livres interdits. Certains Elfes durent leur donner les anneaux dorés qu'ils portaient autour de leurs chevilles. Ce qui les fit pleurer, parce que, pour certaines raisons ces bracelets étaient très importants pour eux. Une fois cela fait, les soldats parurent satisfaits et ils laissèrent repartir le convoi. De toute évidence, ils ne savaient pas que voler des anneaux d'amour les rendrait à jamais malheureux avec les femmes.

 

L'ambiance changea lorsqu'ils firent sur la route, entourés par la forêt. Hanka aimait les arbres et les forêts, de sorte qu'il commença à se sentir plus heureux. Surtout les autres enfants marchaient avec lui, lui tenaient la main, et ils se mirent à rire et à raconter des histoires, comme font tous les enfants.

Les adultes qu'il connaissait expliquèrent à Hanka ce qui se passait: «Nous allons dans le Dauriath, où nous vivrons uniquement entre Elfes!» Hanka demanda ce qu'étaient les Elfes. Les autres parurent étonnés, mais ils expliquèrent: «Nos corps sont comme des corps humains. Mais quand on a bon cœur et qu'on aime la beauté et la nature, la magie de Shelenaë descend sur nous, nous rendant beaux et heureux, avec une longue vie.»

C'était la première fois que Hanka entendait quelque chose comme ça, mais il sentait que cela confirmait quelque chose qu'il savait déjà: les gens aimables sont beaux, tandis que les mauvais sont laids.

Le Dauriath, il le connaissait aussi. Ou du moins il le croyait. C'était cette immense montagne à l'horizon ouest, toute éclairée avant le lever du soleil, et bloquant le coucher du soleil avant son cours normal, rendant les soirées d'hiver courtes et froides. Mais il n'avait aucune idée de ce que c'était réellement, juste que cela devait être très loin et très grand.

 

Le voyage depuis la ville natale de Hanka, Bronklin, jusqu'au port elfique d'Eyland Sands, fut long et pénible. Les plus jeunes enfants dormaient dans les charrettes, ou sous celles-ci pour être à l'abri de la pluie. Les adultes avaient des bâches pour s'abriter la nuit. Certains d'entre eux tombèrent malades. Selon les lieux, ils recevaient des crachats et du mépris, ou au contraire une aide bienveillante et de la nourriture, parfois un abri pour les malades.

 

Mais ils y sont parvenus et sont finalement arrivés à Eyland Sands.

 

La vue ici était déroutante, pour les Elfes habitués à vivre discrètement, cachant leurs moeurs aux Humains. Eyland Sands était l'un des 45 ports où les Elfes étaient autorisés par les traités à construire pas moins de 22 000 navires de la liberté! Déménager vers le Dauriath était une entreprise aussi énorme, car c'était un aller simple: les navires ne pourraient pas revenir. Cet endroit ressemblait à un vaste port industriel, bien qu'avec toujours une technologie du Moyen Age: grues et échafaudages en bois, quais de pierre. Mais ce qui se trouvait dans la fosse de la cale sèche était, pour les Elfes, aussi inconnu, étrange et effrayant que s'ils découvraient un sous-marin nucléaire en construction. En effet, leur navire de la liberté avait une sinistre forme de navette noire et lisse, sans pont et très peu d'ouvertures. Ils avaient du mal à croire que leur survie dépendait de cette machine énigmatique et effrayante, dans laquelle ils devraient s'entasser à huit cents personnes pendant trois semaines! C'était le premier à être presque terminé, mais d'autres étaient déjà à divers stades de construction.

 

Hanka s'est vu expliquer les raisons de cette construction disproportionnée. En fait, le Dauriath n'était pas une montagne, mais bon, c'était encore difficile à comprendre pour les gens de cette époque, de sorte que nous devons utiliser nos mots d'aujourd'hui: une autre planète. Le Nyidiath, le Monde d'Ici, et le Dauriath, le Monde dans le Ciel, étaient deux planètes, en orbite si proches l'une de l'autre qu'elles se touchaient en un seul point, le Horiathon, l'endroit Sombre. L'ensemble avait forme de sablier, juste que le Dauriath était plus petit que le Nyidiath. Ce rare et incroyable tour d'astronomie conditionnait toute la vie dans les deux mondes, selon que le Horiathon était praticable ou non. Et en ce temps il était praticable, mais dans une seule direction, vers le Dauriath: l'océan du Nyidiath se déversait sur le Dauriath, dans une cataracte colossale. Et ils devraient chevaucher cette monstruosité! Sûrement, en signant les traités, les rois humains pensaient que les Elfes se tueraient tous dans la chute, et qu'ils seraient débarrassés d'eux. À moindre coût qu'une guerre, pensaient-ils. Mais le Conseil des Elfes savait des choses que les rois humains ignoraient. En particulier que la gravité des deux mondes s'annule dans le Horiathon, rendant le saut très sûr. Et de fait seuls 33 navires croiseurs de Horiathon ont été perdus sur 22 000.

 

Hanka est resté jusqu'à l'âge de seize ans à Eyland Sands, où il a été informellement adopté par les parents de ses amis d'enfance. Aucun enfant ne reste jamais sans parents dans le monde elfique: les orphelins sont toujours adoptés. Aucune règle n'a jamais été écrite, simplement ils font tous comme ça sans se concerter, comme étant la manière naturelle de faire.

 

La vie à Eyland Sands était très différente de l'habituelle vie de rêve et de méditation des Elfes. Il y avait une discipline incroyable. Non pas la laide soumission de la dictature, mais l'état d'esprit passionné de l'effort collectif pleinement compris et librement accepté. Eyland Sands était une immense usine, produisant un croiseur de Horiathon géant par mois! L'Exode avait commencé, et il se déroulait au rythme des départs de navires, tandis que de nouveaux Elfes arrivaient dans le port.

Bien entendu, dans une entreprise d'une telle envergure, chacun avait un rôle précis. Mais ils discutaient et changeaient selon leur esprit et selon les besoins. Les enfants allaient pour la plupart à l'école et Hanka apprenait beaucoup de choses. Mais plus tard, on lui confia un travail très désagréable: les Elfes coupaient beaucoup d'arbres pour les mâts et d'autres pièces. Détruire une forêt aussi merveilleuse faisait mal au cœur des Elfes, mais ils n'avaient aucun moyen de l'éviter. Ils laissaient simplement des parcelles d'arbres et d'arbustes intacts, afin que la forêt puisse repousser avec une perte minimale de biodiversité. Hanka passait après les bûcherons, chargeant des chevaux avec la terre locale. Elle était curieuse, très sombre et plus dure que d'habitude. Personne, à l'exception des Elfes, ne comprenait ce que c'était réellement: du sable bitumineux, une source inestimable de goudron pour le calfatage de leurs navires. C'est ce qui les rendait noirs! Il en exportaient même vers plusieurs autres ports.

 

Finalement, un jour, ils furent convoqués à la porte d'embarquement. Leur vaisseau était prêt!! C'était fait de cette manière expéditive, car les navires embarquaient des objets secrets, pour mieux commencer leur nouvelle vie dans le Dauriath. Pour cela, tous ceux qui étaient au courant devaient partir avec le même bateau, pour éviter qu'ils ne parlent plus tard! C'était la partie la plus désagréable de l'affaire, et Hanka vit une malheureuse Elve hurlant de panique, face à la sinistre ouverture noire dans la coque. Quatre Elfes l'ont gentiment mais fermement poussée à l'intérieur de force. Plus tard, quand tout le monde fut à l'intérieur, ils ont cloué les écoutilles.

On imagine que trois semaines dans seulement 1.3m3 par personne étaient très désagréables, et la traversée du Horiathon terrifiante. Mais ils y parvinrent, et ils débarquèrent finalement dans un port provisoire du Dauriath.

 

On imagine aussi que les premiers temps sur le Dauriath ont été très difficiles et souvent chaotiques. Heureusement, des pionniers étaient venus des dizaines d'années auparavant pour créer une agriculture puissante pour nourrir les millions d'immigrants qui arrivaient. Mais tout le reste manquait: les vêtements, les outils, la peinture, les maisons, le papier, etc.

Les gens venant du même endroit dans le Nyidiath essayaient souvent de se retrouver. Le groupe de Hanka savait que d'autres personnes de Bronklin étaient parties avant ou après eux, et ils voulaient renouer les liens rompus. Surtout que plusieurs amoureux étaient encore séparés.

Si bien qu'un jour, un groupe d'une vingtaine d'habitants de Bronklin, dont Hanka, entendirent parler d'un autre groupe vivant à quelque distance, et ils décidèrent de les rejoindre. Pour cela, ils devaient traverser l'immense forêt de Brunevald. C'était probablement l'une des plus belles forêts de tout le Dauriath, et très grande, 100 kms ou plus. Le sol était constitué de roches dures et plates, ce qui le rendait impropre à toute agriculture. Les Elfes avaient donc décidé de la laisser comme réserve naturelle, pour qu'elle ne soit pas abimée. Ils avaient néanmoins prévu des chemins pratiques pour la traverser, se rejoignant à peu près au centre.

Le groupe, affaibli par le manque de nourriture, avait surestimé son endurance. Ils durent donc prendre une journée de repos au point central où se croisaient les sentiers, marqué par un poteau. Mais les choses se passent parfois très curieusement: c'est précisément le même jour que l'autre groupe de Bronklin est passé ici dans l'autre sens, à leur recherche! Ils étaient tellement heureux de se retrouver! Mais ils étaient tous fatigués, si bien qu'ils hésitèrent à s'éloigner.

 

Autour du poteau central se trouvait une curieuse étendue de sable orange, large d'une centaine de mètres. Peu de plantes poussaient là, et le sable restait propre malgré la chute des feuilles. La forêt alentour était très belle et lumineuse, avec des parcelles de fleurs variées, des oiseaux, des rayons de soleil, une vue dégagée et une magnifique canopée vert doré.

Ils trouvèrent ce sable orange joli, et ils firent leurs premières huttes autour, à l'aide de branches et de bâches. Les environs étaient propices à la culture de leurs topinambours et de nombreuses noix tombant des arbres. Le groupe était si nombreux qu'ils pouvaient organiser des caravanes qui rapportaient du blé et d'autres commodités. Le fer natif était absent de la forêt, mais ils pouvaient néanmoins importer suffisamment d'outils pour leurs modestes besoins. Il y avait des arbres morts tout autour, de sorte qu'ils disposaient de suffisamment de bois de bonne qualité, sans qu'il soit nécessaire de couper un seul arbre vivant. Cependant, sans scieries, ils ont dû construire des maisons à charpente courbe.

Au début, en entendant parler de ce village, le conseil de planification elfique leur a demandé de ne pas rester au milieu de la réserve. Mais soudain, ils ont changé d'avis, sans préciser pourquoi. Les Elfes de Bronklyn pensèrent donc qu'ils étaient d'accord avec leur projet, et ils continuèrent à installer leur village, qu'ils nommèrent Point Central, tout simplement.

 

La forêt de Brunevald était immense, mais entièrement d'une vibration magnifique. Le sol n'était pas totalement plat, mais constitué de petites buttes rocheuses et parfois de collines isolées et abruptes réparties sans motif évident. Peu de buissons y poussaient, rendant le sous-bois clairsemé sans gêner la vue. Il y avait une variété d'arbres, le plus souvent énormes. Les endroits où les arbres centenaires mouraient formaient de petites clairières, avec de nombreux jeunes arbres essayant de prendre la place. Les troncs étaient généralement très droits et, sous le soleil, la canopée formait un joli vitrail vert doré, souligné de branches sombres. Les ouvertures entre les arbres laissaient des rayons du soleil descendre jusqu'au sol, créant des parcelles de fleurs colorées ornées d'insectes volants. Habituellement, la forêt était silencieuse et la vie animale discrète. Pourtant elle était là, sous la forme d'oiseaux mélodieux et de nombreuses espèces d'insectes, dont quelques grandes fourmis qui cultivaient des champignons dans leurs nids de feuillage.

Cette apparence était déjà très intéressante. Mais le plus remarquable était que tous ceux qui visitaient Brunevald rapportaient qu'ils se sentaient bien et bienvenus, comme dans la maison de quelqu'un qui nous aime. La forêt était rassurante, propice et même incitative à la méditation et aux belles rêveries. Toute personne triste ou désorientée en sortait apaisée, avec la certitude rassurante que la vie a un sens. Ainsi était la magie de Brunevald: une guérisseuse d'âme, une inspiratrice de beaux rêves et de projets positifs. Cette magie avait même des effets physiques, avec bien plus de fleurs qu'ailleurs, et plus grandes. Les arbres poussaient droits et hauts, comme les piliers d'une cathédrale. On n'y rencontrait pas de ronces, et les buissons n'obstruaient pas la vue. Elle avait également attiré toute une variété d'oiseaux chanteurs et d'insectes gazouillants, ce qui le rendait extrêmement belle. C'était véritablement un cadeau, et on comprend qu'elle avait retenu l'attention du Conseil Elfique, qui souhaitait connaître la source de cette magie, unique dans ce Dauriath sauvage, rude et indompté.

 

Les premières maisons de Point Central furent installées sous des arbres tombés aux troncs penchés. Mais peu à peu ils en construisirent de meilleures, qu'ils appelèrent des hongars. Le sol était fait de pierres plates communes ou de sciure de bois. Les maisons elles-mêmes étaient entièrement en bois. Imaginez une maison allongée, mais petite comme une tente. Sa section a la forme d'un bouclier renversé, grâce aux branches courbes abondantes tout autour. Avec des ciseaux de fer et beaucoup de temps libre, ils ont fini par réaliser de belles menuiseries et des sculptures, qu'ils préféraient à leurs anciennes maisons en pierre de Bronklin. Comme il était très difficile de trouver des branches de taille égale, les maisons étaient effilées afin que toutes les branches puissent être utilisées. Chacune avait un grand bout, avec une porte et des fenêtres. Le petit bout débouchait sur un chemin couvert permettant de se déplacer entre les maisons en cas de pluie. Ici aussi, les branches brutes furent peu à peu remplacées par des piliers sculptés et des toits en charpente, rendant le lieu digne d'une comparaison avec le Lothlorien de Tolkien.

Les environs étaient aussi jolis, avec beaucoup de jardins et de haies. Le village avait été installé autour de la clairière de sable orange et les cultures plus loin. Il y avait beaucoup plus de hongars que nécessaire pour les habitants, utilisés pour abriter les gens des caravanes qui passaient ici, environ une par jour, transportant des outils et des ressources rares. Une curieuse propriété des hongars est qu'ils sont... portables. C'est assez pratique, même s'il faut être cinquante pour le faire. Seul le sol en dalles reste en place, devant être préparé avant le déménagement.

 

De nouvelles familles arrivées plus tard de Bronklin firent grimper leur nombre à une centaine, tous les couples étant réunis. Ils étaient très heureux ici, vivant dans leurs hongars et occupés à accueillir les voyageurs. Ils adoraient ça, de par les nombreuses opportunités de rencontres et les nouvelles de partout qu'ils recevaient.

Hanka aimait aussi cette vie. Son seul regret était de ne pas être marié. Mais les compagnes potentieles ne manquaient pas, avec tous les visiteurs et caravanes qui passaient là. Juste que les choses ne sont jamais allées au point où les cœurs se mettent à palpiter. Il pensait à quelque PTSD de son enfance avec la méchante Viviane, et à la honte d'être un homme qu'elle lui avait profondément inculquée. Le fait est qu'il avait souvent l'impression qu'il ne devait pas parler aux femmes, ou qu'il ne méritait pas leur attention.

Hanka prenait avec enthousiasme sa part des activités, aidant à la construction, apprenant l'artisanat du bois et le jardinage.

Mais ce qu'il aimait par-dessus tout, c'était explorer et méditer dans la forêt alentour. Il avait fini par créer des sentiers pédestres, que d'autres suivaient aussi. Chaque année, il allait de plus en plus loin, découvrant de nouvelles clairières aux fleurs différentes. Dépourvue de grands animaux vivants, comme la plupart des endroits du Dauriath, la forêt était extrêmement calme et apaisante, mais aussi puissante, car si pure et vierge. Le seul problème est que tous les endroits se ressemblaient, donc il était très facile de se perdre. C'est arrivé plusieurs fois à Hanka, et après un moment il emporta un sac à dos. Heureusement, les appels pouvait être entendu de très loin, et ils ont rapidement installé des balises à chaque carefour.

Comme toutes les communautés Elfe, ils avaient reçu des instructions pour méditer pour une plus belle nature. C'était facile et agréable, mais les effets étaient très lents. Dans le Nyidiath, les Elfes faisaient cela depuis des milliers d'années, de sorte que les résultats étaient fantastiques. Mais dans le Dauriath, la nature était encore sauvage et désagréable, avec des fourrés et des ronces. En dix ans, ils ne pouvaient pas attendre grand-chose de la méditation pour résoudre ce problème. Au point que les nouveaux Elfes nés dans le Dauriath étaient quelque peu sceptiques quant à la magie, pensant qu'il s'agissait d'une légende du passé. Une faux et une serpe étaient bien plus efficaces!

La forêt de Brunevald avait cependant sa propre magie, et c'est une opportunité rare dans la nature. C'est pourquoi le Conseil Elfique avait décidé de la placer en réserve. Au début, ils voulaient que Point Central soit supprimé et que tous les chemins soient fermés. Mais après plusieurs visites, ils changèrent de plan: Point Central allait devenir le Hoxar (point de contrôle) de la magie de Brunevald. Ce qui conférait une grande reconnaissance sociale à ses habitants! Mais à cette époque, personne ne savait comment contrôler ou même influencer la magie de la forêt.

Hanka tenait à développer sa propre magie. Il avait déjà fait quelques tours de ce genre dans son petit jardin fleuri, et il voulait trouver la source de la magie de Brunevald, afin de d'y puiser et de la contrôler. Il ne se doutait pas encore que ce serait lui le contrôlé.

 

Alors qu'il atteignait la cinquantaine, Hanka avait encore l'air d'un éternel adolescent, svelte et joyeux. Mais peu à peu, il s'inquiéta: malgré son désir d'avoir une douce compagne elfique, il était toujours célibataire, alors que tous les autres à Point Central étaient mariés et heureux. Bien sûr, il rêvait de rencontrer une Elve merveilleuse. Nous avons tous des rêves d'amour profondément émouvants, au moins quelques fois par an, depuis l'adolescence jusqu'au mariage.

Il en a parlé avec Gunma Kareen. C'était une prêtresse de Shelenaë, visitant Point Central toutes les deux ou trois semaines environ. Gunma est un titre pour les prêtresses de Shelenaë, utilisé à une occasion précise: lorsqu'elles agissent en tant que conseillère en amour. Oui c'est un attribut des prêtresses de Shelenaë, et pas le plus étrange. Il faut savoir aussi que dans la culture Elfe, il n'y a aucune notion que certaines personnes seraient «supérieures». Ainsi les prêtresses de Shelenaë et même les membres du Haut Conseil sont tous très accessibles, comme des amis ou des membres de la famille. Pourtant, Hanka se sentait très gêné de parler d'amour à une Elve. Portait-il encore quelque malédiction de la méchante Viviane?

Au début, Gunma Kareen n'a pas vraiment répondu aux inquiétudes de Hanka, affirmant qu'il était courant que les Elfes se marient même aussi tard qu'à cent ans. Certains ne le font même jamais. Mais, sentant sa peine, elle prit l'habitude de lui rendre visite chaque fois qu'elle passait par Point Central.

 

Mais un jour, les rêves de Hanka se sont mis à se produire beaucoup plus souvent. Et c'était toujours la même Elve élancée aux très longs cheveux noirs, vivant nue dans la forêt, ornée de fleurs rouge grenat.

C'était plutôt étrange. Il n'osait pas en parler avec Gunma. Mais elle lui donna un curieux conseil, issu de l'ancienne tradition elfique: porter un listal. C'est un tissu blanc, porté sur les épaules, généralement par un humain souhaitant devenir un elfe en se mariant avec un compagnon elfe. On dit qu'un porteur de listal n'attend jamais plus de deux semaines pour trouver un véritable compagnon stable et devenir elfe grâce à l'alchimie de l'amour, du plaisir et des émotions. Normalement, les listals ne sont pas destinés aux elfes, mais en de rares occasions, ils en portent un, pour dire que leur désir est, bon, urgent.

Hanka portant un listal éveilla la curiosité à Point Central, et il s'est vite senti mal à l'aise, avec tous les regards et les sourires. Et si porter un Listal était une erreur ridicule? Heureusement, sa mère adoptive Am Yisha a ouvert son cœur à ce sujet, disant qu'elle s'inquiétait aussi de ne pas le voir encore marié. Mais elle lui expliqua qu'un Elfe portant un listal ne pouvait être à des fins personnelles: il devait y avoir un enjeu bien plus large. Ce qui intrigua Hanka: quelle plus grand enjeu pouvait-il y avoir?

 

Quand il ne pensait pas à se marier (encore la plupart du temps, heureusement), Hanka se promenait dans la forêt, méditant pour la rendre beaucoup plus belle. Un jour, il a fait ça en portant son listal. Il était très d'humeur à méditer, ce jour-là, et il eut une vision très vivante de la lumière magique de la forêt.

Soudain dans sa vision, apparut l'Elfe de ses rêves! C'était très fort, il pouvait sentir son parfum et sa vibration. Cette vibe était si précise qu'il pouvait même lui donner un nom: Alaysha.

Il essaya de reprendre sa méditation, mais elle s'éloigna juste un peu, à côté de lui.

Troublé, il finit par abandonner, et il se leva.

 

Son Listal.

 

Il n'était plus là.

 

Abasourdi, il regarda autour de lui et dut accepter que le morceau de tissu avait disparu, comme évanoui dans les airs. Ou peut-être qu'il ne l'avait pas apporté, qu'il l'avait laissé à la maison. Il marcha vite pour rentrer chez lui, juste pour constater que le listal n'était nulle part non plus.

 

Il n'osa parler à personne de cette étrange tour des événements, mais tout le monde constata le lendemain matin qu'il n'avait plus son listal, malgré la visite de nombreux jeunes Elves ce jour-là. Personne ne demanda, même pas Gunma Kareen. Ils le savaient tous: prendre le listal de quelqu'un, c'est accepter son amour. Mais qui l'avait pris?

 

À partir de ce moment, Alaysha s'est mise à apparaître dans ses rêves presque chaque nuit. Elle était très reconnaissable, avec ses longs cheveux noirs légèrement crépus et son aura rouge grenat, et c'était une expérience très forte, avec toutes les sensations d'être avec une femme.

Les habitants de Point Central ont également remarqué le comportement étrange de Hanka, ou peut-être l'ont-ils entendu gémir la nuit.

Alarmée, Gunma Kareen a parlé avec Hanka. Il expliqua à contrecœur ce qui se passait, insistant sur le fait qu'il ne l'avait jamais demandé et qu'il n'avait aucun contrôle. Lorsqu'on lui a demandé ce qui s'était passé avec le listal, il a simplement répondu qu'il avait disparu presque entre ses mains.

Gunma était perplexe. Il y avait déjà eu des histoires de ce genre dans le Nyidiath, d'esprits désincarnés extorquant l'amour à des personnes vivantes. La plupart du temps, ils étaient bénins, mais ils dépassaient facilement les limites de la personne. Certains étaient clairement mauvais. Elle devait vérifier, et si nécessaire arrêter cette chose. Pourtant, l'entité avait approuvé la coutume du listal, indiquant ainsi qu'elle était respectueuse. Alors que se passait-il?

A partir de ce moment, Hanka reçut la visite de plusieurs mages Elfes. Mais ils ne sentaient rien de mal. Ils lui ont fait faire des méditations pour essayer de communiquer avec l'entité. Alaysha s'exécuta, même si elle semblait incapable de créer un message cohérent. Elle resentait et se comportait comme une Elfe pleinement adulte, mais avec les capacités de raisonnement d'un enfant de deux ans, incapable de former une phrase ou même d'exprimer un raisonnement simple. Elle évitait juste d'agir contre la volonté de Hanka. Mais elle réapparaissait sans cesse dans ses rêves, et maintenant dans ses méditations. Souvent, il la sentait même blottie contre lui pendant qu'il mangeait ou parlait avec d'autres. Elle avait le don de ne pas s'imposer, tout en faisant toujours partie de son paysage mental.

Cela a quelque peu rassuré tout le monde, même si Hanka restait sous surveillance.

 

Il continua à explorer la forêt et à méditer pour la rendre plus belle, pour améliorer son égrégore ou sa magie. Chaque fois qu'il faisait cela, il sentait Alaysha à côté de lui, envoyant également des vibrations et visualisant la beauté. Parfois c'était très fort, comme un contact physique. Mais elle n'a jamais vraiment interrompu sa méditation. Bien au contraire, elle l'aidait à la recentrer, lorsque sa pensée s'égarait (cela arrive aussi aux Elfes, même si moins souvent). Mieux, elle l'aidait en lui fournissant plus d'énergie.

 

D'un commun accord, à Point Central on évitait de parler d'Alaysha. Quand Hanka était au village, il se comportait tout à fait normalement, sauf qu'il ne demanda plus jamais de femme. Il avait déplacé son hongar hors du village, pour être plus discret. Ce n'était pas rare non plus, et plusieurs autres maisons s'égayaient à des centaines de mètres du lieu de rencontre central. Mais les gens sentaient la magie de la forêt augmenter. Cela en vint au point où le Conseil des Elfes a proposé que Point Central se consacre uniquement à être le Hoxar de la forêt de Brunevald, recevant des ermites et des méditants au lieu de caravanes. De meilleures routes carrossables avaient de toutes façons été ouvertes, contournant la forêt au lieu de la traverser. Plusieurs habitants de Point Central sont partis, mais d'autres sont venus, pas plus que dans n'importe quel autre village.

 

Les années passèrent, et quelques mages du Conseil Elfique réussirent également à établir un contact et même une certaine familiarité avec Alaysha. Elle ne pouvait pas raisonner ni parler comme les gens, même si ses capacités s'amélioraient. Mais nous n'utilisons pas de mots en méditation, n'est-ce pas? Au lieu de cela, nous visualisons des images, des sons, des énergies, des vibrations. Et elle était très douée pour ça, montrant ses intentions sans aucune ambiguïté: faire de Brunevald un lieu de beauté et de bonheur pour tous les êtres vivants ici. Pour elle, Brunevald était un lieu de lumière et de vibrations puissantes. Jamais les mages n'ont rien trouvé de mauvais ni de sournois.

 

Personne n'avait prêté beaucoup d'attention aux petites collines qui parsemaient la forêt. Elles étaient très escarpés, d'un sol rougeâtre friable avec de grosses pierres grises, en plus couvertes de buissons épais. Elles étaient donc difficiles, voire dangereuses à escalader, de sorte que les gens y renoncèrent rapidement. Elles n'étaient pas grandes de toute façon, dix mètres de haut pour cinquante mètres de large pour les plus grosses. Les gens étaient intrigués, mais ils n'avaient aucune idée de la raison pour laquelle ces étranges collines se trouvaient là. Hanka n'y prêta aucune attention non plus, se contentant de les contourner.

À certains endroits, elles étaient rassemblés en groupes se touchant. Mais Hanka et tous les autres méditants se contentaient de contourner ces lieux, sans chercher à pénétrer dans les épais fourrés.

Un jour, cependant, Hanka sentit Alaysha lui tirer joyeusement la main. Elle le conduisit entre les buissons, à l'entrée cachée d'un passage entre deux collines.

 

Il se sentait attiré. Alaysha lui tira davantage la main, très enthousiaste.

 

Il s'engagea dans le passage étroit entre deux collines, qui était libre d'obstacles.

 

Il y avait là une forte lumière.

 

Pas une lumière physique, mais une merveilleuse vibration d'amour et de bonheur, que nous ressentons comme de la lumière en méditation.

 

Cet endroit était d'une beauté envoûtante.

 

C'était une petite clairière, entre un groupe de mini-collines se touchant. Le passage qu'ils avaient utilisé était le seul accès.

 

Aucun arbre ne poussait sur le sol plat, mais sur les collines environnantes ils formaient des sortes de piliers et un dôme recouvrant l'endroit. Avec le soleil passant au travers, le feuillage était d'un vert tendre lumineux, voire doré par endroits, chatoyant de lumière.

Le sol était fantastique, tout de ce curieux sable orange, le même qu'à Point Central. Quelques buissons verts poussaient avec d'épaisses parcelles de fleurs rouge grenat, grandes comme des assiettes. Certaines grimpaient même sur les collines. D'où venaient ces fleurs? Il n'en avais jamais vu et même jamais entendu parler. Leur couleur rouge foncé violacé était très inhabituelle, avec une lumière rouge vif à l'intérieur.

 

Soudain, il vit quelqu'un, du coin de l'œil! Tournant rapidement la tête, il n'y avait personne. Déconcerté, il eut la même sensation du coin de l'œil gauche! Alaysha essayait de devenir visible!! Et elle y était en partie parvenue, grâce aux propriétés étranges des limites du champ de vision.

Au milieu de la clairière (environ 50 m de large), il y avait quelque chose de blanc. Il s'approcha lentement, empruntant les sentiers étroits entre les parterres de fleurs violettes. L'objet blanc était comme jeté sur un petit buisson. Il s'est approché davantage... Le listal!! Le listal qui avait disparu il y a des années, était là, intact, avec encore son propre parfum corporel dessus!!

 

Ce n'était pas tout. Il sentit soudain ses genoux vaciller, et il tomba à plat sur une épaisse plaque de mousse. Puis Alaysha se jeta sur lui, dans une fureur d'amour, sans plus aucune retenue. Elle avait attendu ce moment des années! C'était si fort qu'il était halluciné, battu d'amour, le paysage virevoltant autour de lui, avec des éclairs de lumières et des arcs-en-ciel. Jamais il n'avait connu un bien-être et un bonheur aussi intenses! Plus, il y avait la vibration magique de la forêt, bien plus forte qu'il ne l'avait jamais ressentie, avec les flammes d'amour grenat d'Alaysha. Il n'eut aucune difficulté à rester dans la méditation la plus élevée du Mahamudra pendant tout ce temps, car des sentiments aussi intenses interdisent toute pensée mondaine!

 

Il avait perdu toute notion du temps, et lorsque le dôme végétal passa du vert à l'orange, il ne se demanda pas pourquoi. La clairière était maintenant brillamment éclairée en rouge orangé. Puis soudain, Alaysha s'est arrêtée, peut-être avait-elle assez. Elle était visiblement très heureuse, et Hanka aussi. Il voyait les feuillages onduler lentement comme si de l'eau y coulait. La sentant se blottir contre lui, il réalisa que toute la nuit était passée et que c'était maintenant l'aube. La meilleure heure dans la forêt de Brunevald, avec les merles jouant leurs merveilleuses mélodies et des pans de ciel doré s'insinuant entre les arbres encore sombres. C'était si calme et frais. Alaysha avait l'air très heureuse et si belle. Le listal était parti. Si jamais il avait été là, ou une image créée par magie. Pourtant, il était sûr de l'avoir touché et manipulé.

 

Alaysha a rompu le contact, indiquant ainsi qu'il était libre de partir. Elle était toujours là, mais à distance, ne cherchant plus à susciter en lui la moindre émotion. De sorte que, dès que le jour le permit, il repartit par l'étroit passage, jusqu'au village.

Tout le monde l'attendait: ici aussi, la nuit avait été extraordinaire. Personne ne dormait, il y avait eu des lumières dans la forêt, des murmures dans les arbres, et ils sentaient sa vibration bien plus forte que jamais, même au cœur de la nuit.

Cette fois, Hanka n'a pas pu éviter les questions et il expliqua ce qui s'était passé. Juste qu'il sentit qu'Alaysha refusait qu'il révèle l'endroit. Clairement cela resterait entre eux deux.

 

Il y eut de longues discussions avec Gunma Kareen, les autres mages, et jusqu'au Haut Conseil. Plusieurs d'entre eux sont venus au village et sont même allés dans la forêt, jusqu'à ce qu'Alaysha leur dise de ne pas aller plus loin. Elle voulait clairement son lieu pour elle seule. Comme ils devaient vérifier si il n'y avait pas quelque traîtrise, ils ont insisté. En réponse, Alaysha leur indiqua plusieurs autres parcelles de sable orange, plus loin dans la forêt, où il lui était beaucoup plus facile de communiquer, et beaucoup plus discret pour eux que le village. Elle continua à communiquer avec eux en méditation, mais uniquement pour leurs besoins, pas comme avec Hanka.

 

Plusieurs séries de discussions ont abouti aux conclusions.

Premièrement, il n'y avait aucun mal avec Alaysha. Certains mages elfes ont eu à faire face à des entités spirituelles maléfiques dans le passé, et ils étaient sûrs qu'elle n'avait aucune mauvaise intention. Pourtant, la situation n'était pas simple: si elles ne sont pas contrôlées, de telles entités peuvent quand même s'avérer très dangereuses. Mais elle avait beaucoup appris avec Hanka, pour éviter tout problème.

Deuxièmement, son objectif était uniquement et clairement d'augmenter la magie et le bonheur dans la forêt de Brunevald. C'était donc elle la source de cette magie! Qu'ils avaient cherchée pendant tant d'années.

Troisièmement, ils durent l'admettre: Hanka était, disons, en relation amoureuse, avec une entité spirituelle. C'était assez inhabituel, mais pas une totale nouveauté. Plusieurs cas s'étaient déjà produits, mais pas d'une telle ampleur. Alaysha avait besoin du plaisir et du corps sensuel de Hanka, comme une sorte de creuset ou d'athanor, pour produire son propre pouvoir. En retour, elle lui offrait bien plus d'amour que n'importe quel partenaire charnel ne le pourrait jamais. C'était donc un jeu gagnant-gagnant. Hanka voulait puiser dans la source de la magie de la forêt. C'est plutôt cette source qui s'est nourrie de sa propre énergie. Il n'était qu'un modeste shakta, qu'Elle convoquait quand Elle avait besoin de son énergie masculine. Mais il était quand même très heureux d'aider une entité aussi merveilleuse, et il se rendait souvent entre les collines dans la chambre magique. Lui-même était le Hoxar, en quelque sorte. Mais Alaysha a clairement indiqué qu'elle ne se laisserait jamais contrôler. Surtout pas pour des intérêts personnels. Elle servait la vie, et c'était suffisant.

Certains ont demandé à Hanka s'il avait été violé. Il rit. Il avait certainement été surpris, et les choses avaient pris une tournure bien au-delà de ses imaginations les plus folles. Mais il en était très content, une fois tous les doutes dissipés. Malgré l'extrême asymétrie de leur relation, Alaysha était son épouse et compagne légitime!

 

Alaysha ne voulait recevoir que Hanka dans Son cercle magique. Pour cette raison, pour éviter toute interférence, le Conseil proposa d'entourer l'endroit de poteaux avertisseurs, du genre utilisé pour empêcher d'accéder par inadvertance aux lieux de méditation des ermites ou des yogis. Mais Alaysha ne voulut pas révéler l'endroit, et même Hanka se trouva incapable de l'indiquer! Quand Alaysha l'appelait, Elle le guidait, mais sa mémoire n'enregistrait tout simplement pas le trajet!

Ainsi, il a fallu interdire une grande partie de la forêt, sans indiquer clairement de limites. Mais elle était si vaste que de toute façon, personne ne pouvait facilement accéder au centre. Personne n'essaierait, mais l'interdiction augmentait l'aura de magie et de mystère, au plus profond du cœur secret de Brunevald.

Le village de Point Central était englobé dans la zone interdite, de sorte qu'il est devenu un lieu de méditation et de retraite exclusivement dédié au «culte» de Alaysha, c'est à dire communiquer avec Elle. Les sentiers d'accès furent donc interdits à tout autre usage. En particulier les caravanes durent emprunter les routes de contournement. De toutes façons, des charrettes plus efficaces avaient remplacé les chevaux pour le transport des charges, et elles ne pouvaient pas rouler dans les étroits sentiers forestiers.

De ces routes encerclantes partaient des sentiers plus petits, vers l'intérieur de la forêt, mais pas profondément. Plusieurs centres spirituels furent installés ici, dans la magie propice, au plus près de la nature, dans des huttes et des jardins. Ces lieux étaient d'une beauté fantastique, et une aide précieuse à la méditation, que les gens adoraient. Mais ils avaient un autre objectif, plus discret: leurs poteaux d'avertissement encerclaient complètement Brunevald. Les Hauts Elfes ont également établi un égrégore protecteur, indépendant d'Alaysha. Si quelqu'un tentait seulement de s'approcher de chez elle, il le sauraient immédiatement et l'attraperaient.

Hanka avait essayé de prendre des graines des fleurs grenat. Mais elles ne poussaient bien que sur le sable orange. Ailleurs, elles restaient petites et modestes. Plusieurs clairières de sable orange furent repérées, servant aux Elfes du Conseil à rencontrer Alaysha de manière plus discrète que à Point Central.

 

Sur Terre, un endroit comme Brunevald serait ouvert au tourisme. La vibration serait rapidement détruite, avec des bavardages, des papiers gras et des joggeurs gesticulants. Les Elfes font différemment: en méditation, nous jouissons beaucoup plus de la vibration, et nous la renforçons au lieu de la détruire. C'est pourquoi ils créent des centres spirituels, au lieu de tourisme sans esprit. Les gens apprécient beaucoup plus l'expérience, et effet est plus durable. En sept siècles, la plupart des Elfes du Dauriath firent le voyage jusqu'à Brunevald.

 

Il restait un mystère: d'où venait Alaysha? Elle était déjà là quand les Elfes sont arrivés. Les arbres géants entourant sa clairière étaient vieux de plusieurs milliers d'années. Hanka et les Elfes du Haut Conseil lui ont demandé, mais d'une entité sans concepts ni intellect, ils ne purent obtenir que des images étranges. Une série présentait des animaux ressemblant à des belettes, bien qu'ils ne mangeaient que des plantes. Alaysha en possédait une collection inépuisable, vivant heureux et s'aimant les uns les autres dans de grands villages de terriers, dans une prairie bosselée apparemment infinie couverte d'herbe rouge grenat. Mais les images suivantes étaient extrêmement étranges: à la grande incompréhension de ces créatures, les étoiles bougèrent, puis l'horizon commença à changer de forme. Leurs pattes quittèrent le sol, et leurs cris ne pouvaient plus émettre de son.

Le moins que l'on puisse dire est que c'était totalement indéchiffrable avec les conceptions médiévales de l'époque. C'est resté un profond mystère jusqu'aux temps modernes, où l'on a pu reconstituer une histoire cohérente.

 

Ceci est la fin de cette histoire. La suite est dans «Vol 1846», qui est très différente. Mais nous y apprendrons l'origine et la vie extraordinaires d'Alaysha. Et aussi ce qu'elle et Hanka sont devenus.

Lecture audio et musiques

Je travaille à créer l'audio pour cette page 😀

Musique de fond recommandé: L'histoire de Alaysha vibre bien avec les oeuves suivantes: Fairy Lands, FANTASY MUSIC in a Magical Forest par FanTaisia Ambience. D'autres conviennent: Enchanted Forest Music par Magical Forest Music, El sueno de la hadas par Enya, Echoes in the Glen par Art Ceilid.

La musique joue un rôle important dans ces histoires: donner la vibration. Pour cette raison, je recommande d'écouter certaines en lisant, ou en écoutant l'audio. Parfois elles ont été la source d'inspiration. Toutefois, peu de musiciens permettent les oeuvres dérivées. J'indique alors volontiers comment écouter ces musiques, avec des liens.

 

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Génération de cette histoire

Cette histoire a été créée dans les mondes virtuels Sovaria Estates et Alternate Metaverse, pour le festival d'octobre 2023. Cette version plus courte existe toujours, mais je l'ai retravaillée pour la publication.

Quelque chose de magnifique m'est arrivé juste le jour où j'ai fini de l'écrire: j'ai vécu une belle expérience de paralysie du sommeil, exactement comme Hanka! Pour autant que je sache, ce n'était qu'une vision. Mais il est quand même intéressant de voir la réalité agir positivement de manière précise, pour confirmer la fiction. Sachez donc que cette histoire parle de choses réelles et non d'imagination gratuite.

 

La notation HTML pour la couleur d'Alaysha est #790028. Plus violet que le grenat, mais les grenats naturels se déclinent dans une grande variété de couleurs. Au début, ils semblent brun foncé et opaques, mais si nous regardons à travers, nous voyons leur lumière rouge profonde.

En toute rigueur, pour mieux inspirer Alaysha, les textes de cette page auraient du être en noir. Mais cela aurait été peu lisible.

 

Le nom de Shani apparaissant dans la seconde histoire «Vol 1846» est, comme tous mes noms, conçu pour traduire une vibration, indépendamment de toute allusion à des réalités plus prosaïques. Cependant je je ne pouvais pas manquer la ressemblance avec Shani Louk, martyre pour la paix le 7 Octobre 2023, pendant que j'écrivais. J'assume donc l'hommage.

«Viviane Paq.» est l'abbréviation du nom d'une vraie personne, faux gourou et vraie pédoclaste qui a maltraité mes propres enfants pendant des années. Je voulais mettre son vrai nom, comme punition bien méritée. Mais je me suis aperçu qu'elle a des homonymes, sur lesquels j'aurais attiré une opprobe injustifiée.

 

 

 

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Modified in 2024

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