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Epistémologie Generale        Chapitre IV-9       

 

IV-9 Peut-on créer des lois de la physique?

 

 

Position du problème

(Permalien) Pour toute personne ayant quelques connaissances scientifique, les lois de la physique sont par essence quelque chose qui ne change pas: elles ont été créées une fois pour toutes lors du Big Bang, rendant vain tout questionnement sur le pourquoi du comment elles existent. Avec en plus un fond culturel de religion créationniste, on y verra plus facilement une création mystérieuse et impossible à égaler, qu'un processus accessible à notre compréhension, voire reproductible.

Pourtant la théorie du processus d'autogénération logique prévoit que ceci peut arriver, et qu'on pourrait même le provoquer, dans certaines conditions. En effet, si la règle 5 du chapitre III-3 prévoit bien qu'un système d'autogénération logique est contraint de se reproduire selon des règles immuables (Les lois de la physique obéissent à cette règle), par contre la règle 6 force aussi l'apparition de nouvelles lois d'autogénération, quand un paradoxe apparaît. Une des solutions possibles du paradoxe est alors réifiée, et elle devient la nouvelle règle d'autogénération. C'est ce que les mathématiciens ont fait, avec la création paradoxale du nombre i dans leurs théorie des mathématiques, qui force ensuite un grand nombre de concepts mathématiques. Ils auraient pu choisir l'autre solution du paradoxe, c'est à dire se passer de i, mais alors les théories mathématiques auraient une forme différente.

Similairement, la physique moderne décrit l'apparition des lois de la physique en plusieurs étapes, appelées brisures de symétrie, qui se sont déroulées successivement, dans les premiers instants après le Big Bang. La principale étape est appelée «grande unification», et elle correspond au moment où une force physique unique se serait divisée en les quatre forces que nous connaissons aujourd'hui. Mais plusieurs autres créations de lois ont aussi eu lieu, avant ou après celle-ci. Le plus important à comprendre est que chacune de ces apparition de nouvelles lois de la physique (brisures de symétrie) ne résulte pas de causes magiques ou mystérieuses, mais uniquement des conditions physiques existant au moment où elles se produisent! Et si nous ne voyons pas ce processus à l'oeuvre dans notre vie quotidienne, c'est uniquement parce que les conditions habituelles aujourd'hui sont très loin de le permettre.

La convergence entre les deux théories n'est absolument pas fortuite: les physiciens savent depuis longtemps que le monde physique s'autogénère selon des lois logiques de cause à effet. Ces lois fonctionnent de la même façon que les inférences d'un système axiomatique, en particulier d'une série. Ainsi, j'ai construit ma propre théorie de façon à ce qu'elle mène à la physique connue (sinon elle ne serait qu'une spéculation inutile).

Ces considérations métaphysiques ne sont donc absolument pas gratuites: le processus de création de lois de la physique a été reproduit scientifiquement, et les physiciens se permettent aujourd'hui de titiller la création dans leurs accélérateurs de particules, au point, semble t-il, d'avoir reproduit la plus récente des brisures de symétrie, la symétrie matière-antimatière (sans laquelle notre univers ne serait peuplé que d'ondes radio). Un processus que j'avais prévu dans la version 1 de ce livre, en 2000, quoique pour des phénomènes totalement différents.

Mais nous verrons aussi que la conscience elle-même a produit le même processus, et généré ses propres lois, qui expliquent ainsi ses propriétés non-physiques, tout en restant logiquement connectée avec la physique. Ce qui fait que l'on a besoin de discuter ici de certains aspects de la conscience. Et qu'il est parfaitement valable de le faire ici, dans cette partie sur la physique. Parce qu'il y a des choses qu'il faut bien finir par dire.

Exemple: les trois générations de particules

(Permalien) La physique a trouvé que les particules élémentaires connues se regroupent en trois générations. La première génération contient les quatre particules élémentaires stables qui forment la matière ordinaire: l'électron, le neutrino, les quarks up et down (constituants du proton et du neutron). Mais chacune de ces quatre particules a deux autres formes plus lourdes: deux autres neutrinos, deux autres électrons, deux autres paires de quarks, qui forment chacune les deux autres générations. Ces particules supplémentaires étant d'énergie plus élevée, elles sont donc instables, et se décomposent toujours en la première génération. Ainsi elles ne sont observées qu'au laboratoires (sauf le muon, l'électron de deuxième génération, qui est produit dans le rayonnement cosmique, et les deux autres neutrinos, car chaque neutrino «oscille» en fait entre les trois générations). Toutefois, elles ont joué un rôle important dans les toutes premières fractions de seconde de l'univers, à un niveau d'énergie suffisamment élevé, et un temps suffisamment court pour leur permettre d'exister au même titre que la première. Les kaons, des particules contenant le quark «étrange» de seconde génération, auraient également favorisé la matière sur l'anti-matière.

Ajouté en Juillet 2022: L'avantage de ce processus est que la masse-énergie est progressivement transformée en matière seule, sans vaste dégagement d'énergie. En effet, la théorie admise jusqu'à présent est une création de matière et d'anti-matière en quantité presque égale. Si c'était le cas, la majorité s'annihilerait, produisant une gigantesque explosion (inflation). Mais si les 50% d'antimatière se transforme progressivement en matière, ce dégagement d'énergie n'a pas lieu, et il ne se produit pas d'inflation.

Les deux générations supplémentaires ont encore influencé la nucléosynthèse primordiale, dont les résultats ont permis de supposer qu'il n'y a bien que trois générations. Donc les physiciens pensent qu'il n'y a pas d'autres générations qui seraient actuellement indétectables par manque d'instruments assez puissants. Enfin, seules les particules «matérielles» (obéissant à la statistique de Fermi Dirac) ont des générations, les particules «immatérielles» comme le photon et les autres bosons ne sont pas concernées.

A ma connaissance, il n'y a aucune explication à ces trois générations, ni aux masses des particules qui les composent. A l'intérieur de chacune des générations, les réactions entre particules peuvent s'expliquer en termes d'échanges de charges (qui autorisent ou interdisent les transformations). Cela peut correspondre à des jeux de disposition géométrique des nibs dans l'espace de Minkowski, comme je le suppose plus haut. Les physiciens disent plutôt que les particules obéissent à des «symétries», qui sont des structures d'ensembles (D'après la Théorie des Ensembles, Chapitre I-2) (Le nombre très limité de structures d'ensembles possibles générant chacune un type de particule et d'interactions entre elles). Mais rien n'indique pourquoi le même système existe en trois exemplaires, dont un seul est «utilisable» pour former la matière ordinaire. Comme si un Dieu créateur avait raté deux fois Son coup avant d'obtenir les bonnes valeurs.

Je suppose donc ce qui a pu se passer, grâce à la théorie de l'autogénération logique. L'événement logique qui a créé notre nib, que nous appelons résolution d'un paradoxe, ou absurdité créatrice (chapite III-3, règle 6), est aussi appelé «brisure de symétrie» par les physiciens. Ces derniers y voient la formation d'un «domaine», une zone d'espace avec des lois physiques nouvelles, ce que nous appelons ici un système d'autogénération logique, avec sa propre loi d'autogénération. Un tel événement se serait produit quelques infimes fractions de secondes après le Big Bang, à une époque où notre univers était encore à des pressions et températures inimaginables. Les physiciens appellent cet événement la «Grande Unification» (ou plutôt désunification, car, historiquement, on serait passé d'une force unique à nos quatre forces connues). Ce qui a pu se passer est que cet événement se serait simplement produit trois fois, de manière quasiment simultanée, ou en des lieux proches. Et, n'ayant aucune raison pour donner à chaque fois les mêmes résultats, il a effectivement donné trois systèmes différents. Les trois systèmes se seraient ensuite mélangés et superposés, d'où les trois générations. Seule celle de plus basse énergie (la nôtre) est stable, car ses éléments ne peuvent pas se décomposer en d'autres éléments d'énergie encore plus basse.

On peut même suivre la température décroissante de l'univers, au moment de la création de chaque famille!

Toutefois, que ces trois systèmes aient produit chacun exactement le même motif de base (2 quarks, un électron, un neutrino, et leurs lois de transformation de l'un à l'autre) indique qu'il y avait une contrainte très forte en faveur de ce motif (comme par exemple un jeu géométrique simple du nib dans l'espace de Minkowski, ou des jeux de symétrie de structures d'ensembles). Si cette hypothèse est exacte, alors on a même un indice très fort comme quoi beaucoup d'autres univers (voire tous) reproduiraient aussi le même schéma (Deux quarks, un électron et un neutrino), en un nombre par contre indéterminé de générations, et avec des masses quelconques. Mais dans tous les cas, seule celle de plus basse énergie est stable, puisque ses particules ne peuvent pas se désintégrer en d'autres plus légères.

 

Mais on note aussi un fort anthropisme (chapitre IV-6) dans notre propre univers. Le premier est que l'on ait qu'une seule génération de matière favorisant l'asymétrie matière-antimatière lors du Big Bang, et que cette génération disparait ensuite en ne laissant que notre matière ordinaire, symétrique et non-chirale. (Le théorème de Cabibbo–Kobayashi–Maskawa dit que l'on a besoin d'au moins trois générations de matière pour avoir, en simplifiant, un quark violant cette symétrie, le quark étrange dans notre cas. Donc un univers avec seulement une ou deux générations aurait autant de matière que d'antimatière, qui s'annihileraient totalement). Le second «hasard anthropique» est encore plus fort: que le proton et le neutron de première génération (et seulement eux!) aient quasiment la même masse, à 0.14% près, ce qui leur permet d'être tous les deux stables, permettant en conséquence un grand nombre de noyaux atomiques d'être stables. Un écart à peine plus grand n'aurait permis qu'à très peu d'éléments d'exister. Une différence encore plus grande, comme avec le baryon delta (super proton, 30% plus lourd, instable) conduirait à un univers ne contenant que de l'hydrogène pur, voire seulement des neutrons. Ainsi, qu'un univers ait les mêmes bases physique que le nôtre ne suffit pas du tout à ce qu'il contienne la vie... ni même quelque chose.

 

Ainsi on aurait les traces très visibles d'un événement extrêmement contingent dans l'Histoire de l'univers! Et différent du Big Bang proprement dit. Le moment où notre physique serait apparue, dans un univers déjà existant, mais vide de la matière que nous connaissons. Ce moment est habituellement appelé «Grande Unification» par les physiciens, car les quatre forces de la physique étaient également unies en une seule, avant cet événement.

 

Un jeu de science-fiction assez stupéfiant, mais avec une base réaliste dont peu de fictions peuvent se targuer, serait d'imaginer ce qui se passerait si par exemple notre seconde génération de matière était stable, et qu'il s'en soit formé des quantités comparable à notre matière ordinaire. Cette seconde génération est basée sur les quarks «étrange» et «charmé», le muon et le neutrino muonique.

Ceci n'est pas une pure spéculation: de l'hélium 5 et d'autre noyaux contenant un hypéron lambda (sorte de neutron strangelet, 19% plus lourd que le neutron normal) ont effectivement été observés au laboratoire, et il seraient même stables si l'hypéron l'était. En tous cas l'hélium 5 strangelet est plus stable que l'hélium 5 normal!! Je me demande même si il n'y aurait pas certains noyaux capables de stabiliser un hypéron, puisqu'ils stabilisent déjà le neutron. Le meilleur candidat serait dans le groupe du fer, par exemple du fer strangelet stable, 0.3% plus dense que le fer normal. On pourrait tenter de le synthétiser en projetant des kaons ou des hypérons sur de l'hydrure de fer (l'hydrogène servant à thermaliser les kaons ou les hypérons, comme on le fait avec les neutrons).

Je me suis amusé ici à prédire ce qui se passerait si la matière de seconde génération était stable. Ainsi, le «Oméga simple charme» (neutron de seconde génération) a une masse de 2697 Mev, contre 939 Mev pour le neutron ordinaire. On a aussi le «Oméga double charme» (proton de seconde génération) dont la masse est inconnue, contre 938 Mev pour le proton ordinaire. Ainsi, on aurait, à côté de l'oxygène ordinaire, de l'oxygène charmé, de densité 2.6 fois supérieure à l'oxygène ordinaire (Ce qui le rendrait probablement toxique, comme pour l'eau lourde). En fait les atomes strangelets ou charmés n'apparaîtraient que comme des isotopes extra-lourds de notre matière ordinaire, dont les propriétés chimiques seraient très voisines, et la densité 2.6 fois plus élevée. Rien de bien étrange jusqu'à maintenant.

Toutefois, de par leurs plus petites tailles, les noyaux atomiques strangelet pourraient atteindre des numéros atomiques de l'ordre de 150, tandis que la matière charmée pourrait atteindre des numéros atomiques de l'ordre de 1500! Ce qui conduirait à des corps chimiques totalement exotiques, nécessitant 338 colonnes dans la table de Mendeleev! Déjà les corps 117 et 118 ont des propriétés différentes de celles prédite par la table de Mendeleev, et les suivants seraient encore plus éloignés. Le plutonium strangelet serait inoffensif, juste bon à vendre comme fortifiant pour la moelle, dans les boutiques bio. Certains éléments strangelets ou charmés pourraient avoir des propriétés magnétiques fantastiques (un petit aimant capable de faire léviter un gros train), et les plus lourds apporteraient une chimie très différente de celle que l'on connaît. En effet, le plutonium, le plus lourd élément étudié, a aussi la chimie la plus complexe connue, avec pas moins de cinq ions possibles, chacun de couleur différente. Il en est ainsi parce que les éléments lourds contiennent de nombreux niveaux d'énergie électroniques très voisins, facilement confondus. Des éléments de numéro atomique de l'ordre de mille pousseront encore davantage cette propriété, au point de montrer des bandes d'énergie. Ainsi, un écran d'ordinateur utilisant de tels ions serait blanc, mais capable de prendre n'importe quelle couleur par l'application d'une tension minime.

Les strangelets auraient aussi une propriété très... étrange: d'être chiraux, c'est à dire de ne pas être symétrique de leur reflet dans dans un miroir. Cette propriété existe aussi dans la matière ordinaire, mais très faiblement, et il a fallu des moyens très précis pour la déceler. On a spéculé que cela expliquerait que la vie n'utilise que les acides aminés gauches. Les strangelets auraient aussi cette propriété, mais bien plus fort, au point que cela aurait peut-être des effets visibles, sûrement très déconcertants pour nos sens.

Mais il y a encore plus bizarre: chacune des deux formes de matière, ordinaire ou strangelet, existerait aussi sous forme électronique ou muonique, selon que des électrons ou des muons entourent le noyau des atomes. Ce n'est pas une spéculation: des molécules muoniques on été effectivement observées, comme de l'acide fluorhydrique muonique. Et là, les différences deviennent énormes, parce que la chimie muonique demande des énergies beaucoup plus élevée! Ainsi, le feu muonique serait bien plus violent que notre feu électronique ordinaire, une batterie muonique permettrait à une voiture de rouler des dizaines de milliers de kilomètres, et une grenade muonique à main pourrait raser un bâtiment! D'une manière générale, notre matière électronique serait incapable d'interagir chimiquement avec la matière muonique, qui apparaîtrait donc comme une sorte de super-or totalement inoxydable (sauf par de l'oxygène muonique), fondant à des dizaines de milliers de degrés. La matière muonique serait aussi bien plus dense, et bien plus solide, permettant des architectures fantastiques, ou des avions bien plus performants. L'élévateur de l'espace serait facile à réaliser! Toutefois, la matière muonique n'aurait pas que des avantages. En effet, les muons, en remplaçant les électrons, rendraient beaucoup de nos atomes ordinaires radioactifs, par absorption muonique (comparable à l'absorption électronique, mais se produisant bien plus facilement, du fait que les muons sont plus près du noyau que les électrons). Encore plus fort, hydrogène muonique fusionne spontanément! (cela a été fait en laboratoire dès 1957). Ainsi les étoiles passeraient au stade de géante rouge dès leur formation, et ne dureraient que quelques millions d'années, pas assez pour développer la vie. On aurait même des nuages interstellaires brûlants, car l'hydrogène y fusionnerait déjà. Même la formation de la Terre s'accompagnerait de réactions de fusion thermonucléaire!

La stabilisation de la seconde génération de matière entraînerait probablement la stabilisation de nombreuses autres particules telles que les mésons, qui sont au contraire plus légers que les nucléons ordinaires. Par exemple l'hydrogène pionique serait sept fois plus léger que l'hydrogène ordinaire, ce qui en ferait un meilleur carburant et une ressource recherchée, par exemple pour les gaz de plongée. Mais des mésons négatifs pourraient aussi prendre la place des électrons autour de noyaux ordinaires: on aurait alors de la matière mésonique, encore plus dense et résistante que la matière muonique.

Un tel monde cauchemardesque pourrait-il héberger la vie? Oui, si il aboutit tout de même à des états suffisamment stables, avec par exemple la matière muonique concentrée au centre des planètes. Mais une chose est sûre, les chimistes ne s'y ennuieront pas.

D'autres solutions sont probablement possibles, comme par exemple une seule génération stable, mais plus légère que la nôtre. Dans ce cas, les étoiles brûlent moins fort, mais plus longtemps, s'éteignant doucement. La chimie pourrait se réduire à quelques corps seulement, pas plus lourds que les seuls quatre CHON nécessaires à la vie. Un monde simple et tranquille, où la bombe atomique serait impossible, et où il suffirait de manger le sol pour se nourrir. Cela réaliserait le vieux fantasme de la planète entièrement formée de nourriture, avec des couches de sandwich, tarte aux pommes, schiste lasagne, neige de sucre, etc!

On a beaucoup craint que la matière strangelet, créée dans les accélérateurs de particule, puisse transformer notre matière ordinaire en strangelet, par simple contact, avec un tel dégagement d'énergie que tout serait détruit. En fait c'est impossible, car il faudrait au contraire fournir une quantité fantastique d'énergie pour convertir la matière ordinaire en strangelet. Cette dernière n'existe donc qu'au laboratoire, de manière très fugace, et le seul endroit où elle serait (peut-être) naturellement stable est au cœur de certaines étoiles à neutrons, où la pression l'empêcherait de se désintégrer. Par contre, un accident réellement possible serait si les physiciens créaient une quatrième génération de matière, plus légère que la nôtre. Dans ce cas, la matière ordinaire se convertirait en cette quatrième génération, en dégageant une énergie considérable: la Terre exploserait en supernova, dont les débris contamineraient toute la galaxie de proche en proche. Mais il faudrait pour cela des accélérateurs de particule d'une énergie totalement inconcevable aujourd'hui, capables d'atteindre la Grande Unification des quatre forces de la physique.

(Relisant l'alinéa précédent, je me rends compte que nos quarks de première génération sont déjà très près de la masse minimale possible: 1,7 à 5,6Mev, par rapport aux 300Mev de gluons et quarks virtuels qui les entourent obligatoirement. Donc, des quarks plus légers ne conduiraient pas à des particules beaucoup plus légères, par exemple seulement quelques MeV plus léger que notre proton ou notre neutron (Eux-mêmes séparés par seulement 1.29Mev, ce qui rend le neutron stable pour quelques minutes). Ce serait certainement suffisant pour rendre notre matière ordinaire instable, mais pas au point de se désintégrer instantanément. Par conséquent, un mur de domaine d'une telle génération légère balayant la Terre passerait d'abord inaperçu! Peut-être que les accumulateurs au plomb exploseraient en autant de bombes atomiques, tandis que les chemins de fer émettraient une intense lumière bleue, chauffant au rouge avant de fondre. Mais des personnes en pleine nature ne remarqueraient rien. Toutefois la radioactivité nous infligerait de fortes brûlures et douleurs en quelques minutes, tandis que la Terre elle-même fondrait entièrement en quelques heures, avant de se vaporiser. De toutes les catastrophes imaginées dans ce chapitre, c'est la seule qui nous laisserait le temps de souffrir)

Enfin, je me permet de faire une prédiction encore plus bizarre, mais que cette fois on serait peut-être capables d'observer. Des domaines (textures) contenant de la matière d'autres générations pourraient exister dans l'univers visible, à portée de télescope. Comme ces autres générations apparaissent simplement comme des isotopes plus lourds ou plus légers que nos éléments familiers, elles ont les mêmes raies spectrales que notre propre matière, et nous ne pourrions tout simplement pas les déceler avec les spectroscopes! Toutefois leurs propriétés nucléaires seraient entièrement différentes, ce qui permettrait de les déceler par l'absence de certains éléments lourds dans les étoiles, ou au contraire par la présence d'éléments inconnus plus lourds que les nôtres. Cela n'est toujours pas aisément détectable avec les spectroscopes actuels (2012), mais cela entraînerait une évolution différente des étoiles, en particulier des géantes et des supernovas. Ces dernières auraient une énergie différente, notamment les «chandelles standard» Ia. Et ça, ça se verrait.

Ce que j'avais prédit:

(Permalien) En 1999, l'idée que l'on puisse artificiellement modifier les lois de la physique apparaissait «démente» (mon propre mot, que j'employais toutefois au second degré), et c'était certainement la prédiction la plus osée de tout mon livre. Voici, (en résumé, et en italique) ce que j'écrivais en 2000, dans la version 1 du livre, au chapitre 35:

Textures: Un test élégant et subtil

Les considérations précédentes sur l'apparition des lois physiques pourraient être testables avec les moyens dont nous disposons.

Il suffirait de trouver une situation où les lois physiques n'auraient jamais agi. Des exemples de telles situations seraient les condensats de Bose-Einstein, à très basse température, ou les Q-bits: il est très peu probable que ces choses soient apparues naturellement quelque part.

L'expérience consisterait à mesurer une constante physique imprévisible, dans cette situation. La mesure devrait être faite simultanément en plusieurs endroits sur Terre, ou mieux dans l'espace. Dans ces conditions, la valeur de la nouvelle constante physique pourrait être attribuée différemment dans chacun de ces endroits, car aucune information ne peut être échangée entre les différentes expériences. (L'expérience ne doit pas durer plus que quelques millisecondes, car la lumière ne met que quarante millisecondes pour traverser la Terre)

Si l'expérience marche, on trouverait alors des valeurs différentes pour la nouvelle constante, en chacun des endroits. Puis, en refaisant l'expérience toutes les dix millisecondes, on verrait une des textures l'emporter sur les autres, jusqu'à ce que toutes les expériences donnent la même valeur.

J'avais aussi prédit, dans le même chapitre 35, que chaque trou noir créerait ses propre lois de la physique en son centre. Et que cela serait testable, par l'observation de la désintégration Hawking des micro-trous noirs créées dans les accélérateurs de particule. Toutefois il semble que, jusqu'à présent, aucun de ces micro-trous noirs n'ait été observé.

J'avais aussi pensé à la physique des particules, mais, à cause du manque d'information publique en 1999, je croyais que cela ne pouvait arriver qu'au niveau d'énergie de la Grande Unification, quelque chose d'impensable actuellement. J'ignorais que d'autres créations de lois arrivaient à une énergie inférieure, à portée des accélérateurs de particule actuels, et c'est effectivement par là que c'est arrivé:

Ce qui a effectivement été trouvé:

'Bubbles' of Broken Symmetry in Quark Soup at RHIC

Physicists May Have Broken a Law of Nature

(Permalien) (Confirmation expérimentale) Juste quand je publiais la prédiction précédente, en 2000 dans la version 1 de ce livre, les physiciens de l'expérience RHIC à Brookhaven ont commencé à faire se heurter des noyaux d'or à très haute énergie. La température et la pression qui en résulte, 4000 milliards de degrés, correspond à l'état de notre univers une microseconde après le Big Bang, lorsqu'il ne contenait que des quarks et des gluons, les particules les plus fondamentales de la matière. Pour cette raison, cet état de la matière est appelé plasma quark-gluon. Seulement quand il se refroidit, ce plasma forme nos particules subatomiques ordinaires (hadrons et mésons), dont seules les deux plus stables restent (le proton et le neutron).

On se doute que, avec six quarks, six antiquarks, trois couleurs, trois anti-couleurs, huit gluons, trois électrons, trois neutrinos, un photons et trois bosons faibles, les propriétés de ce plasma doivent être très complexes.

Mais ce qui est intéressant ici est que les physiciens ont observé dans ce plasma des bulles de la matière qui brisent la symétrie matière-antimatière de différentes façons. Tout comme dans ma prédiction, nous voyons des domaines (textures) apparaissant, entrant en compétition, jusqu'à ce qu'il ne reste que l'espace ordinaire (quand tous les kaons ont disparu, la brisure de symétrie n'est plus définie). Juste l'échelle de temps est différente par rapport à ma prédiction, et bien sûr le niveau d'énergie. Mais le principe logique est le même.

Nous nous attendons à ce que, si la symétrie est brisée, elle l'est d'une manière constante, comme avec les kaons (et quelques autres particules). Le taux de la brisure de symétrie est constant, c'est une constante de la physique, une loi de la physique: les kaons se désintègrent plus souvent en matière à une vitesse donnée, tout comme l'eau bout à 100°C et la permittivité du vide est une constante fondamentale de l'électromagnétisme.

Que des domaines avec des taux de brisure de symétrie différents apparaissent, est une preuve claire que cette loi de la physique est créée dans le plasma quark-gluon. Et, à la vitesse relativiste extrême où se déroule l'expérience, elle n'a pas le temps d'être créée de la même façon partout. Ainsi, plusieurs domaines se forment, avec chacun un taux différent de brisure de symétrie.

Pourquoi cette loi est-elle créée dans le plasma quark-gluon? Probablement parce qu'il y a quelque part une constante qui n'est pas définie dans les quarks. Comme la théorie de l'auto génération le prédit, cette constante doit se voir assigner une valeur quand le plasma se forme, et ça peut être n'importe quelle valeur.

Pourquoi aucune autre loi n'est-elle créé ? Probablement parce que la prochaine création de lois (prochaine dans les expériences, mais plus tôt dans le Big Bang) est la création des quarks eux-mêmes (et de toutes les autres particules), la Grande Unification, qui se produit à une énergie bien plus élevée (et bien plus tôt dans le Big Bang), totalement hors de portée des accélérateurs de particules d'aujourd'hui. Si les physiciens pouvaient un jour atteindre ce niveau d'énergie, ils produiraient peut-être d'autres générations de matière, en plus des trois que nous connaissons. Une expérience dangereuse, car, si une plus légère que le nôtre est créé, alors elle convertira toute notre matière, en une fantastique explosion.

Pourquoi les textures créées ne se répandent-elles pas dans notre propre texture de matière ordinaire? Probablement parce qu'elles sont en compétition les unes avec les autres, et que la nôtre gagne. En outre, les quarks étranges, ceux sujets à la brisure de symétrie, se décomposent très rapidement en matière ordinaire. Par conséquent, toute différence de texture est annulée.

Pourquoi n'avons-nous qu'une seule texture dans notre univers? C'est un des débats les plus profonds de la physique d'aujourd'hui. Soit elles ont toutes été annulées sauf la nôtre, soit les autres sont très loin. De toute façon, le Big Bang s'est produit à un rythme beaucoup plus lent que l'expérience du RHIC, donnant beaucoup plus de temps à la lutte des textures pour se calmer. Plus tard, l'expansion de l'univers a étalé les textures restantes, et elles pourraient être si vastes aujourd'hui, qu'aucune autre n'est visible dans l'univers observable.

Domaines, murs de domaine (domain wall) et effondrement des domaines

(Permalien) Le processus précédent montre qu'il est possible de créer des lois de la physique, et que cela se produit même naturellement, quand des conditions favorables sont réunies. Plus précisément, ce qui est créé est un domaine d'espace (texture), une zone d'espace qui a ses propres lois de la physique. Cependant ce que devient un domaine dépend de nombreux facteurs, principalement de son niveau d'énergie. Si le domaine a une énergie plus faible, il peut se propager et convertir les domaines voisins (à la vitesse de la lumière, disent les cosmologistes). Sinon, il va au contraire s'effondrer, et toutes les particules qu'il contenait reviendront à leurs propriétés habituelles. Selon l'énergie, cet effondrement peut être extrêmement silencieux, ou au contraire produire des effets dévastateurs. Dans le cas de la violation de la symétrie matière-antimatière, l'effondrement est discret, ne produire aucun effet visible, sauf bien sûr que la matière revient à son comportement habituel. Mais un domaine avec une génération de matière plus légère s'étendra au contraire dans une formidable explosion.

Un détail intéressant est que les murs de domaine (Les limites entre les deux domaines, «domain wall» en anglais) se déplacement dans l'espace, mais le contenu matériel ne se déplace pas forcément: le mur de domaine ne fait que balayer l'espace et tous les objets ordinaires, comme le ferait un changement politique balayant un pays sans déplacer les villes ni les gens. C'est pourquoi le mot «texture» a été d'abord employé, comme si une zone de l'espace était peinte d'une couleur, comme les pays sur une carte, chacun avec ses propres lois. Dans le cas de l'asymétrie matière-antimatière, le passage du mur de domaine ne produit aucun effet notable. Un domaine contenant une génération plus légère de matière ne déplacerait pas les objets, mais notre matière ordinaire deviendrait hautement radioactive, libérant une telle quantité d'énergie que l'onde de choc porterait probablement le mur de domaine avec elle. Seulement si un domaine affectait la géométrie de l'espace lui-même, par exemple un domaine d'espace courbe, alors les objets se déplaceraient quand le mur passerait sur eux. Dans ce cas, des objets immobiles peuvent être accélérés instantanément. Un tel mur de domaine apparaîtrait comme une bulle d'eau de la taille d'une galaxie, ou comme un mur noir effaçant les étoiles au fur et à mesure qu'il avance en les absorbant. D'étranges et terrifiantes catastrophes...

Ainsi, les domaines ne sont pas nécessairement des objets vastes ou violents, ils peuvent être invisibles, minuscules, avec seulement des effets très subtils, ou affectant seulement une catégorie de particules. Ce qui fait que, dans le sous-chapitre suivant, nous pourrons aller vers le subtil, plutôt que vers l'énorme: la vie elle-même a peut-être créé ses propres lois de la physique! Oh, rien fantastique, pas d'espace plié ni de violation de symétrie. Mais le fonctionnement de base de la conscience pourrait produire occasionnellement des domaines subtils et très localisés dans le cerveau. Voyons sur un exemple très courant: le libre arbitre.

Pourquoi le libre arbitre doit violer les lois de la physique,
et comment il peut le faire

(Permalien) Les scientistes (note 92) sadomaso, et tout ce que le monde compte de coincés, sociopathes et fachistes, combattent activement l'idée du libre arbitre: il n'y a qu'à voir dans leurs médias le honteux étalage d'articles pseudo-scientifiques qui «expliquent» insidieusement tout ce que nous faisons en termes de mécanismes neurologiques. L'intérêt de ce dénigrement de la conscience humaine n'est que trop évident, pour ces gens eux-mêmes incapables de maîtriser leur propre vie, et prêts à nous changer tous en esclaves zombies si ils le pouvaient.

Toutefois ce scientisme arrogant n'est pas forcément la position de la science. Les scientifiques actuels (2012) se sont aussi posé la question. En général, ils reconnaissent que le libre arbitre est incompatible avec le fonctionnement matériel des neurones. Donc soit ils le tiennent pour impossible, soit ils reconnaissent qu'il y a un mystère. Voyons ce qu'il en est, sans poser de dogme métaphysique arbitraire tel que suprématie absolue de la matière sur la conscience (chapitre III-1).

 

Pour parler scientifiquement du libre arbitre, il faut commencer par ne pas se tromper de définition. Le libre arbitre ne consiste pas à faire des choix entre des boutons identiques. Pour faire cela, le cerveau peut très bien utiliser des «générateurs aléatoires», au besoin quantiques. On a vu dans l'expérience du chapitre IV-2 que le cerveau est parfaitement conçu de façon à éliminer le bruit quantique des neurones. Si il en est ainsi, il peut aussi l'utiliser. Et les expériences des neurologues ou des cognitivistes pour tester l'existence du libre arbitre à l'aide de choix de bouton ne donneront jamais de résultat, ni positif ni négatif.

Les premières définitions du libre-arbitre sont apparues indépendamment, il y a plus de vingt cinq siècles, dans le Zoroastrisme (première religion monothéiste) et dans l'Hindouisme. De là elles ont gagné le Judaïsme, le Christianisme, l'Islam et le Bouddhisme. Aux concepts près, ces définitions sont les mêmes. Par exemple, dans le système conceptuel Chrétien (chapitre I-9), le libre-arbitre est de choisir de s'engager librement dans la voie de «Dieu» (le bien, la vérité), et pour cela ne plus se laisser manipuler par les suggestions du «diable» (la souffrance, l'erreur). Bien entendu, comme pour toute idée importante, la notion de libre arbitre s'est rapidement émancipée des concepts religieux pour entrer dans la philosophie, notamment humaniste (ce qui explique sa reconnaissance explicite par les Droits de l'Homme et par le droit démocratique). Toutefois c'est la psychologie et la neurologie qui permettent d'asseoir la définition la plus moderne (2012): le libre arbitre est précisément d'échapper à tout conditionnement neuronal ou psychologique. Puisque justement, de tels conditionnements éliminent tout choix personnel, toute liberté. (Il est intéressant de noter que la vue au-delà des concepts n'a pas changé depuis vingt-cinq siècles.)

Mais surtout, dans une étude scientifique, il est très important de comprendre que le libre arbitre n'est pas un «choix personnel» quelconque, comme quand on choisit la couleur de ses vêtements ou son style de musique. Tout comme il y a vingt-cinq siècles, le libre-arbitre consiste à aller vers le bien (chapitre V-3). Pour un scientifique, ce sera d'aller vers la vérité; pour un spiritualiste, ce sera aller vers la compréhension et le bonheur. Des choix comme d'aller vers l'erreur ou vers la souffrance ne peuvent assurément pas résulter d'un processus de libération! Si des gens font de tels choix malheureux, ce n'est donc pas de par leur libre arbitre, mais parce que justement ils ne sont pas libres, ils n'ont pas réussi à se dégager de ces conditionnements neuronaux ou psychologiques qui les asservissent à l'erreur et à la souffrance. Et si les gens ne sont pas libres de leur propre pensée, comment pourraient-ils avoir une volonté libre?

Ainsi, le simple fait que des gens choisissent le bien à l'encontre de leurs conditionnements neurologiques ou psychologiques est une démonstration claire et suffisante de l'existence du libre arbitre. (Gandhi a bien expliqué ce processus, et le combat qu'il a du mener contre sa propre psychologie avant de réussir)

De plus, il faut clairement avoir a l'esprit dans une étude scientifique du libre-arbitre, que la notion de bien ou de mal n'a aucun sens en physique. Comme on l'étudiera en détails au chapitre V-5, c'est typiquement une notion du domaine de la conscience (où elle joue par contre un rôle fondamental), que même un robot imitant le cerveau humain ne pourrait découvrir. Choisir le bien, ou même seulement le découvrir, implique donc clairement une action de la conscience dans la physique du cerveau.

L'ennui c'est que, d'après les théories scientistes du 20ème siècle, que l'on peut regrouper sous le nom de «réduction neuronale», la conscience n'est que le résultat du fonctionnement physique des neurones. Par conséquent, d'après le dogme scientiste de la suprématie absolue de la matière sur la conscience, on ne peut échapper à ce fonctionnement, et partant il n'y a pas de libre-arbitre (tout au plus des «tirages au sort» donnant une apparence de choix, mais indifféremment vers le bien ou vers le mal). Cette impossibilité a été abondamment développée dans le scientisme, notamment dans le positivisme et ses suites, au point que réduction neuronale et absence de véritable libre-arbitre ont été élevés au niveau de «vérités scientifiques», même pour de nombreux scientifiques et citoyens cultivés. Toutefois, toute personne un tant soit peu spirituelle, du simple penseur humaniste au yogi le plus avancé, dira que ses choix spirituels résultent de son libre arbitre. Même pour le citoyen quelconque, la négation de l'existence du libre arbitre apparaît absurde et idiote, bien qu'il renoncera généralement à tenter de répondre aux sophismes scientistes. Les scientifiques, eux, butent sur le problème de base: un véritable libre arbitre requiers fondamentalement une action de la conscience sur le monde matériel (sur le cerveau). Beaucoup tiennent une telle action pour impossible, car elle violerait les lois de la physique. D'autres admettent l'existence du libre arbitre, tout en reconnaissant qu'ils ne savent pas résoudre cette contradiction.

La question est d'importance cruciale pour nos vies, car, non seulement la réduction neuronale nous condamne au désespoir et au néant après la mort, mais en plus elle nous interdit totalement d'échapper à nos mécanismes neuronaux et conditionnements psychologiques ici-bas. Et sans libre arbitre, les êtres conscients ne seraient pas capables de contrôler leur pensée comme nous le faisons quotidiennement. Nous vivrions comme sous LSD, dans un monde d'hallucinations névrotiques qui nous enverraient nous cogner au hasard sur tous les murs, comme la bille d'un flipper, sans aucun moyen d'arrêter cette torture.

Pourtant, l'existence d'au moins certaines formes de libre arbitre est facile à démontrer. Et c'est la science la plus naïve qui nous en fournit involontairement un exemple: à chaque fois qu'un scientifique abandonne une opinion personnelle, au profit d'une connaissance scientifique démontrée, eh bien précisément il échappe à ses déterminismes psychologiques, neuronaux ou quantiques, etc. qui lui faisaient adhérer à cette opinion personnelle fausse. Il acquiers alors de nouvelles motivations (appliquer la théorie) qui sont du domaine de l'esprit, de la connaissance. Si de tels scientifiques s'unissent, façonnent des morceaux de métal en fonction de ces théories physiques, et les guident avec une extraordinaire précision pour qu'ils aillent apporter la vie sur une autre planète, alors on peut dire que, non seulement ils ont échappé aux déterminismes physiques, mais qu'en plus ils ont produit une modification intentionnelle majeure de l'Histoire de l'univers, dans le seul but de favoriser la conscience. Sans aller si loin, une découverte aussi simple qu'une hache en silex pour fabriquer un abri, a constitué une avancée majeure de l'Histoire de la Terre, ultimement due à la seule capacité de l'esprit humain de se dégager des mécanismes neuronaux, et de se déterminer en fonction d'une réalité technique totalement indépendante de ces mécanismes.

Eh oui, sans libre-arbitre, il n'y aurait tout simplement pas de science!

Pourtant l'existence d'une science exacte est un fait d'observation assez bien établi...

Ainsi, grâce au libre arbitre, non seulement les êtres contrôlent leurs vies de manière à échapper à la souffrance, mais en plus ils sont capables de participer à l'écriture de l'Histoire de l'univers, en fonction de déterminismes non-physiques, du domaine de la connaissance, des sentiments, de la spiritualité. Je dirai même que c'est une des principales activités de l'humanité! Et ce n'est même pas une nouveauté: depuis des dizaines de millions d'années, les animaux et les oiseaux effectuent leur propre sélection génétique, en fonction de critères purement esthétiques (couleurs, chants, etc.). Les humains sont juste plus rapides à ce sport.

Mais qu'est-ce que cela a à voir avec la création de lois physiques, ou les domaines d'espace avec des lois différentes?

Et pourquoi parler de neurologie dans un chapitre sur la physique?

C'est que, justement, les neurones sont des objets physiques, qui obéissent aux lois de la physique. Ainsi, le déterminisme neuronal existe vraiment, en tant que phénomène physique. On doit donc pouvoir expliquer comment un phénomène physique est modifié par la conscience, sans avoir à invoquer une mystérieuse «influence», mais sans non plus dénier stupidement l'existence de la conscience (Chapitre II-3).

C'est le fonctionnement physique des neurones qui mène la danse, habituellement. Et, en tant que loi physique, on ne devrait effectivement pas pouvoir y échapper. Donc, pour que le libre-arbitre puisse se manifester, il faut que cette loi physique soit violée. Et comment peut-elle être violée? De la même façon qu'au RHIC (mais moins brutalement!): en créant des conditions physiques contenant un indéterminisme logique, qui va se résoudre naturellement en forçant l'apparition d'une nouvelle règle d'autogénération, comme vu au chapitre III-3, règle 6. Dans le cas du plasma quark-gluon, il semble que l'on ait le paramètre de symétrie qui n'est pas déterminé: il prend donc n'importe quelle valeur. Dans le cas du libre arbitre, voyons plus en détail.

Le cerveau non-psycho-éduqué ne manipule pas des faits, mais des opinions, c'est à dire une attraction ou aversion attachée à un concept, ce que l'on appelle la névrose de désir/aversion: on désire ou on déteste une chose (chapitre V-12). Normalement, le cerveau a évolué de manière a proposer un désir ou une aversion adéquate avec les situations du monde, comme par exemple de désirer la nourriture, ou d'être effrayé par un prédateur. Ainsi l'animal ou la personne ressent le désir de faire l'action qui convient: manger, ou fuir. Ce qui l'amènera généralement à accomplir cette action, par conditionnement neurologique, sans qu'aucune «intention», «volonté», «choix» ou «raisonnement» n'intervienne. Mais ça ne marche pas toujours, et en plus les civilisations humaines ont créé de multiples situations non prévues par l'évolution. Alors le moteur des névroses tourne sans repères, étiquetant tout ça «bon» ou «mauvais» au hasard... De là viennent les multitudes de désir/aversion pour telle ou telle opinion, n'importe comment, qui résultent en tant de souffrances et d'illusions, comme les dogmes puritains absurdes d'autrefois, ou de nos jours (Février 2012) cette rage de voter pour des politiciens sadomasos qui ruinent nos pays.

Mais si deux signaux neuronaux de désir/aversion, pour deux opinions différentes, ont une énergie similaire? Il y a alors une indétermination logique. Il doit pourtant ressortir un influx nerveux unique, vers un seul des deux comportements. La théorie du déterminisme neuronal dit qu'un «tirage au sort» aurait alors lieu dans ce cas. Un pur hasard, sans aucune référence au bien ou au mal, donc pas un libre arbitre.

Ce qui se pourrait toutefois arriver à ce moment est que ce serait un élément de l'expérience de conscience qui forcerait logiquement une des deux solutions au comportement physique indéterminé des neurones. Par exemple un scientifique fera le choix de libre arbitre de préférer l'héliocentrisme au géocentrisme, un spirituel fera le choix de libre arbitre de préférer l'altruisme à l'égocentrisme. Oh, rien de spectaculaire, pas d'explosion de plasma, pas de catastrophe... juste un petit domaine furtif, de quelques neurones de large, qui ne dure qu'un instant, le temps de dire «Eureka», avant de se résorber. Puis le cerveau reprend son fonctionnement normal, obéissant au déterminisme matériel, mais avec des connexions modifiées, de façon à appliquer la névrose de désir à la seule nouvelle opinion, plus exacte. Et la personne a une sensation de découverte, qu'on appelle habituellement une illumination. Dans les bandes dessinées, on représente même cette sensation par une bulle avec une petite lampe qui s'allume.

(On verra plus exactement ce qui se passe dans la cinquième partie sur la conscience, et la septième partie sur les phénomènes inexpliqués.)

Et comment reproduire le phénomène? (Au sens pratique, mais aussi au sens de l'exigence épistémologique de reproduire les expériences, chapitre II-5). Souvent, il apparaîtra fortuitement, dès que les deux connexions auront le même niveau. Pour peut-être ne jamais se reproduire. Mais on peut aussi le provoquer, grâce à la méditation, qui consiste précisément à annuler la névrose de désir/répulsion: les diverses options produisent alors des signaux neuronaux d'énergie égale et nulle, réalisant ainsi aisément l'indétermination logique au niveau physique. De plus, l'énergie nulle n'activera pas de circuit de tirage au sort. Ce serait cette indétermination physique totale qui rendrait possible l'immixtion d'un déterminisme du domaine de la conscience dans le fonctionnement physique des neurones. C'est possible, car cela ne demande pas de violation de lois physiques fortes, comme par exemple de la conservation de l'énergie: on a simplement la sélection d'une trajectoire parmi plusieurs d'égale énergie, qui ont autant de chances d'arriver par hasard. Mais une personne maîtrisant la méditation peut alors reproduire le phénomène, et, grâce à lui, débrider sa pensée de toute psychologie ou neurologie, et explorer librement tous les domaines de la vie, sans plus être liée par les névroses, opinions, conditionnements ou manipulations. Un état assurément extrêmement enviable, et un fantastique avantage sur les êtres conditionnés.

Implications

(Permalien) J'imagine que beaucoup de scientifiques classiques resteront incrédules devant ce qui précède, car cela viole le dogme métaphysique fondamental de la science matérialiste: la suprématie absolue de la matière sur les faits «métaphysiques» comme la conscience (chapitre III-1). Mais ils peuvent considérer que l'on a un autre cas bien plus fort et bien plus visible, qui plus est scientifiquement vérifié aujourd'hui: lors d'une NDE, on a l'inscription de souvenirs dans le cerveau, à un moment où celui-ci ne peut pas fonctionner (coma hypoxique, dans les études). De plus ce cerveau est modifié en plusieurs endroits (la personne développe des préoccupations altruistes et spirituelles). J'ai moi-même observé de tels phénomènes, de manière suffisamment forte et probante pour prouver que de telles violations de la physique sont possibles, sinon courantes. En face de ça, quand on n'a qu'un dogme athée comme seule ligne de défense, on est un peu léger.

(Quant à l'habituel bizutage des pionniers de la connaissance, insultes, persécutions et accusations de folie, ceux qui manifestent de tels désordres de comportement montrent clairement qu'ils ne sont pas des scientifiques. Il est donc inutile de discuter avec eux. Et je pourrais même m'amuser moi aussi...)

 

Ainsi on peut expliquer que la conscience immatérielle puisse commander au cerveau matériel, tout en émergeant de lui.

 

Et cette explication est «rationnelle» (voir la discussion sur le sens de ce mot au chapitre II-6). Ce que l'on appelle la «magie», ou la «parapsychologie» trouve tout à coup un cadre théorique scientifique valide. Et cette explication scientifique n'est pas une dénégation infantile des faits, ni leur réduction à des pseudo-explications matérielles à la Mickey Mouse. C'est la reconnaissance de l'existence réelle et autonome de ces phénomènes de conscience, en dehors de la matière, et sans aucune dépendance avec la matière, dans le cadre plus général de la théorie des processus d'autogénération logique. Cela est possible, parce que la logique n'a pas d'idéologie: la logique ne fait pas de ségrégation ni de hiérarchie entre les éléments de la physique et ceux de la conscience. Ce qui autorise à mêler les deux, en une réalité psychophysique. Toute la difficulté consiste à trouver une loi d'autogénération logique impliquant les deux (chapitre III-8). Justement, le cerveau aurait cette propriété, nous verrons plus précisément pourquoi dans la cinquième partie sur la conscience.

Que cela soit possible fait assurément du cerveau humain l'objet le plus fantastiques qui soit: une machine capable de manipuler les lois physiques qui assurent son propre fonctionnement! Dommage que si peu de gens pensent à utiliser leur cerveau...

Ce chapitre a été écrit en Février 2012. Cela fait en faits plusieurs années que je me doutais de la chose, et j'avais même évoquée des «épisodes psychophysiques» dès 2000, dans la partie 7 de la version 1, sur les phénomène inexpliqués. Toutefois Il aurait été extrêmement osé, scientifiquement parlant, d'écrire que l'on puisse modifier nous-mêmes les lois de la physique... avant que les scientifiques eux-mêmes le fassent. Et c'est bien le résultat du RHIC qui a validé l'idée, et m'a permis de présenter la chose de manière claire, ici, en Février 2012. (Oui, je sais, la physique des hautes énergie et le fonctionnement du cerveau n'ont rien à voir... sauf qu'ils obéissent aux mêmes lois logiques. Ce qui est vrai dans le collisionneur du RHIC est donc vrai partout.)

 

 

 

 

 

 

Epistémologie Generale        Chapitre IV-9       

 

 

 

 

 

 

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