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Cette partie, après un rappel de l'épistémologie classique, expose les bases de l'Epistémologie Générale, qui permet d'appréhender exactement l'expérience intérieure, ou conscience, en plus de l'observation physique matérielle classique. Pour cela elle explique aussi l'erreur de la science traditionnelle matérialiste, que ce soit dans ses principes, dans son langage, ou dans de nombreux exemples concrets.
(Permalien)(Chapitre 12 dans la version 1)
L'épistémologie est la science de la connaissance: Comment acquérir des connaissances sur le monde. Bon, si quelqu'un veut juste persuader les autres de ses opinions, quelles qu'elles soient, alors il n'a pas besoin d'épistémologie. L'épistémologie ne sert qu'à découvrir les choses telles qu'elles sont, indépendamment de nos désirs personnels.
Une épistémologie est une méthode pour explorer et connaître la réalité, généralement basée sur la notion de preuve. Il semble qu'il existe actuellement qu'une seule épistémologies reconnue:
La «méthode scientifique», apparue au 17eme Siècle en Europe, développée au 19eme puis répandue dans le monde.
Pour le moment nous allons, comme les scientistes (note 92), jouer à croire que seulement ceci existe, bien que quelques surprises apparaîtront plus loin.
Mais rappelons d'abord les bases de la «méthode scientifique», sans rentrer dans des détails complexes ou spécialisés.
(Permalien) Il semble que l'on n'ait pas encore trouvé mieux, pour connaître la réalité, que de l'observer humblement. Toutefois de nombreuses erreurs et fraudes étant susceptibles de se produire lors de cette observation, on a dû mettre au point toute une méthodologie.
La notion fondamentale de l'épistémologie scientifique est celle de preuve expérimentale. Toute affirmation concernant la réalité physique doit être prouvée par l'observation de cette réalité. Une affirmation qui ne correspond pas à la réalité physique est fausse. Une affirmation non testée est incertaine, et donc inutilisable.
Généralement, on prépare une théorie, qui est un système axiomatique (voir le chapitre I-9 sur la Logique). Elle prend pour axiomes des faits déjà observés, donc connus et sûrs, afin de prédire d'autres faits, au moyen de raisonnements. Idéalement on recherche des raisonnements qui seraient des règles auxquelles les phénomènes physiques considérés obéiraient de manière constante. Quand on pense avoir trouvé une telle règle, on monte alors une expérience pour tester si la réalité physique se comporte bien selon cette règle. Si c'est le cas, alors la théorie est valable, et la règle est une «loi de la physique», qui peut être utilisée pour trouver d'autres lois, ou pour fabriquer des objets utiles, des machines. Si non, alors la théorie n'est pas valable, on ne peut pas l'utiliser pour faire d'autres théories, et on ne peut pas en faire des machines qui fonctionnent.
Ainsi on découvre les lois de la nature, qui permettent de faire d'autres prédictions, menant à d'autres expériences, d'autres lois... Ceci est tout le processus de la recherche scientifique. Parfois des lois déjà connues se trouvent ne plus être valables dans des situations nouvelles; d'autres théories plus générales viennent alors les remplacer (Ce fut le cas de la relativité Einsteinienne remplaçant la gravitation Newtonienne).
Ce processus d'évolution de la science est normal, il ne doit pas être confondu avec la théorie crado-punk comme quoi les théories s'affrontent ou se remplacent au gré de rapports de force ou d'influences sociales. (Ce qui n'exclut pas qu'il faille parfois employer les grands moyens pour imposer la vérité ou combattre des théories fallacieuses... voir l'évolution ou le changement climatique) Les théories que la science a rejeté l'ont toujours été parce que des recherches ultérieure ont montré une erreur qui était passée inaperçue.
Il est aussi important de noter que la science est susceptible d'erreurs. Toutefois l'état actuel de la science reste toujours le meilleur choix, faute simplement de trouver mieux. Si on veut contester un résultat scientifique, on ne peut le faire qu'avec des arguments factuels, et non avec des suppositions ou des hypothèses non vérifiées. Si on y arrive, alors on n'a pas «contesté la science», mais on l'a faite avancer.
Cela a d'importantes conséquences, parfois complexes ou douloureuses. Par exemple la médecine moderne, de par son extraordinaire efficacité, est devenue un droit fondamental, dont personne ne peut être privé. Aussi les théories fantaisistes qui la refusent commettent alors un mauvais traitement par refus de soin. Mais il existe aussi de nombreux litiges véritables, comme les effets iatrogènes, l'hygiène de certains hôpitaux, les vaccinations, l'acharnement thérapeutique, les tripotages génétiques, etc. qui ne sont alors plus opposables à la personne, et lui redonnent le droit de choisir sa médecine, pour lui ou pour ses enfants. Ceci sera vu plus en détails aux chapitre II-7 et au chapitre II-8.
(Permalien) On tend à éliminer les erreurs de type matériel ou d'observation par des méthodologies de plus en plus complexes et variées, selon les domaines considérés. Mais il s'agit d'un sujet qui est largement traité dans les études et la littérature scientifique, et dont nous n'aurons pas besoin pour la suite. Le biais psychologique (déjà vu au chapitre I-8) est lui aussi pris en compte dans les méthodologie expérimentales, afin d'éliminer ses effets, par différent moyens. Toutes ces méthodologies de vérification tournent autour des mêmes bases:
- La notion de preuve. Une preuve est un objet observable, ou le déroulement observable d'un phénomène, qui se comporte comme une théorie le prédit. Il faut des preuves pour affirmer une théorie, et si possible plusieurs. Historiquement la découverte par Galilée en 1610 des satellites de Jupiter a été la première preuve scientifique d'une théorie (l'héliocentrisme). Une preuve observable ne peut être «interprétée psychologiquement»: elle combat efficacement le biais psychologique.
- La notion d'observation. Une preuve, pour être acceptable, doit être observable. Si elle ne l'est pas, alors on ne peut la montrer ni la partager. L'observation est indispensable pour construire la science (observer le résultat des expériences) mais elle en est aussi le fondement: on ne peut faire de science qu'avec ce qui est observable.
- La reproductibilité des expériences. Si une expérience faite par un scientifique ne peut être reproduite par d'autres scientifiques, dans les mêmes conditions expérimentales, alors on peut soupçonner une erreur ou une fraude. De nombreuses polémiques scientifiques récentes ont été tranchées par l'impossibilité de reproduire les expériences litigieuses (Fusion froide note 61, mémoire de l'eau note 62...)
- Le témoignage collectif. Comme l'ensemble des humains ne peut assister à une expérience, il faut bien faire confiance à celui qui l'a faite, comme quoi il a effectivement obtenu les résultats qu'il prétend. Mais une personne seule peut toujours être soupçonnée d'erreur ou de fraude, surtout si ce qu'elle affirme paraît extraordinaire ou polémique. Aussi on n'admet comme prouvée qu'une chose que plusieurs personnes ont vue, et de préférence des personnes ayant des intérêts différents. La notion de témoignage collectif est donc très efficace contre le biais psychologique, ce qui fait qu'elle est aussi utilisée en droit.
- La notion de vérifiabilité ou testabilité Ce concept récent est dû à l'épistémologue Karl Popper. Est vérifiable une affirmation dont il existe un moyen quelconque de la vérifier. Une affirmation non vérifiable n'a aucun intérêt, parce que au fond on ne sait pas si elle est vraie, et on ne peut donc rien en tirer. «Dieu est blond» n'est pas vérifiable et ne le sera sans doute jamais. «Le habitants des Pléiades sont de grands sages» n'est pas vérifiable... mais pourrait l'être un jour, si nous devenons capables d'aller sur les Pléiades. «Le Boson de Higgs existe» est vérifiable, mais pourrait encore s'avérer faux aujourd'hui (2010).
Il se pose à propos du concept de Popper un problème de vocabulaire: En langage commun, «falsifier» signifie «faire une fraude», tandis que «irréfutable» signifie «absolument vrai». Afin d'éviter l'apparition d'un jargon compréhensible seulement par quelques uns, et trompeur pour la majorité, j'invite mes collègues scientifiques à dire tout simplement comme ma concierge: «vérifiable», ou mieux «testable», comme disent les fabriquants de circuits intégrés.
Une autre mauvaise interprétation du concept Poppérien serait de penser qu'une théorie ou une affirmation non testable serait forcément fausse. Certains vont jusqu'à invoquer la «réfutabilité» contre des recherches scientifiques qu'ils jugent héretiques. Par exemple les scientistes taxent régulièrement le projet SETI de «irréfutable». (Ajouté en 2017: ceci n'est plus le cas, heureusement) Or que fait ce projet, si ce n'est justement de faire des observations susceptibles de vérifier, ou réfuter, une hypothèse?
Enfin Popper n'était pas un dieu, et sa vision peut être prise en défaut. Par exemple «Tous les humains sont mortels» tient du gros bon sens; pourtant si aujourd'hui naissait un humain immortel, nous ne le saurions jamais, car nous serons tous morts bien avant de pouvoir le vérifier. Ainsi une affirmation que tout le monde tient pour vraie n'est pas testable selon Popper. Désolé, j'imagine que Popper n'aurait pas aiméêtre réfuté... Nous le ferons pourtant plusieurs fois dans ce livre.
Nous reparlerons de testabilité au chapitre III-5 et au chapitre V-5.
- Des protocoles experimentaux permettent d'éliminer certaines erreurs. le plus connu est le protocole dit du «double aveugle», utilisé massivement en médicine (et en parapsychologie): Ni le patient, ni les infirmiers, ne savent qui reçoit le traitement, et qui est dans le groupe de contrôle. Ceci permet d'éliminer le fameux effet placebo des résultats. Chaque domaine a ses protocoles adaptés.
- Enfin les institutions et notamment le contrôle par les pairs jouent un rôle de garde-fou: toute découverte supposée est soumise, avant sa publication, à une critique et un contrôle par les personnes qui sont déjà compétentes dans le domaine en question. Seules sont retenues les idées qui passent cet examen; si discussion il y a, alors c'est à l'expérience de trancher. Ce système marche très bien, mais il a pour inconvénient notoire de freiner les découvertes inattendues ou originales. Pour cette seule raison, je n'ai même pas essayé de soumettre ce livre au contrôle des pairs, comme j'aurais normalement dû le faire. Même parmi les scientifiques les plus compétents et honnêtes, beaucoup n'auraient sans doute même pas pris la peine d'accuser réception d'un livre pour eux si bizarre. Quand aux scientistes, on ne peut s'attendre de leur part qu'à des tentatives pour le torpiller. Toutefois, dix ans après la première version, on note l'apparition d'associations privées dédiées aux sujets abordés dans mon livre. Avec ces nouveaux pairs, le débat scientifique devient possible..
La science de la fin du 20eme Siècle n'est certes pas parfaite, mais grâce à ces mécanismes de protection et à cette rigueur méthodologique, aucune fraude ni erreur n'a jamais pu s'y installer durablement. Sauf celle que nous allons voir plus loin...
Scénario, dessins, couleurs, réalisation: Richard Trigaux (Sauf indication contraire).
Modified in 2024
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