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Cette partie expose quelques bases de logique qui seront utiles pour comprendre la suite. Après des rappels de ce qui est déjà connu, j'y explique une logique quadripolaire nouvelle, qui, dans la seconde partie sur l'épistémologie, nous aidera à comprendre l'erreur de la science traditionnelle. On y trouvera aussi quelques rappels simples ou subtils sur les limites de la logique et des théories.
(Permalien) Si on dit: «Sabrina ne répond pas au téléphone, donc elle n'est pas chez elle» on fait un raisonnement logique. On part d'un fait que l'on peut observer: «Sabrina ne répond pas au téléphone», et, à l'aide d'un raisonnement: «donc», on arrive à une conclusion intéressante mais que l'on ne pouvait pas observer: «elle n'est pas chez elle». Ainsi la logique est ce qui permet, connaissant certains aspects de la réalité, d'en déduire d'autres aspects inconnus ou inaccessibles. Ce qui est évidemment très utile, dans tous les aspects de notre vie: à la maison, en société, en science ou technique, et même dans la nature, qui est toujours logique.
Les règles de logique (et, ou, si, donc...) ont été décrites par Aristote, au 4eme Siècle av. JC, d'où le nom de «logique Aristotélicienne» (Plus souvent dite logique Booléenne). Elles n'ont pas été modifiées depuis. Pourtant de nombreuses personnes ressentent un malaise face à la prédominance de la logique dite «rationnelle», et y opposent l'intuition, la «logique du coeur», la méditation, les «logiques non-Aristotéliciennes». Le but de cette partie est de présenter ces logiques «nouvelles», de manière exacte, claire et compréhensible, après quelques rappels de la logique Aristotélienne.
(Permalien) Récemment (20eme siècle) la Théorie des Ensembles a tenté de reprendre à la base toute la logique et les mathématiques. Sans rentrer dedans, la théorie des ensembles considère des objets qui sont:
1) complètement distincts et séparés les uns des autres
2) dont on peut dire avec une totale certitude, sans nuance, si oui ou non il font partie de l'ensemble dont on parle.
A partir de ceci, la théorie des ensemble affirme démontrer la logique Aristotélicienne, les nombres, le calcul et toutes les mathématiques, des plus simples aux plus compliquées, en passant par les «espaces vectoriels», des sortes d'espaces virtuels mathématiques qui nous seront fort utiles dans la troisième partie sur la métaphysique.
Ce que j'affirme ici est que les conditions ci-dessus représentent déjà deux choix qui, en fait, sélectionnent les résultats qu'ils sont sensés démontrer. Ainsi la logique Aristotélicienne n'est pas «démontrée» par la théorie des ensembles, elle correspond simplement aux objets qui ont les deux propriétés ci-dessus. Je dis qu'elle est valide pour ces objets, mais non valide pour d'autres objets aux propriétés différentes.
Par contre cela ne dépend que des objets, pas du sens du vent, ni de notre intérêt capitaliste ni de notre fantaisie, comme le prétendent ceux qui utilisent ce genre d'arguments égocentriques pour contester la morale et échapper à ses obligations, comme on le verra au chapitre I-8.
(Permalien) On connaît aujourd'hui plusieurs autres logiques, basées sur des alternatives au choix 2 (Oui ou non), et donc différentes de la logique Aristotélicienne. Passons-les en revue.
Elle concerne des objets 1) parfaitement séparés les uns des autres 2) Dont on peut dire sans nuance ni ambiguïté si telle ou telle de leur propriété est vraie ou fausse. On en déduit les mathématiques. En électronique, c'est le calcul digital.
Dans le cas d'objets qui ne satisfont que «plus ou moins» au critère 2, on obtient des propositions plus ou moins vraies ou fausses (ce qui s'exprime par un pourcentage: un réservoir plus ou moins plein). En électronique, c'est le calcul analogique.
Comme précédemment, mais cette fois le critère 2 n'est plus un pourcentage, mais une probabilité d'avoir totalement vrai ou totalement faux. En électronique, ceci a pu être appelé logique stochastique.
Un critère 2 plus ou moins vrai ou faux mène à cette logique, due à l'Iranien Lofti Zadeh, dont la souplesse lui a valu une percée remarquée dans l'industrie ou la conduite automatique de véhicules.
Les logiques graduées, probabilistes ou floues peuvent quand même se ramener à la logique Aristotélicienne, quand on utilise des nombres pour mesurer le critère 2. Nous verrons toutefois des cas où ces logiques ne peuvent être réduites à la logique Aristotélicienne, quand elles concernent des objets non-mesurables, par exemple les émotions ou les faits moraux.
Par contre dans les exemples qui vont suivre il semble qu'il faille abandonner toute référence à la logique Aristotélicienne ou aux mathématiques qui en découlent. Ce que j'essaie d'apporter de nouveau au schmilblick c'est de toujours considérer ces nouveaux cas comme des logiques à part entière, des logiques non-Aristotéliciennes tout aussi valides que la logique Aristotélicienne ou la logique floue, mais qui s'appliquent à des objets aux propriétés différentes (choix 1 ou 2 au début de ce chapitre, voire 3, 4...), des objets non-Aristotéliciens.
Le cas le plus typique est l'idée chrétienne de communion entre Dieu et l'individu, qui semble mener à un paradoxe: Dieu serait unique et indivisible, et en même temps il existerait dans un très grand nombre d'individus. En fait, si cela nous paraît paradoxal, c'est parce que nous pensons que Dieu et les individus seraient des objets Aristotéliciens, séparés et indépendants, comme dans le choix 1 ci-dessus. Si ils ne le sont pas, alors ils n'obéissent pas à la logique Aristotélicienne, et il n'y a rien de paradoxal ni d'inexplicable à ce qu'ils soient «mélangés». Il y a juste à accepter le fait. Les sciences physiques sont aussi confrontées à ce genre d'objets, comme les états quantiques intriqués, qui paraissent distincts, mais qui pourtant communiquent instantanément, comme dans la Communion Chrétienne.
Ma première approche de la non-dualité a été par le Hatha Yoga, où, pour tenir une posture, il y a à la fois activité (certains muscles travaillent) et relaxation. Ici encore, cette contradiction n'est qu'une apparence: nous pensons que l'activité et la relaxation sont contraires et donc s'excluent mutuellement (choix1), comme des ennemis qui ne peuvent tenir ensemble le même terrain. En fait si on accepte simplement que ces deux «contraires» peuvent exister simultanément, voire collaborer, alors le problème disparaît, le mal de tête aussi et l'esprit peut se relaxer à son tour. De nombreuses notions très importantes en découlent: non-violence, non-action, non-soi... Ces notions, qui violent totalement le choix 1 en unissant des objets apparemment différents ou incompatibles, ne sont pas «difficiles» ni «abstraites» ni «hautement ésotériques», elles sont très faciles à comprendre une fois qu'on les accepte.
Nous sommes entrés cette fois résolument dans un domaine où la logique Aristotélicienne n'est plus d'aucun secours. Non seulement les choix 1 et 2 de départ sont différents, mais en plus on ne peut même plus mesurer pour faire un calcul. On ne peut plus réduire la situation à de la logique Aristotélicienne. Pourtant il ne faut rien y voir d'arbitraire. Il s'agit bien d'une logique, à part entière, dont les résultats ne dépendent pas de notre culture, goût ou intérêts personnels. Ces logiques permettent tout autant de faire des raisonnements, et de découvrir des faits inconnus. Elles correspondent donc toujours bien à la définition de la logique vue au début de cette partie.
Quand on fait un raisonnement Aristotélicien, ou pensée analytique, notre esprit imite un ordinateur: nous exécutons des instructions et nous retenons les résultats intermédiaires dans notre mémoire. Mais le raisonnement non-Aristotelicien utilise le fonctionnement naturel du cerveau, celui des réseaux neuronaux, capables de considérer une grande quantité de données et de retourner un résultat en une fraction de seconde, sans étape intermédiaire. Ces facultés sont utilisées dans des choses telles que le tir instinctif, et elles sont appelées pensée globale, pensée synthétique, ou intuition. On peut les invoquer avec la méditation, qui est tout simplement un état de conscience où l'on cesse de faire des raisonnements Aristoteliciens sur la situation.
Il est très heureux que nous ayons ces facultés, car les raisinnements non-Aristoteliciens sont les seuls qui permettent d'appréhender beaucoup d'aspects importants de la vie et de la société.
Mais venons-en maintenant à la plus importante logique non-duelle actuellement reconnue:
A mon avis et d'après les sources les plus sérieuses sur le sujet, le Yin et le Yang non pas comme des objets ou des «forces», mais des termes d'une logique, qui peuvent s'appliquer à des objets très divers (énergies ou autres) tout comme le vrai et le faux dans la logique Aristotélicienne (choix 2). Toutefois le Yin et le Yang ne s'excluent pas mutuellement comme dans le choix 1; ils sont toujours simultanément présents, mais d'une manière non-duelle, chacun respectueux de l'autre et collaborant avec lui. Ils ne sont même pas un compromis (comme dans une logique graduée) où ils se priveraient mutuellement de leur force; bien au contraire chacun est magnifié et se réalise par la présence de l'autre, tout à fait à l'opposé des deux termes de la logique Aristotélicienne, qui s'éliminent mutuellement.
Quelques exemples classiques à méditer:
a) Le froid Yin et le chaud Yang.
b) Le masculin Yang et le féminin Yin.
c) L'autorité Yang et la liberté Yin.
d) A l'inverse une erreur très fréquente est de confondre le Yin et le Yang avec le bien et le mal, ce qui pose de graves problèmes, principalement d'offrir une «justification métaphysique» au mal. La réfutation de ces déviations sera faite plus loin dans cette partie (chapitre I-5)
La dialectique Yin-Yang ne peut pas se ramener à une simple graduation entre deux extrêmes, comme une logique progressive, qui se ramènerait à son tour à la logique Aristotélicienne. En effet il n'y a pas de «dosage» du Yin et du Yang, qui restent toujours entièrement présents tous les deux, l'un ou l'autre prenant le devant de la scène selon la situation. La relation Yin-Yang n'est pas mesurable. La dialectique Yin Yang exprime plutôt la qualité de la relation entre ces deux termes: collaboration, non-conflit et même non-compromis. Mais quand on sait ce que cela signifie, parler de dialectique Yin-Yang est suffisamment précis pour savoir ce qui peut se passer, exactement comme avec un raisonnement Aristotélicien.
Ainsi on reste bien dans une démarche de raisonnement logique, qui fait juste appel à des facultés de l'esprit différentes, synthétiques au lieu de analytiques, connues sous le nom d'intuition, qui se développent par la méditation. Ceci utilise toute la puissance des réseaux neuronaux de notre cerveau, au lieu de leur faire émuler la logique Aristotélicienne. Personne n'a le droit de dire qu'une sorte de faculté a plus de valeur qu'une autre. C'est une grave forme de racisme que de dire cela, ou de rejeter de la vie sociale ceux qui n'ont pas les «bonnes» facultés d'intelligence.
Si l'on reprend les deux choix des autres logiques, alors dans le Yin et le Yang sont non-duels d'après le choix 1, et pour le choix 2 est Yin et Yang non-duels.
La Cabale hébraïque est basée sur un Glyphe, qui contient dix Sephiroth (Vertus, dans le sens de puissance), dont trois paires sont organisées en paires Yin-Yang (gauche-droite). Ce que nous trouvons de nouveau ici, c'est qu'il existe aussi un Glyphe inversé, comme l'ombre du premier, de Séphirot noires maléfiques, appelées Qliphoth. Une Qliphah apparaît quand la force d'une Séphirah n'est pas équilibrée par sa contrepartie opposée. Ceci peut se comprendre en reprenant les trois exemples a, b, et c donnés pour la dialectique Yin-Yang:
a) Le chaud Yang et le froid Yin non compensés sont désagréables, et peuvent tuer.
b) Le pouvoir d'un sexe sur l'autre est le sexisme, phallocratie ou suprématisme féminin.
c) L'autorité sans but protecteur ni compassionné donne une dictature, alors que la liberté sans discipline ni respect donne les démocraties molles, les échecs des communautés Hippie et le Meilleur des Mondes d'Huxley.
Ainsi la Cabale traite explicitement les déséquilibres, que la dialectique Yin-Yang ne fait que déplorer.
(Permalien) Si on prend l'une quelconque des trois paires Yin-Yang de Séphirot, et la paire correspondante de Qliphoth, elles forment un carré, avec le bon Yang en haut à gauche, le bon Yin en haut à droite, le mauvais Yang en bas à gauche et le mauvais Yin en bas à droite. On peut aussi représenter ce diagramme avec un losange ou un triangle, selon le problème à résoudre.
On a représenté le Yin-Yang par bleu-rouge, et gardé le noir et le blanc pour le bien/mal. Toute la subtilité du diagramme tient dans les graduations entres ces influences, qui sont représentées par les graduations de couleur. Une situation donnée de la réalité est sur un point du diagramme, et a donc une couleur unique.
Alors que la logique Aristotélicienne comporte deux valeurs exclusives pour le choix 2, vrai ou faux, ce diagramme comporte quatre pôles (voir le dessin) plus tous les degrés intermédiaires, représentés sur une surface. Appelons cela la logique quadripolaire©.
De gauche à droite on a le Yang et le Yin, entre deux aspects opposés ou contraires, tandis que de bas en haut leur harmonisation ou non-dualité augmente: nulle en bas (antagonisme ou exclusion d'un des deux) moyenne au milieu (compromis ennuyeux) et complète en haut. En bas, (dualité), seuls les mauvais aspects s'expriment; au milieu, (compromis), les mauvais aspects s'annulent, mais les bons aussi; en haut, (non-dualité), seuls les bons aspects s'expriment. On peut donc souvent dire qu'on le bien en haut et le mal en bas.
Une simplification pratique bien connue est celle des Trois Pilliers:
Mais il y en a aussi une autre très utile, celle des Trois Niveaux:
Enfin la logique quadripolaire est «floue» comme la logique du même nom, et on ne peut pas y définir de mesure: elle est transcendante. Mais elle est tout de même exacte, en ce sens que l'on peut bâtir des diagrammes correspondant à des réalités sociales, psychologiques ou spirituelles, qu'ils permettront de comprendre afin de résoudre les problèmes qui s'y posent et d'épargner d'énormes quantités de souffrance humaine.
Souvent les gens opposent courage et peur, ou confondent courage et imprudence. En fait ce sont la peur et l'imprudence qui sont mauvais, tandis que le courage et la prudence sont bons, surtout si ils sont ensemble. Cet exemple n'a rien de spirituel, un homme d'affaire ordinaire peut le comprendre.
Ici on a le masculin Yang à gauche et le Yin féminin à droite. La zone noire (7) est celle du conflit sexiste ouvert, où les aspects négatifs s'expriment sans compensation. Du côté Yang, la domination masculine y donne le viol (6) et la prostitution (5). A peine au dessus (4), l'union libre perverse est en fait une forme d'exploitation égoïste réciproque. La zone en gris moyen (3) est le compromis où les aspects négatifs se compensent, mais aussi les aspects positifs. Chacun y a des garanties, par exemple de droit (mariage). Enfin dans la zone blanche (1) les aspects négatifs sont pleinement éliminés, et les aspects positifs peuvent se féconder mutuellement en une véritable relation Yin-Yang. Mais déjà en (2) le respect réciproque rend les garanties juridiques inutiles: c'est l'union libre des utopistes, promise au succès et au bonheur.
On remarque que deux lieux très différents du diagramme précédent ont le même nom: l'union libre. Toutefois (2) peut marcher, parce que les partenaires se respectent mutuellement, alors que (4) est un piège sinistre promis à l'éclatement. Se sont des situations homonymes, qui se décrivent de la même façon, et qui ne diffèrent que par leur harmonisation différente. En quoi diffèrent-elles? Uniquement par l'esprit harmonieux ou conflictuel des participants, qui pourtant emploient les mêmes mots, font les mêmes promesses. Mais un partenaire psychologiquement capable de tenir ces promesses se place en (2), en haut du diagramme, alors qu'un égocentrique ou un irrespectueux se place en (4), en bas du diagramme. Il s'agit d'une confusion verticale dans le diagramme. Cela peut mener à des quiproquos douloureux: Un jouisseur immoral vous fera (4) en se réclamant de (2), tandis qu'un malade puritain combattra (2) qu'il confond avec (4). Un autre exemple de situations homonymes serait la libération sexuelle, contre l'augmentation de la pornographie.
Partant de (8) au 19eme siècle (domination masculine modérée par la loi) les féministes ont toutes employé le même discours, mais ont eu des résultats très différents. Les pragmatiques ont eu une démarche modérée, qui a déplacé la société vers (3). Mais les féministes dualistes (4) (que les Américains appellent les «femnazis») sont allées beaucoup trop à droite, vers une domination féminine, un sexiste féminin. Ce faisant, elles n'ont pas diminué la somme de souffrance dans la société. Il s'agit d'une révolution illusoire. De plus ce mouvement de bascule apporte de la haine, alors que seule la bienveillance permet de monter. Les révolutions illusoires détruisent souvent ce que l'on avait, sans rien offrir de nouveau. Souvent des personnes qui emploient le même discours ont en fait des actions différentes, selon la façon dont elles distordent le diagramme.
(1) est le fachisme classique, immortalisé par le fameux roman d'Orwell «1984» et représenté de nos jours (2000, Europe) par les courants d'extrême droite antidémocratiques, simplistes et racistes. (2) est illustré par le non moins fameux roman d'Huxley «Le meilleur des mondes», qui finit exactement pareil que le premier. (2) est représenté en l'an 2000 par les nouvelles formes de fachisme: mouvements crado-punk, rap, drogue, fliquage des «quartiers sensibles» par les bandes, etc. Alors que (1) cherche à faire souffrir par une autorité injuste, arbitraire ou sans objet, le réciproque (2) cherche a faire souffrir par des contraintes arbitraires au nom de la liberté (insécurité, musiques sataniques, tags anti-poésie...). Le trajet 3> n'est qu'une révolution illusoire comme celle déjà vue.
Dans l'exemple ci-dessus, (2) et (1) sont des situations réciproques© horizontalement©, où la simple inversion du caractère Yin ou Yang de l'objet concerné (ici le type de comportement) ne change rien au degré de souffrance ou de bonheur des protagonistes, ne change rien à la situation elle-même. Les situations réciproques horizontalement paraissent opposées, ou sont décrites par des discours contraires, alors qu'elles sont fondamentalement la même chose, les deux faces Yin et Yang de la même pièce, et qu'elles s'adressent à des personnes de même niveau moral, psychologique ou spirituel, mais de caractères différents. L'erreur consistant à croire que deux situations réciproques sont contraires, incompatibles ou opposées est une opposition horizontale©. On peut voir sur un exemple simple (les racistes et les bandes des cités qui se justifient mutuellement) comment fonctionne la synergie entre les deux situations réciproques horizontalement.
Il faut bien comprendre l'effet dynamique de passage d'une situation réciproque à l'autre, très similaire à celui d'un pendule. Plus on s'écarte du juste milieu, plus on provoque une force en retour vers l'autre extrême. Plus on réagit de manière stupide, sectaire ou dualiste (en bas du diagramme, donc), plus ces forces sont violentes, et plus les balancements vont loin dans le malheur. Ainsi la situation provoquée par le mouvement crado-punk (sinistre excès de «liberté») commence à produire, au moment où j'écris (1999), le fruit que tout le monde était en droit d'en attendre: le retour des moralistes, immédiatement exploité par les «moralistes».
Des exemples précis sont donnés dans la version «Epistémologie Générale» de ce chapitre sur les effets de bascule, qui régissent d'importants aspects de la vie politique (révolutions et contre-révolutions) ou psychologique (conflits prétendument «de génération»). On voit aussi la façon dont on peut les utiliser, comme avec une balançoire, pour «pousser» au bon moment afin d'arrêter ces bascules sinistres et inutiles, et que la société (ou nous) évolue de manière bien plus harmonieuse et surtout bien plus rapide. Ceci est généralement connu comme «la voie du juste milieu», qui n'est pas un compromis, mais une non-dualité entre les extrêmes. Seule la compréhension de la non-dualité permet de maîtriser les situations réciproques.
(Permalien) Comme on le constate avec les exemples précédents, la logique quadripolaire règle quantité de situations sociales extrêmement importantes. Toutefois une série de confusions fondamentales empêchent le diagramme de fonctionner dans notre esprit, ou le réduisent à des oppositions qui apparaissent alors irréductibles. On peut légitimement appeler cela des fautes de raisonnement, comme dans la logique Aristotélicienne. Et ces fautes de raisonnement propres à la logique quadripolaire sont très courantes et ont des conséquences pratiques énormes et souvent catastrophiques. D'où l'intérêt vital d'étudier la logique quadripolaire afin de déceler les fautes de raisonnement associées. Et pas en faculté, mais à l'école primaire, pour tous!
Nous avons déjà deux erreurs au chapitre précédent: l'opposition horizontale et la confusion verticale:
Toutefois la faute la plus grossière, qui nuit le plus à la compréhension des situations régies par le diagramme, est de confondre l'axe du bien/mal (de haut en bas) avec celui de la dialectique Yin-Yang (de droite à gauche). Une telle erreur mène à des incompréhensions grossières des situations décrites par le diagramme. Toutes les guerres idéologiques dans le monde ont cette confusion pour cause.
Or, tout l'intérêt, justement, de la logique quadripolaire, est de séparer clairement ce qui ressort de la qualité Yin ou Yang, moralement neutre, de la problématique bien-mal qui s'y rattache. En clair, on ne juge pas le caractère Yin ou Yang de la situation, mais son caractère plus ou moins harmonisé, générateur de bonheur et de succès, ou au contraire son caractère d'opposition dualiste générateur de conflit et de souffrance. Cette séparation se fait en plaçant la dialectique Yin-Yang sur l'axe horizontal, et la problématique bien-mal sur l'axe vertical.
Pour bien comprendre de quoi il s'agit, j'ai représenté la distorsion progressive du diagramme, comme une boîte que l'on écrase:
Puis, avec l'exemple de valeurs souvent confondues, telles que mâle-ordre-force, artificiellement opposées à féminin-liberté-sensibilité, voici deux formes de diagrammes écrasés, d'abord par les fachistes ¥ang classiques, puis dans le cas des nouvelles formes de fachisme ¥in «libertaire».
On constate immédiatement que l'on perd toute possibilité d'interprétation, et que plusieurs méprises affreuses deviennent inévitables.
A l'extrême, dans la faute connue sous le nom de dualisme, le diagramme est non seulement écrasé, mais en plus réduit à deux points, semblables à ceux de la logique Aristotélicienne, mais affublés des valeurs bon/mauvais au lieu de vrai/faux. Le résultat du dualisme est d'opposer artificiellement deux valeurs morales ou deux groupes humains.
Ceux qui font cette faute ont une vision apparemment logique et Aristotélicienne qui rigidifie encore plus leur mental et leur idéologie.
Le même diagramme écrasé montre aussi la faute de confusion entre valeurs©: Des valeurs ou des données de la vie peuvent être abusivement associées, comme par exemple l'autorité et le masculin, ou bien la liberté est vue comme une tare féminine. Ces associations ne sont que des confusions grossières.
En Orient le cas le plus courant est d'occulter l'axe Bien/mal sous l'axe Yin-Yang. C'est la confusion d'axe Yin-Yang©, qui mène à différentes formes de relativisme, où des valeurs morales et humaines sont artificiellement soumises à des intérêts limités.
Exemple: «les droits de l'homme seraient un concept
d'intellectuels Occidentaux inapplicable en Orient». Si on ne voit pas la
confusion d'axe, un tel raisonnement vicieux paraît hautement spirituel et
moralement inattaquable.
Ceux qui font ainsi enfouissent profondément une faute subtile sous une vision apparemment spirituelle.
La logique quadripolaire a le précieux avantage, en plaçant la problématique bien/mal et la dialectique Yin-Yang sur deux axes différents, de bien séparer ce qui ressort de l'une ou de l'autre et d'éviter toute confusion grossière ou subtile entre les deux. D'autres exemples sont disponibles dans la version «Epistémologie Générale» de ce chapitre, ainsi que l'explication d'autres erreurs toutes aussi dangereuses.
(Permalien) La plus importante conclusion pratique qu'il faut tirer du diagramme, c'est que de se placer à sa droite ou à sa gauche est une affaire personnelle ou de peu d'importance; ce qui seul importe est de se placer le plus haut possible. Toutefois monter dans le diagramme demande un effort au minimum de méditation, et parfois des années de travail sur soi, pour acquérir les qualités psychologiques, morales ou spirituelles nécessaires (altruisme, maîtrise de soi...). Dans l'immédiat, le chemin le plus sûr est l'axe vertical central, la Voie du Milieu où l'on peut monter le plus vite en souffrant et faisant souffrir le moins possible. Mais il faut aussi comprendre que «voie du milieu» signifie que les deux extrêmes Yin ou Yang sont harmonisées. Cela ne signifie pas forcément le milieu du diagramme, il arrive parfois que des voies extrêmes soient plus appropriées, à la situation ou à nos moyens.
Mais la plus importante conclusion générale est que la logique quadripolaire et son diagramme sont une logique à part entière, au même titre que la logique Aristotélicienne. Elle est plus puissante que la Dialectique Yin-Yang, car elle sépare des cas qui restent confondus dans cette dernière. De même que la logique Aristotélicienne demande un entraînement de l'esprit (le raisonnement) la logique quadripolaire en demande aussi un (la méditation) à qui il faut donc reconnaître un statut égal.
En fait les logiques floues comme la non-dualité, la dialectique Yin-Yang ou la logique quadripolaire, ne font qu'utiliser le fonctionnement naturel du cerveau, et sa capacité de donner une réponse en une seule opération, sans analyse ni étapes intermédiaires, ce que l'on appelle habituellement intuition, instinct, et que j'appelle ici raisonnement synthétique.
Une erreur terrible serait d'opposer les logiques Aristotéliciennes ou analytiques, aux logiques non-Aristotéliciennes ou synthétiques. Refuser l'une quelconque des deux nous rend tout simplement aveugles à de larges pans de la réalité. Ainsi beaucoup de scientifiques refusent de voir les valeurs humaines, réduisant la science à une simple caution pour des idéologies immorales ou égocentriques. Dans l'autre sens le Nouvel Age met l'accent sur l'intuition et rejette le raisonnement analytique, ce qui mène à une spiritualité inefficace, encombrée de théories fantaisistes et de sectes.
La pensée synthétique est imitée, en électronique, par les réseaux de neurones artificiels, alors que la pensée analytique est imitée par les ordinateurs analytiques usuels.
(Permalien) Qu'est ce qui détermine la logique à utiliser pour un problème donné?
Toutes les logiques que nous avons vues ont toutes fondamentalement le même statut: des relations entre des objets, qui permettent de faire différents types de raisonnements, et donc des prédictions. Une logique ou une autre s'applique selon les propriétés des objets sur lesquels on raisonne, comme vu au début de cette partie:
La logique Aristotélicienne s'applique à des objets 1) clairement séparés les uns des autres 2) satisfaisant à des critères en tout ou rien. Ce sont les objets de la physique, des techniques et de l'économie, où la logique Aristotélicienne a pu régner en maître presque absolu et y produire d'énormes résultats.
La logique quadripolaire concerne des objets 1) séparés ou non 2) se manifestant selon deux aspects opposés (axe Yin-Yang) plus ou moins bien harmonisés (axe duel/non-duel, ou bien/mal) Des objets de ce type se rencontrent surtout en politique, morale et société, et dans les domaines spirituels et ésotériques.
Les objets qui obéissent à une logique donnée sont son domaine de validité.
En raisonnant selon une logique qui ne s'applique pas à la situation considérée, on comme l'erreur de validité de logique©, aux effets généralement dévastateurs.
Il ne faudrait toutefois pas créer artificiellement des oppositions du genre que la logique Aristotélicienne serait du «domaine matériel» ou du «domaine rationnel» ou «objective» alors que la logique Quadripolaire serait du «domaine spirituel», du «domaine intuitif» ou «subjective». On ne peut encore moins dire qu'elles s'excluent ou que leurs résultats se contredisent: simplement l'une est juste et l'autre fausse, cas par cas, pour n'importe quel objet considéré.
(Permalien) Tout le monde Aristotélicien et scientifique affirme avoir développé la notion de rationalité: faire des raisonnements logiques à partir de faits vérifiés, objectifs, et appliquer concrètement les conclusions qui en découlent. Toutefois des mots comme «rationnel» ou «objectif» sont bruyamment utilisés pour diverses propagandes manifestement non scientifiques et très orientées: anti-écologie, athéisme, matérialisme, capitalisme, marxisme, utilitarisme, technocratie, égocentrisme, anti-morale, etc... Aussi on ne peut éluder la discussion de savoir ce que signifient exactement ces mots.
En fait de discussion, il n'y a qu'à donner le diagramme quadripolaire de cette opposition:
On a en (1) la science classique, notament la physique, qui utilise des raisonnements exacts, généralement Aristotéliciens, et l'observation matérielle pour connaître le monde extérieur tel qu'il est. Cela nous a fourni le progrès matériel et technique.
On a en (2) une attitude basé sur la sensibilité aux besoins et emotions humaines, afin de découvrir notre monde intérieur tel qu'il est. Ceci nous apportes les valeurs de base pour fonder une façon de vivre humainement et socialement valable, par exemple les droits de l'homme. On pourrait bâtir ici une véritable science spirituelle (souvent non-Aristotélicienne).
En (4) on a la croyance arbitraire, ou dogmatisme, qui se prétend humaine mais qui ne repose pas sur l'observation de la conscience. Beaucoup d'affirmations politiques, sociale ou religieuses sont dans ce cas, et toutes les sectes.
En (3) enfin on a le rationalisme, déviation de la science classique aussi appelé scientisme, qui se fait passer pour la science matérielle (1), mais qui fait des affirmations arbitraires (4) dans le domaine de la conscience, telles que la négation de la conscience, de la morale ou du bonheur. Par exemple, l'écologie, c'est-à-dire la défense de notre survie, a été assimilée à une «peur irrationnelle du progrès», afin de tromper l'opinion publique et justifier des projets destructeurs (pollution, autoroutes, nucléaire, etc).
Pour ma part, je suis du même avis que le Siècle des Lumières, ou de grands scientifiques comme Einstein, qui rêvaient d'une science universelle qui étudierait aussi bien la physique (1) que l'esprit (2). Ils n'y sont pas arrivés, faute d'outils adéquates, ou à cause du biais (3) de la science classique. Nous verrons cela dans la seconde partie sur l'épistémologie. Symétriquement, la science spirituelle exacte (2) de l'Inde ancienne ne savait pas étudier les réalités matérielles (1), et elle nous est parvenue entachée de croyances cosmologiques ou astrologiques (4), que Sa Sainteté le Dalaï Lama demande d'abandonner si elles ne correspondent pas aux découvertes de la physique ou de l'astronomie (1). Toutes ces synthèses sont l'enjeu d'une véritable science universelle qui reste à créer.
C'est donc une erreur, et souvent une manipulation délibérée, que de confondre la rationalité avec le seul raisonnement Aristotélicien, ou avec les seules idéologies matérialistes, anti-vie ou anti-morale.
Etre «rationnel» ou «objectif» ne signifie pas qu'on est pronucléaire, banquier ou vivisecteur. Le sens exact de ces mots est que l'on veut comprendre la réalité, qu'elle soit matérielle ou de la conscience, en partant de l'observation des faits, en utilisant des raisonnements, qu'ils soient Aristotéliciens, Yin-Yang, non dualité ou quadripolaires, et que ces raisonnements sont exacts, sur des objets pour lesquels ils sont valides.
Ainsi toutes les logiques sont rationnelles et objectives, dans les sens exacts de ces mots, expliqués ci-dessus, à savoir qu'elles sont toujours des moyens de raisonner sur des objets, et de découvrir des choses dans les situations réelles.
Aussi j'éviterai d'employer des mots piégés comme «rationnel», «objectif», etc. Et si je le fais ce sera bien entendu dans les sens exacts donnés ici.
La physique n'a pas le monopole de la raison. La science matérielle n'a pas le droit de décréter des règles de morale ou de contester nos motivations ou nos espoirs. Ce n'est pas son rôle, ni son domaine d'application.
Les aspirations de l'être humain, ou la morale, ne sont pas des croyances. Ce sont des réalités du domaine de la conscience, qui ont tout autant d'importance, sinon bien plus, que les réalisations techniques. Je dirai même que ce sont les réalisations techniques qui n'ont aucun sens si elles ne sont pas au service de la conscience.
Nous corrigerons dans la troisième partie l'absurde affirmation des certains scientistes matérialistes comme quoi la conscience n'existerait pas, et quand nous construirons l'éthique dans la sixième partie, nous casserons l'ahurissante affirmation fachiste du scientisme comme quoi la conscience serait sans signification ou sans intérêt.
En attendant, on peut dire qu'une personne qui s'efforce dans tous les domaines de trouver la réalité en évitant les erreurs de raisonnement et les prémisses fausses, eh bien tout simplement qu'elle est sincère, qu'elle ne ment pas, qu'elle raisonne sincèrement, qu'elle cherche sincèrement la vérité. C'est bien sûr une nuance de sincérité qui signifie attention méthodique et honnêteté, pas la «sincérité» que certains criminels utilisent pour leur défense!
Toutefois cette sincérité n'est efficace que si il n'y a pas un autre type d'erreur sur laquelle je veux attirer l'attention maintenant, telle qu'une aversion qui nous fait refuser un résultat juste issu de nos raisonnements, malgré les preuves dont nous disposons. Ou bien un attachement qui nous fait accepter un résultat faux, malgré les déboires qui en résultent. Si cela arrive, alors il nous faut reconnaître que notre esprit nous a joué un tour, que son fonctionnement a trahi notre volonté. Appelons cela le biais psychologique©.
Le biais psychologique n'est pas une erreur de raisonnement; c'est un défaut bien plus profond de notre esprit lui-même, un processus inconscient qui nous fait nous mentir à nous mêmes, et cela bien avant que l'on commence à mentir consciemment aux autres. Les causes du biais psychologique ne sont pas à rechercher dans la logique, mais dans la psychologie: le mauvais fonctionnement de nos esprits, qui nous fait préférer des conclusions même contre les preuves, même au prix de la souffrance qui en résultera.
Donc, pour pouvoir créer une science de l'esprit, il n'y a pas d'autre alternative que de choisir d'être sincère, et en plus de maîtriser notre biais psychologique. Nous verrons cela dans la seconde partie sur l'épistémologie.
(Permalien) Ce chapitre explore certaines limites, connues ou moins connues, des systèmes de raisonnement (ce que l'on appelle ordinairement des doctrines, théories, idéologies, que les logiciens appellent systèmes axiomatiques, et les spiritualistes systèmes conceptuels). Tous sont construits de la même façon:
-Des affirmations de départ (axiomes), sur des faits reconnus a priori comme vrais.
-Des raisonnements logiques, qui vont démontrer:
-Des résultats, tels que des théorèmes mathématiques, des principes moraux, des lois physiques.
Tous les systèmes scientifiques, philosophiques ou spirituels fonctionnent ainsi. Mais il y a des limites:
-Un raisonnement logique quel qu'il soit ne peut démontrer ses affirmations de départ. Seule l'observation de la réalité le peut. C'est là l'affaire de l'épistémologie, à laquelle nous consacrerons toute la seconde partie. La logique ne permet que de prédire des faits encore inconnus à partir de faits déjà connus.
- Il est tout à fait légitime d'utiliser des logiques non-Aristotéliciennes dans un raisonnement logique, quand on a à faire avec des objets non-Aristotéliciens.
- Certaines réalités sont transcendantes: on ne peut les décrire à l'aide de raisonnements logiques. C'est le cas du nombre pi, du Big Bang, de la création divine, et de beaucoup de situations en spiritualité ou psychologie. Les logiques non-Aristotéliciennes sont elles mêmes transcendantes par rapport aux logiques Aristotéliciennes. Ainsi les logiques non-Aristotéliciennes sont souvent plus efficaces pour raisonner sur les réalités transcendantes.
- Un raisonnement logique, ou une théorie donnée, peut donner une vue approximative d'une réalité transcendante. Mais il ne peut en donner une vue exacte, car pour cela il faudrait une infinité de raisonnements logiques, dont les erreurs iraient en s'accumulant.
- Par contre plusieurs théories différentes, voire contradictoires, peuvent donner des vues plus ou moins exactes d'une réalité transcendante. On dit qu'elles sont plus ou moins valides pour cette réalité, ou pour différentes parties de cette réalité. Ceci arrive en physique, et surtout pour la notion du divin dans les diverses religions. Cette constatation rend ridicule toute idée de guerre de religion, car les religions parlent toutes de la même chose, avec différentes théories.
- Le fait qu'une théorie soit valide pour une réalité transcendante ne montre pas que cette théorie est exacte.
- Seul le biais psychologique nous fait nous accrocher à des théories fausses.
- Une théorie peut être fausse de différentes façons, même en étant logiquement exacte. Quand une personne s'attache psychologiquement à une telle théorie, alors c'est une idéologie. L'attachement psychologique à une seule affirmation est l'opinion.
Tout l'art consiste donc à choisir un système logique qui convient à la situation réelle. Mais seule la pensée synthétique permet à la pensée de réellement utiliser et maîtriser un système logique, une théorie, au lieu d'y être enfermée comme dans un piège.
La compréhension des réalités transcendantes ne peut vraiment commencer à apparaître que quand notre esprit conceptuel commence à jouer librement d'un système conceptuel à l'autre, sur un sujet donné. On commence à ressentir qu'il y a «quelque chose» d'inexprimable mais réel et consistant derrière ces diverses constructions logiques équivalentes, qui les explique toutes, mais sans pouvoir se réduire à une seule d'entre elles. C'est la très importante réalisation de l'esprit non-conceptuel, la clé du développement spirituel supérieur et de la compréhension ultime de la réalité.
Ce point est très important pour toute étude scientifique ou rationnelle de tels domaines transcendants, qui ne peut être entreprise qu'avec l'esprit non-conceptuel approprié. Des affirmations conceptuelles sur ces domaines transcendants contiennent toujours des erreurs ridicules qui leur ôtent tout statut scientifique ou rationnel.
Plusieurs religions (Judaïsme ésotérique, Bouddhisme, Taoïsme) se réfèrent précisément à l'esprit non-conceptuel, ou qualifient l'esprit conceptuel de «voile» qui empêche de comprendre la réalité.
(Permalien) Même dans les systèmes mathématiques (strictement Aristotéliciens) on rencontre des cas où nos raisonnements logiques mènent à des paradoxes, des indéterminations, des propositions indémontrables.
Dans les logiques non-Aristotéliciennes, ce problème se généralise. Ainsi la logique graduée est sujette au fameux effet papillon, celui qui rend impossible les prévisions météo au-delà d'un certain temps. Dans les logiques floues ou probabilistes, on ne peut prévoir l'état d'une variable à un moment donné. Dans le cas des non-dualités, dialectiques Yin-Yang ou logique quadripolaire, les deux (ou quatre) termes sont toujours simultanément présents, l'un ou l'autre devenant plus important selon la situation.
Je regroupe tous ces cas sous le nom de indéterminisme d'actualisation©. Car de toutes façons, dans la situation réelle, la proposition prendra forcément une valeur. Que l'on ne peut prédire.
Les indéterminismes d'actualisation régissent la mécanique quantique, tandis que les paradoxes semblent jouer un rôle important dans le Big Bang ou dans la création divine. Il semble que plus on est non-Aristotélicien, plus les choses se compliquent; mais parfois c'est l'inverse: une réalité non-Aristotélicienne peut arriver à résoudre un paradoxe Aristotélicien, en actualisant plus ou moins arbitrairement un des deux termes contradictoires au détriment de l'autre.
Nous verrons plus loin dans la troisième partie sur la métaphysique le cas d'un paradoxe qui semble fondateur de quelque chose.
(Permalien) Les logiques non-Aristotéliciennes répondent aux interrogation des gens de coeur, au tout début de cette partie: oui, il existe bien des logiques plus nuancées, plus subtiles, qui conviennent mieux aux domaines de la conscience, et qui sont utilisées par notre cerveau: les conclusions nous apparaissent alors d'un seul coup, ce que nous appelons intuition.
On peut aussi, dans une certaine mesure, parler de «logique du coeur», car les objets de l'esprit obéissent plus souvent à des logiques non-Aristotéliciennes, intuitives, souples, graduées. Mais, dans le langage courant, parler de «logique du coeur» signifie juste que l'on raisonne en partant d'autres bases, par exemple l'amour au lieu de l'égoïsme. C'est certes noble, mais dire «logique» dans ce sens est alors un abus de langage.
Quant à des expression telles que «logique de guerre», je les tiens pour des manipulations délibérées: Aucune guerre n'a jamais résulté d'un déterminisme logique. Il y a toujours une imbécillité à un moment. Et quiconque a une cause claire à défendre n'a pas besoin de se justifier avec de la métaphysique de télévision.
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