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Epistémologie Generale        Chapitre III-1       

 

Chapitre III-1
Application des deux parties Précédentes:
La métaphysique

 

 

 

(Permalien)(Etait le chapitre 19 dans la version 1)

 

Bon, là, maintenant que nous sommes outillés, on peut commencer les choses sérieuses, et rentrer dans le vif du sujet.

Définitions

(Permalien) Tenter de comprendre comment l'univers matériel fonctionne est la physique, et tenter de comprendre pourquoi ou comment il est apparu est la métaphysique.

Mais, en pratique, la métaphysique permet surtout d'appréhender les objets et phénomènes non matériels, tels que la conscience, la morale, etc. et trouver leurs relations avec les objets physiques.

 

La métaphysique de la science traditionnelle.

(Permalien) La science traditionnelle prétend ne pas faire de métaphysique, au motif que les affirmations métaphysiques seraient intestables. Elle assimile même ces affirmations à des croyances.

Cette affirmation est fausse, et même hypocrite, car la science traditionnelle, comme tout système explicatif du monde, ne peut qu'être basée sur des hypothèses métaphysiques, tout autant que le Christianisme ou la cosmologie Dogon. L'hypothèse métaphysique implicite de la science traditionnelle est:

«La matière existe de manière absolue, et elle seule».

 

Les conséquences en découlent de manière implacable:

-La conscience, les sentiments, le bonheur et la souffrance n'existeraient pas, et même les nombres n'existeraient pas selon certains.

-Il ne pourrait y avoir de cause non-physique au monde physique (Pas de Dieu créateur, par exemple).

-La conscience n'aurait aucun pouvoir sur la matière (autre que par les nerfs et le corps).

-Il n'y aurait pas de morale, pas besoin de respecter la personne humaine (Peu de scientifiques disent ça ouvertement, mais on peut le voir tous les jours à la base de nombreuses décisions administratives, et parfois dans l'orientation de la science)

 

Ces affirmations, toutes aussi arbitraires et intestables que la mythologie de Star Wars, sont néanmoins présentées comme des vérités «absolues» et «évidentes», et quiconque les remet en cause se fait traiter d'«illuminé», d'«irrationnel», au même titre que ceux qui contestaient la métaphysique catholique se faisaient traiter «d'hérétiques».

Placer la matière au centre de tout débat a surtout l'avantage d'y placer aussi, subrepticement, les «impératifs économiques», c'est-à-dire les intérêts égotiques de la noblesse financière. Ces derniers chargent leurs employés les politiciens de soutenir généreusement cette science matérialiste, et de boycotter les autres. La répression des pensées dissidentes ne se fait plus à l'aide de bûchers, mais avec les manipulations mentales décrites au chapitre II-6: dès que l'on parle de justice, de partage, d'éthique, de sentiments, de vie, de beauté, de sens, de spiritualité, on se fait traiter «d'irrationnel» affublé de «croyances». Ce que nous avons à dire n'a plus de poids face au discours «sérieux» et «rationnel» qui se prépare à passer nos vallons fleuris au bulldozer pour y installer des machins polluants et bruyants. Même si l'on discute de matières plus théoriques, on retombe toujours sur la même chose: une explication «rationnelle» vient toujours réparer les «illusions» de ceux qui ont vu un phénomène parapsychologique, ou ont simplement eu une expérience spirituelle.

Outre ce biais idéologique évident, la position métaphysique de la science traditionnelle est tout simplement intenable. En effet, cette science, qui s'est pourtant montrée excellente à décrire le fonctionnement de l'univers avec la physique, se heurte à une difficulté pour elle insoluble: le Big Bang, l'instant zéro et ce qui s'est passé «avant», alors que cette physique n'existait pas encore. En effet, les causes de cet évènement, quelles qu'elles soient, sont forcément en dehors de la matière, c'est-à-dire… méta physiques. C'est précisément ce que ce mot veut dire! Pour éviter d'aborder cette question métaphysique, les physiciens élaborent sur une «hyper physique» (Branes, univers multiples… note 73) qui ne fait que repousser la question des causes ultimes. De plus, ces spéculations sont tout aussi physiquement intestables que la parole de Jésus, et avec beaucoup moins d'applications pratiques.

Toutefois, toute personne humaine normale voit bien qu'elle est consciente, qu'elle a des idées, des émotions, des désirs, et surtout des buts irréductibles à des motifs économiques, et même irréductibles à des programmations génétiques. La position de la science traditionnelle, en particulier de pseudosciences telles que le béhaviourisme, paraît tout simplement décalée et bizarre aux yeux de la vaste majorité des gens. Mais ces gens ne savent pas exprimer pourquoi, faute de concepts ou de mots pour se faire... Alors, faute de mieux, ils pensent que la science est «complexe» et inhumaine. Dans les cas les plus graves, ils se perdent dans un rejet dualiste de la science, l'accusant d'être la cause de tous les maux qui affligent le monde.

Il est temps de sortir de ces jongleries idéologiques et de proposer une science qui résolve l'ensemble de nos problèmes, au lieu de juste proposer davantage de machines. C'est pourquoi la question métaphysique doit être acceptée et examinée honnêtement, et en tout premier. Ce livre propose une vision métaphysique qui rend bien mieux compte de l'ensemble de la réalité observable, pas seulement d'une petite sélection.

Avant de commencer à travailler

(Permalien) Ce problème n'empêche pas la physique classique d'être tout à fait valable dans son domaine, où elle a accompli des choses merveilleuses. Mais si on veut parler de comment et pourquoi l'univers existe, il vaut mieux partir d'autre chose. Et sans commettre la même erreur: nous ne devons rien supposer de «sûr» et «déjà connu». Rien de «révélé» comme les anciennes religions, ni rien d'implicite comme la science traditionnelle.

 

(nouveau) (modifié le 22 Aout 2018:) Un avertissement courant dans la littérature et la philosophie scientifique est qu’une proposition métaphysique ne peut pas être testée. D'où l'affirmation fréquente en science que la métaphysique n'est que des croyances, et le rejet indistinct de tout ce domaine par la science officielle (tout en poussant sous le tapis que la physique fait aussi de la métaphysique, comme on l'a vu plus haut).

(modifié le 22 Aout 2018:) En fait, ce qui ne peut pas être testé, ce sont des déclarations métaphysiques arbitraires. Mais certaines propositions métaphysiques peuvent avoir des conséquences observables, permettant de les appréhender scientifiquement, voire de démontrer leur réalité (au moins indirectement). Le seul moyen de savoir si une affirmation métaphysique est vraie est de vérifier si ses implications dans le monde physique mènent à quelque chose de cohérent, utile et complet. C'est ce que nous allons faire dans cette troisième partie.

 

Les personnes qui ont essayé de bâtir des systèmes métaphysiques ont souvent tenté de les faire reposer sur le monde physique observable. Ceci est absurde, car l'existence du monde ne peut que résulter d'éventuels faits métaphysiques, et non pas le contraire. En particulier cette démarche ne peut expliquer pourquoi le monde existe, ni même ce que signifie le mot exister.

Bien entendu, nous prendrons la précaution, dans toute cette partie, de ne jamais partir de «principes métaphysiques» «déjà connus» et posés a priori. Nous ne partirons que de la logique, qui est, comme on l'a vu dans la première partie, la façon qu'ont de se relier entre eux les objets que l'on considère.

En particulier, rien ne prouve que le domaine métaphysique obéisse à la logique Aristotélicienne. Paradoxes, singularités et indéterminisme d'actualisation pourraient même y jouer des rôles primordiaux, d'où l'intérêt de leur avoir consacré des chapitres entiers.

Nous laisserons volontairement de côté dans cette partie la question d'une éventuelle création divine ou origine transcendante. Si cela existe, on finira bien par tomber dessus un jour, même sans le chercher. Nous ne commettrons tout de même pas l'erreur d'éluder cette question dans tout le livre, et nous en parlerons dans les parties suivantes.

Egalement on sera en droit de se demander, puisqu'on ne prend pas la réalité matérielle comme base, et même pas Dieu, alors sur quoi fonder une métaphysique? Eh bien... Héhé, surprise!

 

 

 

 

 

 

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