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Epistémologie Generale        Chapitre II-9       

 

II-9 Le combat Epistémologique

 

(Permalien)

 

L'étude des phénomènes tabous ne s'est jamais faite aisément. C'est que, contrairement à des domaines comme la physique ou il existe un consensus pacifique et aimable sur les méthodes et sur les résultats possibles, les phénomènes tabous ont, depuis le 19eme siècle et la catastrophe du spiritisme, régulièrement fait l'objet de dénigrement, de falsifications, de désinformation, de diffamation, de pressions, d'attaques personnelles, qui ont brouillé les résultats, découragé les chercheurs, discrédité ces domaines aux yeux de l'opinion publique, éloigné les soutiens financiers ou politiques. En clair, le chercheur dans ces domaines devra soutenir une lutte, en plus des difficultés propres à l'étude de phénomènes élusifs et difficiles à reproduire. Mais cela va plus loin que de simplement dénoncer des manipulations comme avec les barjots climatosceptiques: il faudra serrer les protocoles expérimentaux, afin de pouvoir éliminer des faussaires souvent très habiles. Mais, comme on va le voir sur l'exemple des deux études MANTRA, cette situation peut modifier les résultats eux-mêmes, et donc interpeller l'épistémologue.

Exemple: les deux études MANTRA

(Permalien) Avril 2018: j'ai entièrement réécrit les deux sous-chapitres sur les deux études MANTRA, afin de mieux résumer cette affaire complexe et ses multiples interprétations malveillantes. L'ancien texte est sur la Wayback Machine.

 

Les deux études MANTRA, la «MANTRA Pilot Study» et «MANTRA II», sont deux études identiques, visant à démontrer l'effet de la prière sur des personnes gravement malades soumises à de la chirurgie coronarienne, réalisées successivement par l'Université Duke aux Etats Unis.

 

La publication de la première étude «MANTRA Pilot Study» sur Science Direct annonçait (je traduis): «Les résultats n'étaient pas statistiquement significatifs pour les issues finales. Il y avait une réduction absolue de 25% à 30% des résultats périprocéduraux défavorables chez les patients traités avec n'importe laquelle des thérapies noétiques, comparé au traitement standard. Les taux de complications absolues les plus faibles ont été observés chez les patients affectés à la prière depuis des lieux lointains. Tous les morts constatés lors du suivi après 6 mois étaient dans le groupe ayant reçu des thérapies noétiques.»

(La dimension de l'étude est comparable aux dimensions de nombreuses études médicales sur lesquelles on base des vies humaines. Il y avait 150 patients, ce qui fait une précision statistique de 2.6% (déviation standard). Dans ces conditions, la probabilité que ces résultats soient dus au hasard est extrêmement faible.)

La seconde étude MANTRA II sur The Lancet par les mêmes auteurs, a donné zéro effet pour la prière, et un petit effet pour les «soins noétiques».

(Etude annoncée comme identique à la précédente, 748 patients, précision 1%)

 

Le problème est qu'aujourd'hui, on lit partout que «les études» ont montré que la prière n'a pas d'effet...

 

Le plus souvent, SEULE l'étude négative est mentionnée, tandis que la positive est ignorée!

Certains affirment que la prière n'aurait «aucun effet», sur la base du seul résultat nul sur «l'issue finale», et poussant sous le tapis le résultat favorable sur les moindres complications pendant le traitement lui-même («résultats périprocéduraux défavorables»).

Plus subtil, certains affirment même que «des études ont montré que la prière aurait des «effets négatifs»! Le mensonge ici est plus subtil, basé sur la méconnaissance des statistiques: il y avait 120 personnes dans le groupe noétique, et 30 dans le groupe non-noétique. Il fallait donc s'attendre à quatre fois plus de morts dans le groupe noétique! La mortalité à six mois étant de l'ordre du pour cent, il était statistiquement obligé que les quelques morts soient dans le groupe noétique. Vous pouvez essayer avec 150 billes, 2 noires et 148 blanches, et en tirer au hasard un groupe de 30: dans 64% des cas il n'y a pas de noires dans ce groupe. Ce résultat pessimiste n'est donc pas statistiquement significatif.

Ceci fait de ces affirmations une volonté évidente de désinformation. De toutes façons on a entendu des choses incroyables sur l'étude MANTRA, dans un pays (USA) où les intégristes religieux et les intégristes athées rivalisent de pitreries pour montrer lequel est le plus idiot.

 

Cependant, au-delà de ces grenouillages idéologiques inutiles, la vraie question scientifique est la suivante: pourquoi deux études identiques ont-elles donné des résultats si différents?

J'ai un soupçon: il se trouve que j'ai fait une retraite au Monastère Nalanda impliqué dans les études. Donc j'ai participé, sans le savoir, à la première. Bien plus tard, j'ai demandé au directeur de l'époque comment la deuxième étude s'était passée. Il était déçu et avait mis beaucoup moins d'énergie et d'implication dans cette deuxième étude: le monastère recevait MOINS de demandes de prière que lors de la première étude! Certains ont même dû utiliser des formulaires de prière tout faits! Il est donc clair que les deux études n'étaient pas identiques en pratique, et les lacunes de la deuxième étude suffisent à expliquer son échec à produire des effets mesurables.

 

Une explication plus subtile, est que la volée de scepticisme qui a accueilli la première expérience positive aurait agi comme une contre-prière dans la seconde expérience! En effet, on ne peut pas protéger une telle expérience des pensées hostiles, qui agissent tout autant que celles souhaitées! De telles interférences vicieuses sont connues pour se produire dans les groupes de prière. (Les soins noétiques auraient été partiellement épargnés, parce qu'ils ont une composante physique). Mais, dans une étude scientifique, des interférences négatives ne peuvent pas se différencier du cas où la prière ne marcherait pas: il faut donc se prémunir de ces réactions pessimistes ou hostiles, afin qu'elles ne perturbent pas le résultat.

Oh, c'est comme d'essayer de prouver scientifiquement que le soleil rend joyeux... Tout le monde le sait et peut le vérifier tout de suite. Mais une tentative de démonstration scientifique publique provoquerait scepticisme et moqueries dans les journaux, stressant les cobayes et annulant tout résultat...

 

Il n'en reste pas moins que des effets positifs semblent avoir été observés. Mais avec le jargon, aggravé par le manque de compréhension des statistiques, chacun a vu ce qu'il avait envie de voir, depuis «la prière a très fortement diminué les complications» jusqu'à «la prière a augmenté le nombre de morts».

 

Ma conclusion sur l'étude MANTRA est que cette affaire a finalement gâché ce domaine d'étude, sans convaincre quiconque ni dans un sens ni dans l'autre. Ainsi, nous avons besoin d'un véritable tissu universitaire pour étudier ces choses, pas «d'équipes» formées sur on ne sait quelle base. Je peux juste, dix-sept ans après, pousser davantage mon Épistémologie Générale:

- Avec la déontologie décrite dans ce chapitre

- Avec la méthodologie pour s'occuper des «effets de notoriété» indésirables, comme nous allons le voir un peu plus loin.

 

Ajoutons à cet indésirable «effet de notoriété» deux autres problèmes fréquents en spiritualité:

- L'attachement (grasping) à un état spirituel le rend plus difficile à atteindre.

- L'égo neuronal (chapitre V-10) est parfaitement capable de singer un état spirituel élevé. Mais bien entendu ça ne marche pas... d'où la sensation fréquente de «difficultés incompréhensibles» ou «d'obstacles» dans notre pratique. Et le besoin de revenir à la base à chaque session: la contemplation de la conscience vide. L'égo neuronal ne peut pas piffer ça.

Ces problèmes suffisent à expliquer la difficulté à reproduire les phénomènes psychophysiques associés à la spiritualité. Ainsi ils tendent à se produire uniquement quand on ne le fait pas exprès, ou seulement la première fois. D'où les consignes données aux pratiquants: ne pas parler de leurs expériences (pour se protéger des voleurs d'énergie, chapitre V-17), et surtout ne pas «rechercher les pouvoirs», car l'attachement à un résultat chasse le dit résultat. (sans parler de la frustration destructrice si on rate). De là les pratiques «ennuyeuses» qu'on nous demande d'accomplir: Zen, purifications, vacuité, dissolution de nos visualisations, etc. sans dire «comment on fait la magie». Elle arrive(rait) naturellement quand nous avons éliminés les défauts ci-dessus.

Et si vous cherchez à reproduire scientifiquement ces expériences... je viens juste de décrire le protocole expérimental.

Autre exemples de manipulations

(Permalien) Il existe en gros deux sortes de manipulations: les «pro-parapsychologie» et les «anti-parapsychologie». Si les premières ont l'air moins antipathiques, il faut bien comprendre qu'elles sont plus dangereuses que les secondes: elles ont un effet dévastateur dans les médias, qui assimilent immédiatement l'ensemble des scientifiques à des barjots ou à des faussaires.

Exemple: L'extravagante affaire Linda Cortile a beaucoup discrédité les «abductions extraterrestres», surtout depuis qu'on a compris que toutes les «révélations» arrivaient de seulement deux mystérieux «témoins», qui ne se manifestaient qu'à Bud Hopkins... Inutile d'aller plus loin.

Sur le même sujet, on a vu comment un phénomène bénin, la paralysie du sommeil, a été travestie en une épouvantable «abduction extraterrestre» par des auteurs peu scrupuleux. La manipulation a été démontée par les spécialistes du sommeil, qui connaissaient déjà ce phénomène. Cela sera étudié au chapitre VII-2.

Exemple: Les incroyables histoires de Rosswell et de conspirations extraterrestres ont bien mieux discrédité l'ufologie et cassé les associations sérieuses que le «débunking» de sinistre mémoire... Ce n'est sûrement pas un hasard si ces histoires ont été colportées par la même presse d'extrême droite qui a aussi fait connaître les barjots climatosceptiques!

Exemple: La «nouvelle ufologie» a fait tomber un grand nombre de groupes, à une époque où les associations d'amateurs commençaient à travailler scientifiquement. La manipulation consistait ici à supposer un mystérieux biais d'interprétation, qui faisait considérer comme «ovni» des objets certes volants et non identifiés, mais qui n'étaient pas sémantiquement «des ovnis» (Oouuuuh, c'est subtil, hein?). De là on déduisait bien sûr qu'il n'y avait pas d'observations d'ovnis, et donc que les extraterrestres n'existent pas (Là, je ne vois pas le rapport).

Exemple: Une des manipulations les plus caractérisées a été celle du Projet Alpha, où un «sceptique», James Randi (un acteur de music hall), a fait infiltrer un laboratoire par deux faussaires se prétendant «sujets psy», mais utilisant en fait des techniques d'illusionnisme sophistiquées. Dans une première évaluation, des chercheurs débutants se laissèrent avoir, mais la falsification fut découverte à temps, bien avant la publication des résultats. Toutefois Randi «révéla» plus tard qu'il avait pu facilement piéger les parapsychologues, avec la complicité des médias qui répercutèrent largement ses affirmations. Le procédé de Randi, bien que théoriquement légitime, a été clairement poussé beaucoup trop loin: il y a eu mensonge par omission, seule la partie arrangeant les sceptiques ayant été publiée, et orchestrée en scandale par la presse populiste. Il en est résulté la suppression des fonds, la fermeture du labo concerné, et aussi d'autres labos NON concernés. Bref, la recherche scientifique sur la parapsychologie a reculé de dix ans... par la faute d'un seul manipulateur.

 

D'une manière générale, si les avertissements des «sceptiques» et autres «zététiciens» sont utiles, et font même partie intégrante de la démarche scientifique dans ce domaine, il faut bien voir que, pour la plupart d'entre eux, leur but n'est pas d'établir la vérité, mais bien au contraire d'empêcher la manifestation de cette vérité. Ce n'est pas un doute Cartésien qui anime ces militants, mais un refus idéologique. La réalité des phénomènes inexpliqués dérange trop abruptement certaines idéologies matérialistes ou religieuses, la liberté de vivre heureux au delà des limitations de la matière choque profondément tous ceux qui n'aiment pas nous voir libres et heureux. Ce n'est pas un hasard si ces «sceptiques» sont souvent des personnalités «controversées». Ce n'est pas non plus un hasard si la grande majorité des scientifiques classiques les approuve... de loin.

 

(Ajouté le 9 Octobre 2012) En effet, les scientifiques «classiques» savent très bien qu'ils peuvent être aussi victimes des mêmes procédés, le jour où ils découvriront un boson que le grand capitalisme n'aime pas. Que dis-je, c'est déjà arrivé, et en plus exactement de la même façon, avec le scandale des barjots climatosceptiques, quand un «Randi» a volé des courriels du GIEC pour y halluciner des manipulations. Et le résultat est le même, avec maintenant un pourcentage appréciable de la population qui croit que le changement climatique est un complot, et le blocage des actions vitales aux conférences des Nations Unies. Il n'est donc pas inconcevable que la science «classique» puisse elle aussi être entièrement détruite de cette façon, tout comme la parapsychologie, et que les physiciens doivent un jour faire la plonge dans les restaurants ou vendre des T-shirts pour financer accélérateurs de particules et robots martiens.

Epistémologie au combat

(Permalien) L'épistémologie et le combat sont deux notions antinomiques, puisque l'épistémologie cherche à établir LA vérité, quelle qu'elle soit, alors qu'un agresseur cherche à imposer «SA vérité», au besoin en perturbant les expériences. Mais si un agresseur tente de falsifier une recherche scientifique, ou d'influencer les résultats, alors le détecter et annuler son effet devient partie intégrante des protocoles expérimentaux et de la démarche scientifique elle-même.

Des exemples ci-dessus se dégagent clairement plusieurs problèmes:

- La publicité sélective donnée par les médias aux seuls échecs et erreurs, et leur censure des réussites (biais de publication), tend à décourager la recherche et à rendre difficile son intégration dans la société.

- Des imposteurs peuvent falsifier les résultats.

- Enfin, hostilité ou pessimisme peuvent intimider les sujets, voir directement modifier les résultats. En effet, si la pensée d'un sujet peut influencer un système matériel, alors la pensée simultanée d'un sceptique, ou même d'un simple spectateur, focalisée sur le même système, va aussi l'influencer! Ils font aussi partie de l'expérience! Il est alors clair qu'il faut éliminer cet effet parasite. Ceci vous paraîtra nouveau ou extraordinaire, mais c'est pourtant un fait déjà bien connu des scientifiques classiques: c'est tout simplement l'effet placebo causé par le «second aveugle» dans une expérience médicale.

Rappelons que les expériences médicales sont perturbées par le fameux effet placebo: quand un patient croit qu'il a reçu un médicament efficace, sa probabilité de guérison est plus élevée que si on ne lui dit rien. C'est l'effet placebo. L'effet inverse, ou effet nocebo, va rendre malade une personne qui pense avoir reçu un poison, alors qu'elle n'a rien reçu. Dans une expérience destinée à tester l'efficacité d'un médicament, il est alors nécessaire de tenir compte de ces effets. La méthode utilisée est d'avoir un groupe de patients qui reçoit le médicament, et un groupe qui ne le reçoit pas. Toutefois aucun de ces patients ne sait de quel groupe il fait partie. La comparaison des résultats des deux groupes permet alors de mesurer l'effet du médicament, sans être faussé par l'effet placebo. Toutefois on s'est aperçu que les infirmiers chargés de soigner ces patients ont aussi une influence! Pour cette raison, on procède selon une méthode dite du double aveugle: ni les patients (le premier aveugle) ni les infirmiers (le second aveugle) ne savent quel patient a reçu le médicament ou non. Et bien entendu, l'entourage des patients ne le sait pas non plus! Cet entourage est habituellement considéré comme faisant partie du «second aveugle», mais dans une expérience de parapsychologie, cet entourage inclut aussi le public, y compris des personnes au loin. Dans ce cas, ces personnes interfèrent simplement en sachant que l'expérience se déroule, une chose qui ne se produit pas dans le cadre privé d'une expérience médicale. Il faut donc compter le public comme un «troisième aveugle», et tenir compte de son influence avec des méthodes spécifiques, comme expliqué dans la suite de ce chapitre.

L'effet placebo est mal aimé des scientifiques, car ils ne savent pas l'expliquer, il a l'air «magique». C'est même franchement une épine dans le pied des rationalistes, confrontés quotidiennement à la preuve de la naïveté de leurs croyances. Bien entendu, aucune recherche n'a été faite pour l'expliquer, sauf quelques études comme MANTRA. L'explication des effets placebo ou nocebo est probablement multiple. On peut envisager des actions sociales ou psychologiques, entraînant des actions du cerveau sur l'organisme, par des hormones, le système immunitaire ou le système nerveux autonome. On peut aussi envisager des effets parapsychologiques proprement dits. L'explication définitive est probablement un mélange de tous ces effets, mais en l'état actuel de la connaissance il est impossible de dire dans quelles proportions.

 

Il est clair qu'une expérience de parapsychologie telle que l'étude MANTRA doit être réalisée en double aveugle, et c'est d'ailleurs ce qui a été fait. Toutefois l'échec de la seconde étude nous enseigne que cela n'était pas suffisant: la seconde expérience ayant reçu une grande publicité, il fallait s'attendre à ce que beaucoup d'autres personnes «prient» aussi pour que la seconde expérience rate (Contrairement à la première, réalisée confidentiellement). Ceci est la raison pour laquelle il faut procéder loin des «débats» publics pour qu'une telle expérience soit valable, en TRIPLE AVEUGLE: les patients ne savent pas, les infirmiers ne savent pas, et le public ne sait pas.

En effet, le public comprend des personnes qui vont projeter leurs attentes sur l'expérience, ainsi que des personnes hostiles souhaitant que l'expérience rate: idéologues matérialistes ou intégristes religieux, intérêts financiers, etc. Ces personnes vont aussi «prier», puisque, pour cela, il suffit de penser à l'objet visé par les prières, même de manière non intentionnelle. Elles vont donc influencer le résultat, souvent bien plus que le sujet lui-même, de par leur nombre.

(Sans parler de possibles groupes de barjots ou de satanistes qui pourraient faire des rituels pour influencer le résultat).

Comme il n'existe pas de blindage anti-pensée, le seul moyen d'éviter cela est que ces personnes ne pensent pas du tout à l'expérience. Et le seul moyen pour qu'elles n'y pensent pas est qu'elles ignorent l'existence de cette expérience. Alors l'expérience n'est pas annoncée, et elle a lieu en toute discrétion, pour éviter que n'importe qui y pense et embrouille les résultats. L'anonymat des personnes respecté. Les résultats ne sont annoncés au public que plusieurs années après, quand l'étude est terminée, les donnés analysées et les possible erreurs réctifiées.

Ainsi on construit une sorte de «cage de Faraday» autour de l'expérience!

 

D'après ce troisième critère, l'étude MANTRA II n'est donc pas valide, parce qu'elle a reçu beaucoup de publicité, et quantité de gens on placé de fortes attentes ou une forte hostilité dessus. Or ces deux sont bien connus pour tuer l'effet de la prière! Il aurait fallu que MANTRA II se déroule à la suite de MANTRA Pilot Study, avec les mêmes méthodes, sans publication intermédiaire. La démonstration scientifique publique de l'effet de la prière reste donc à faire, en triple aveugle... Mais qui le fera, maintenant que «The Lancet» a publié seulement le résultat négatif?

Si les DEUX études MANTRA avaient été négatives, ces remarques n'auraient guère de sens, on devrait alors conclure que la prière n'aurait pas d'effet. Le problème est que la première a donné un résultat positif très sûr (et suffisant). La question est alors de savoir pourquoi la seconde n'a pas montré d'effet, et pourquoi généralement les expériences de parapsychologie ne marchent que aléatoirement, comme si il y avait un faux contact dans la force. Les «sceptiques» ne tiennent compte que des résultats négatifs, affirmant que les résultats positifs sont dus à des erreurs (!!!). Le scientifique est contraint par les résultats positifs, mais doit se demander pourquoi ils ne se manifestent pas toujours. Cet effet de contre-prière est une cause possible.

A titre de comparaison, l'étude «Dutch Study» sur les NDE a été faite en toute discrétion, et elle a été un succès (également dans «The Lancet»). De plus cette expérience comportait un tri strict des données. En effet, les hôpitaux concernés étaient sensés signaler tous les cas de réanimation cardiaque, qu'il y ait NDE ou non. Les hôpitaux qui rapportaient un plus fort taux de NDE que les autres ont été éliminés, sur suspicion de «biais de publication». On peut toutefois remarquer que les NDE semblent mieux acceptées que les autres phénomènes parapsychologiques. La raison en est probablement les dogmes catholiques sur la survie (étiquetée positive) et sur la magie (étiquetée satanique). Ainsi le rationalisme aurait des racines dans le fanatisme religieux! Bizarre? Moi ça ne m'étonne pas du tout, hihihi! En effet, les idéologies étant causées par la structure de la pensée, elles survivent très bien à un changement de paradigme, par exemple religieux vers scientiste.

 

Le seul moyen de ne pas être visé par des manipulations de type «projet alpha» ou «nouvelle ufologie» est également de procéder discrètement: les discussions concernant la direction de la recherche ne sont pas publiques. (Et pourquoi le seraient-elles)

Ainsi, chaque nouvelle étude ou expérience n'est pas annoncée publiquement. Les résultats ne sont annoncés que plusieurs années après, quand l'étude est terminée et consolidée, et non pas en cours de route comme pour MANTRA.

Pour que cela marche, il faut bien sûr que l'ensemble de la recherche soit effectué discrètement: les chercheurs ne sont pas connus, et leur vie publique ne permet pas de déduire leurs véritables activités. Les forces de travail de la parapsychologie scientifique doivent devenir «underground». Ce n'est que quand des résultats sont sûrs et consolidés que l'on peut les publier, par des organismes qui jouent un rôle de façade, qui ne sont que la partie visible et publique d'un réseau qui compte des groupes discrets, voire secrets.

Un peu comme dans le film «Au-delà», où les chercheurs travaillent dans la discrétion, tout en faisant connaître leurs résultats par des auteurs de renom.

Une telle exigence de discrétion pourrait sembler extravagante ou paranoïaque aux yeux de scientifiques pour qui transparence et vérité sont des valeurs ultimes. C'est qu'il ne s'agit pas ici de cacher des échecs, mais bien de protéger la science elle-même, voire de protéger les scientifiques contre les pressions ou manipulations, involontaires ou délibérées. Ce n'est même pas une première, et on peut trouver de nombreux exemples ou science et développement technologique ont dû se faire en secret, en cachette du public, voire du pouvoir officiel:

- Le développement en secret de la célèbre voiture 2CV pendant la seconde guerre mondiale.

- Le développement de la première fusée française EA-41 à ergols liquides, par un amateur de la SAP, Jean-Jacques Barré, sur le plateau du Larzac, au nez et à la barbe de l'occupant nazi. Ces tests ont été repris ensuite par le CIEES en Algérie, et ils sont à l'origine des fusées françaises à ergols liquides Diamant, puis des fusées européennes Ariane.

- Le projet Manhattan, dont le but était certes criminel, mais qui a représenté une fantastique quantité de recherches et de travail, impliquant jusqu'à 130 000 personnes et vingt sites, le tout dans le plus grand secret. Certains sites n'étaient même pas connus des autorités locales, et la plupart des travailleurs ignoraient totalement ce à quoi ils participaient.

- Encore mieux, le «détonateur de proximité», un des ingrédients-clé qui ont permis de gagner la guerre, a impliqué des centaines d'usines, et plus d'un milion de personnes... sans aucune fuite!

- Le développement des premiers ordinateurs, toujours pendant la guerre. La contribution d'Alan Turing, un des pionniers de l'informatique, ne fut reconnue que des années après, quand le secret fut levé.

- Les premiers scientifiques opposés au nucléaire, qui devaient s'exprimer sous des pseudonymes dans les revues écologistes. (On en paie le prix, aujourd'hui).

- Plus tôt dans l'histoire, astronomes, alchimistes et Franc Maçons ont préparé le terrain à la révolution scientifique, en jonglant entre les persécutions et les autodafés, tout en préservant leurs connaissances techniques dans des confréries secrètes. La parapsychologie en est un peu à ce stade aujourd'hui.

Aujourd'hui nous ne sommes certes pas en conflit armé, mais on a tout de même bien une guerre sociale contre la science, qui peut aller jusqu'à des crimes physiques, comme on l'a vu avec les barjots climatosceptiques et l'échec désastreux des négociations de Copenhague et Cancun.

 

Ces coups bas sont de toutes façons le lot habituel de toute nouvelle forme de pensée ou de connaissance, de la part des habituels quelque pour cent de sociopathes. Il est totalement inutile de prendre ces gens de front, il vaut bien mieux consacrer ses énergies au travail, aller de l'avant et esquiver leurs coups (Comme Galilée), plutôt que de s'engager dans un combat inutile qui n'accélérera ni ne freinera l'Histoire.

 

Les groupes de recherche parapsychologique existants peuvent continuer à fonctionner comme ils ont l'habitude de le faire, organiser conférences et formations, faire fonctionner sites Internet et revues. Mais on ne doit pas pouvoir trouver facilement qui effectue les recherches elles-mêmes, ni où elles se font. Il est également nécessaire de cloisonner la recherche en unités qui agissent indépendamment les unes des autres, voire qui s'ignorent mutuellement. La première raison est de limiter les dégâts en cas d'infiltration, comme par exemple les deux imposteurs du projet alpha. La seconde est que si une unité de recherche est compromise (faute, cabale journalistique), les autres restent à l'abri.

 

Des cabales du genre projet alpha se reproduiront. Des persécutions ne sont pas impossibles. N'attendons pas d'y être confrontés.

 

Ajouté en Mars 2021: pour preuve, l'incroyable cabale menée par wikipedia et d'autres groupes hostiles à l'esprit humain, qui a contraint l'Université de Princeton à retirer sans explications les pages de l'expérience PEAR. Le site censuré, L'archive, le nouveau site, et la page de discussion de wikipedia. Mais le fait le plus compromettant est que wikipedia ait même pu faire retirer son historique de la wayback machine!

Une des fausses accusations de wikipédia contre l'étude PEAR mentionnait des «biais statistiques» sans préciser lesquels. La seule indication, a été de prétendre que l'on ne pourrait pas déceler des effets faibles avec une statistique. Ce mensonge flagrant a été vite retiré, et, ayant étudié la statistique, je peux dire pourquoi: il est tout à fait légitime d'utiliser de suffisamment grandes bases statistiques pour déceler des effets faibles. La meilleure preuve en est que exactement le même procédé a été utilisé avec succès par la collaboration scientifique «Calcium Radius Experiment (CREX)». Ils ont effectué 100000 milliards de mesures pour déceler des effets très discrets (0.00027%) de la force nucléaire faible, avec une précision suffisante. Article dans Phys.org, papier dans Physical Review Journals, autre papier dans Physical Review Journals.

 

 

Les «sujets psy» (et autres personnalités particulières, témoin d'ovni, de NDE, etc.) sont bien entendu indispensable à la recherche, car ils offrent l'opportunité d'observer plus régulièrement des phénomènes élusifs ou rares. Mais ils sont aussi la porte par où barjots et manipulateurs peuvent rentrer. Il convient donc de prendre toutes les précautions nécessaires contre les falsificateurs, mais aussi contre toutes les personnalités troublées qui peuvent prétendre «avoir des pouvoirs».

Les recherches sur le spiritisme au 19eme siècle ont été ruinées par des imposteurs se prétendant médiums, à une époque où la psychologie balbutiante ne permettait pas encore de les détecter. Dans le cas du projet alpha, des premiers tests avaient permis d'éliminer facilement les prétentieux, mais les deux illusionnistes professionnels ont pu aller trop loin. Il est pourtant impératif de les éliminer dès les premiers tests, avant de leur offrir la moindre caution.

Toutefois, les sujets psy ne sont pas du matériel expérimental. Ils sont des personnes, qu'il faut respecter. En tout premier, se montrer aimable et sympathique avec eux facilitera leur coopération tout comme l'obtention de résultats réels. La plupart apprécieront un cadre naturel, paisible et harmonieux, et seront intimidés par des locaux modernes, froids ou bruyants. Si on a besoin d'eux pour des périodes prolongées, il peut se révéler utile, voire indispensable, de les soutenir socialement, voire financièrement, sans pour autant leur imposer des conditions qui limiteraient leur vie personnelle. En particulier, si on n'a plus «besoin» d'eux, il faut penser qu'il leur faudra retrouver des ressources, un logement, etc.

(Encore que, quelqu'un disposant de pouvoirs psy aura de bien meilleures utilisations de son temps que de travailler dans un bureau)

Enfin il convient de protéger les sujets psy contre toute influence ou intimidation. Pour cela, un anonymat strict est nécessaire.

Les publications doivent concerner des résultats consolidés, en peer referee. Il serait intéressant que des (idéalement une) revues spécialisées rassemblent les publications, articles, actualités, etc. des différentes organisations et opinions. Il serait également intéressant que des colloques privés aient lieu régulièrement, rassemblant les spécialistes à l'abri des spéculations du public ou des médias.

Ceci n'est évidemment pas une invite à se couper du public: conférences et conventions publiques restent possible, mais la direction des travaux se fait en privé.

Aujourd'hui Internet et les mondes virtuels permettent de réaliser revues et réunions internationales à un coût très modeste, et sans dépendre du monde de l'édition. Ainsi, si quelqu'un veut réitérer le coup de la «nouvelle ufologie», son livre ne reçoit pas la caution implicite de la communauté des chercheurs.

Toutes les études doivent être répertoriées, même celles qui n'ont pas marché, afin d'éviter le biais de publication dans les méta-études.

Les finances ont toujours été le point délicat. Il faut un financement stable et indépendant, qui serait basé sur un réseau de gens informés ayant confiance en la recherche, plutôt que qu'un financement institutionnel peu fiable, ou que l'aide variable du public. Ce que l'on ne devrait plus voir est de construire le télescope Allen, juste pour se retrouver incapables de le faire fonctionner...

Une (ou deux) revue centralisant les publications en peer referee est ce qui a manqué au mouvement ufologique pour se défendre de l'attaque de la «nouvelle ufologie». Les ufologues n'avaient pas de revue unique, chaque groupe avait la sienne! Comment, alors, se faisait la réflexion collective du mouvement? Par des livres, publiés en tant qu'initiatives personnelles par des spécialistes autoproclamés. Ces livres recevaient beaucoup de publicité, ou restaient inconnus, en fonction uniquement des intérêts commerciaux de quelques maisons d'édition. Ainsi seuls les points de vue acceptés par ces maisons d'édition pouvaient être débattus en ufologie! A l'inverse, n'importe qui pouvait rentrer dans le circuit, et devenir un «pair», simplement en écrivant un «livre sur les ovnis»! C'est ce qu'a fait Michel Monnerie, qui n'était même pas un chercheur, mais qui avait l'appui d'éditeurs hostiles aux ovnis.

Ajouté en Mars 2016: Qui plus est, ces maisons d'édition, loin d'aider l'étude scientifique des ovnis, publiaient ces livres dans des «collections» sur l'archéologie fiction et autres pseudo-mystères. Ce qui rendait en fait un fort mauvais service à l'ufologie, en l'assimilant à ces calembredaines. Et de fait, beaucoup refusaient de lire ces livres, simplement en voyant le nom d'une de ces «collections». De plus le format «livre», originalement prévu pour les romans, diluait le propos des auteurs, par rapport à la concision du format «publication scientifique».

Ainsi, les publications scientifiques en peer referee, articles ou études, seront la base, la référence définissant l'état d'avancement de l'étude de la parapsychologie. N'importe qui pourra toujours, à partir de cela, écrire des livres de vulgarisation ou de réflexion. Mais les personnes qui souhaitent «publier des livres» comme cela se faisait en ufologie, devront baser leurs réflexions sur les expériences réelles, si elles veulent une caution scientifique pour leur travail. Faute de quoi leurs publications resteront déconnectées de la véritable recherche.

 

Les soutiens financiers demanderont toujours des comptes sur l'usage de leur argent. Les satisfaire demande le respect sans faille de la méthode scientifique. Mais les précautions ci-dessus sont aussi une sérieuse garantie que ce travail ne sera pas détruit par un barjot ou par une cabale médiatique.

 

En clair, ce que je préconise ici, est une recherche discrète, qui fait son travail en silence, avec ses propres publications et contrôles internes, sans se rendre dépendante des médias ou des maisons d'édition, sans avoir de comptes à rendre, ni à des mouvements de barjots conspirationistes, ni à des pseudo-philosophes «sceptiques».

Ajouté en Aout 2018: expérience acquise avec Internet: il est inutile de «répondre aux débats», en particulier dans les médias soumis au système. Ne pas nourrir les trolls!

 

Ces méthodes ressemblent fort à des histoires d'espionnage. Techniquement, c'en est, avec toutefois une énorme différence: l'espionnage est un monde cruel, paranoïaque et sans scrupule, alors que la science est, au contraire, un monde qui défend des valeurs humaines telles que la transparence, les droits de l'homme et la liberté.

Ce ne serait de toutes façons pas la première fois que la connaissance, le droit ou la liberté devraient se se cacher du public, voire des pouvoirs publics: popopopom les scientifiques parlent aux scientifiques…

Le Psi-missing

(Permalien) Ajouté en Septembre 2021.

L'institut Metapsychique International consacre une page à cet intriguant phénomène. En gros, dans un test, des personnes qui ne croient pas aux effets psy ne donnent pas des réponses justes ou fausses au hasard, mais davantage de réponses fausses que l'on s'attendrait des statistiques. Entendons-nous bien, ceci est encore un effet statistiquement significatif, pointant à un effet psi réel, et ces réponses ont tout autant valeur de preuve que les bonnes. Mais, si l'on n'y prend pas garde, la moyenne des réponses va s'annuler, donnant un résultat apparemment négatif.

(Ajouté en Aout 2022) Entendons-nous bien: le psi-missing est une application correcte des statistiques, contrairement à un mensonge de wikipédia prétendant que les parapsychologues compteraient les réponses fausses comme justes.

 

Ce phénomène pose plusieurs genres de question:

 

Comment le psi-missing se produit-il? S'agissant d'un véritable phénomène psi, il ne peut pas être causé par le cerveau, qui est un objet matériel incapable de produire de tels effets. Il provient donc de la conscience de la personne. Il s'agirait donc de l'équivalent d'une névrose (chapitre V-12), mais se produisant dans la conscience spirituelle, au lieu du cerveau. C'est ce que la tradition appelle un karma, résultant dans ce cas du matérialisme (l'ignorance, ou incompréhension de la nature du monde). Le psi-missing constitue donc une preuve de l'existence du karma des personnes. Karma qui, comme une névrose neurologique, sélectionne les expériences de vie de la personne. D'où le biais de confirmation de son préjugé. C'est une expérience de vie misérable et frustrante, similaire à celle d'être enfermé dans une bulle Internet conspirationniste angoissante.

(Ajouté en Aout 2022) Une explication possible est que ce karma serait un «virus spirituel», l'idée profondément enracinnée, acceptée et intériorisée, comme quoi nous n'aurions «pas le droit» de faire ce genre de choses. Cela pourrait par exemple résulter du tabou catholique, dont le monde moderne matérialiste a hérité. D'où ce monde moderne moins magique que autrefois. Un tel karma pourrait aussi se manifester par une attirance inconsciente vers des situations où nous somme perdants, soumis, persécutés, etc. Voire même par des rêveries éveillées de ce genre.

 

Comment se prémunir du psi-missing dans les expériences? En toute rigueur, le psi-missing est aussi un effet. Toutefois, si on on comptait cet effet dans les expériences, alors on prêterait le flanc à des critiques malveillantes du genre «ils comptent les résultats négatifs!». Pour cette raison, je pense qu'il vaudrait mieux, dans une étude destinée à la publication, sélectionner des sujets psy sains, et si on a besoin d'un groupe de contrôle prendre des gens au hasard. Je pense aussi qu'il serait plus intéressant de mesurer la variance des résultats, qui pourrait finalement être un meilleur critère que la moyenne.

Ceci renvoie une fois de plus aux sujets psy, ceux qui se montrent plus doués que la moyenne.

 

Le psi-missing contribue aux échecs à reproduire les expériences, en particulier si les contrôles et tentatives de reproduction sont faites par des personnes hostiles. D'où l'intérêt d'en tenir compte dans les protocoles expérimentaux pour reproduction.

Mon avis serait d'ailleurs de ne plus chercher à convaincre les négationnistes psy (Un travail à refaire à chaque génération de toutes façons, puisqu'il ne sera pas publié dans les médias, et qu'il sera donc «oublié»). Je pense qu'il vaudrait mieux travailler discrètement à un réseau de relations, en particulier parmi les scientifiques et les personnes spirituelles. Malheureusement, nous sommes encore dispersés entre groupes brandissant chacun sa «liberté d'expression», alors que nous avons besoin d'une université avec un cursus de connaissances prouvées, des cours de statistiques, des archives, des publications et un contrôle par les pairs.

 

Un pratiquant spirituel observe souvent ce genre de phénomènes. L'obtention de «pouvoirs psy» étant le principal critère des grandes réalisations, le pratiquant est souvent tenté de «vérifier». Vérification frustrante, car «cela marche»... une fois, pour ne pas se reproduire ensuite. L'explication classique est que l'égo est tout émoustillé par «son» succès, et il se met à faire du «grasping», ce qui empêche alors radicalement la conscience spirituelle de se manifester (part V). Plus subtil, on pourrait avoir un karma spirituel du genre «non c'est trop beau je ne mérite pas ça». Le syndrome de l'imposteur, version spirituelle!

 

Est-il opportun de dévoiler les phénomènes psy au grand public? C'est ce que nous allons voir dans le sous-chapitre suivant:

A t-on le droit de dévoiler les
phénomènes parapsychologiques au grand public?

(Permalien) La question n'est pas simple. Si on voit l'effroyable expérience du nucléaire, il est clair que les scientifiques qui ont découvert la réaction en chaîne de l'uranium auraient mieux fait de se taire à tous jamais. Un groupe secret, Pugwash, a d'ailleurs été créé, afin de préserver l'humanité de la divulgation d'autres découvertes calamiteuses. Peine perdue, puisque les entreprises privées qui foncent, toutes sécurités désactivées, dans les domaines de la biologie et de la génétique, éliminent d'avance toute considération humanitaire ou écologique. Ainsi on peut penser que tout ce qui est découvrable sera découvert. Il vaut donc mieux prévenir que guérir: que ce soient les sages qui découvrent d'abord, afin d'encadrer l'usage avant que de nouvelles catastrophes ne nous tombent dessus.

La parapsychologie peut-elle mener à des catastrophes? On frémit à l'idée d'un dictateur possédant des pouvoirs supérieurs à toutes les armes, ou capable de téléguider les gens contre leur volonté, voire totalement à leur insu. Effectivement, tant aux Etats Unis qu'en URSS, plusieurs tentatives ont eu lieu pour utiliser ces pouvoirs à des fins d'espionnage, voire d'action militaire à distance. Heureusement, il semble qu'il n'en soit rien résulté. Pour le moment...

Toutefois la parapsychologie apporte un risque tout autre. Et ce risque s'est déjà concrétisé, faisant davantage de morts et des pertes de civilisation que toutes les autres guerres réunies.

Par exemple, si l'on regarde le message de Jésus, il peut se résumer à «aimons-nous les uns les autres». Mais Jésus a donné un poids énorme à son message en faisant les miracles (dont l'existence historique est attestée par plusieurs auteurs latins classiques, dont Pline le jeune et Flavius Josèphe, ce dernier ayant côtoyé des témoins directs. Il ne s'agit donc pas d'histoires inventées dans les siècles suivants: les tout premiers Chrétiens, dès l'arrivée de Saint Paul à Rome dans les années 40, étaient persuadés de l'existence de ces miracles). Cela est très bien, mais le problème qui est apparu est que certaines personnes se réclamant de Jésus ont massivement instrumentalisé ces miracles pour justifier des crimes totalement à l'opposé du message d'amour originel: inquisition, massacres, bûchers, guerres de religion, croisades, colonisations, puritanisme, mutilations sexuelles, autodafés, discriminations, destructions de connaissances, génocides culturels et physiques, etc. etc. etc. Le risque est donc clairement que des gens placent d'immenses attentes ou imputations sur d'éventuelle découvertes en parapsychologie, ou bien fassent aveuglément confiance à quiconque manifesterait des pouvoirs, et se livrent alors à des attitudes dangereuses, pour elles ou pour les autres. Quand on voit l'amplitude et la durée des crimes commis par les fanatiques religieux, on peut légitimement être inquiet.

 

Une raison probable, plus délicate, est ce que Bertrand Méheust a appelé l'«élusivité»: Il a remarqué que, aussi extraordinaire que puisse paraître une observation d'ovni pour un témoin (violation des lois de la physique, révélations cosmiques ou spirituelles), le cours des évènements ne franchit jamais le cap oû la société entière est confrontée de manière indubitable et irréversible à la réalité du phénomène ou aux bouleversements philosophiques qu'il implique. Si ce principe d'élusivité concerne aussi l'ensemble des phénomènes parapsychologiques, alors la preuve de leur existence risque de rester accessible à seulement l'élite qui accepte leur existence sans piquer une crise d'urticaire. Sans parler de leurs éventuelles applications... comme la prière pour les malades.

Ce qui expliquerait bien l'échec de la seconde étude MANTRA. Il est aussi tout à fait remarquable que c'est leur auteur lui-même, Mitchell Krucoff, qui a décidé de ne publier que l'expérience ratée dans «The Lancet», tandis que l'expérience réussie n'a jamais été publiée sous la forme d'un papier scientifique. Ne sait que celui qui veut savoir...

 

Le Bouddhisme du grand véhicule a une attitude stricte envers les démonstrations de pouvoirs spirituel. Le Bouddhisme reconnaît l'existence de tels pouvoirs. Toutefois, les rechercher est considéré comme futile, puisqu'ils sont la conséquence d'obtentions spirituelles de bien plus grande valeur. Mais il y a plus précis. Les voeux de Boddhisattva engagent à les utiliser, si cela peut aider l'évolution et le bien des êtres. Toutefois il est interdit aux Bouddhistes de faire état de leurs pouvoirs spirituels, supposés ou réels. On a ainsi ce paradoxe, de nombreux maîtres bouddhistes qui décrivent les critères pour obtenir de tels pouvoirs, qui satisfont ces critères, mais qui se comportent de manière tout à fait ordinaire. Juste quelques manifestations élusives sont attestées autour d'évènements spéciaux, par exemple la petite enfance du Karmapa, ou la crémation de certains Lamas. (Ajouté en Mars 2021: il y a eu depuis plusieurs cas de Toukdam en Europe, dont un auquel j'ai personnellement assisté. Et ça c'est pas élusif, c'est le grand jeu! Enfin si, mais l'élusivité s'est manifestée autrement: personne n'en parle!). On peut penser que la raison de cette circonspection des Bouddhistes tient aux risques de voir de tels pouvoirs utilisés comme caution à des attitudes criminelles, comme dans l'exemple de l'intégrisme catholique. Mais je pense qu'il y a une autre raison plus subtile: le but du développement spirituel n'est pas le pouvoir, mais la sagesse et le coeur. Ainsi les gens doivent s'engager sur le chemin spirituel, non pas dans le but d'augmenter les pouvoirs de leur ego, mais au contraire dans le but de libérer leur esprit de cet égo, et de développer leur amour d'autrui. Ce n'est que quand on a réalisé cela, que les pouvoirs deviennent une aide utile, au lieu d'un terrible piège. Ainsi, il vaut infiniment mieux suivre un Gandhi ou un Abbé Pierre sans pouvoirs, qu'un chef de secte qui en aurait.

 

Des publications peu connues prêtent le flanc à la désinformation.

(Ajouté en Septembre 2021) La désinformation a déjà des effets dramatiques sur la science classique (déni climatique, déni du covid19…) malgré l'existence d'académies, d'un statut public, de revues de vulgarisation etc. qui lui permettent de parler d'une seule voix, et (en théorie) plus fort que les idiots.

Le problème est que tout ceci est absent de la psychophysique, faute d'accès aux revues scientifiques et aux médias à grande diffusion. Ainsi les confirmations scientifiques et observationnelles récentes restent ignorées du grand public (désinformation réductrice). Il suffit alors de ne pas les mentionner pour faire comme si ces avancées n'avaient jamais eu lieu. Et dans 15 ans on nous demandera à nouveau de tout prouver, en un cycle sans fin.

Pire, toute information peut être impunément déformée, afin d'induire le public et les gouvernements en erreur: sectes, fausses théories, vraies théories déformées, concepts vicieux, etc. parlent sans démenti ni rectification. On a même des revues spécialisées dans ce sport, bien financées et largement distribuées vers le grand public. Un exemple extrême de cette désinformation amplifiante est Nexus, dont les financements sont anonymes. Mais on en trouve plusieurs autres plus discrètement maquillées en revues scientifiques ou en magazines gratuits écolos, utilisant soit un vocabulaire «scientifique», soit des mots adaptés au public visé. Ainsi, pour le non-informé, la voix du spécialiste est indiscernable des élucubrations, sans que les dits spécialistes puissent faire entendre leurs démentis ou leurs corrections. Même la science classique est victime de ce procédé, par exemple en diététique ou en médecine.

Cette situation fait qu'il vaut mieux ne rien divulguer vers le grand public, tant que nous n'avons pas des moyens au moins égaux à ceux de la science classique.

Par contre il nous faut nos propres universités, sinon la prochaine génération de psychophysiciens confondront eux aussi notre travail avec les élucubrations, et ils se lanceront à leur tour dans d'inutiles tentatives de convaincre d'habiles sophisticiens négationnistes.

 

 

Tout ceci est très embêtant pour des scientifiques, dont le but est justement de vérifier l'existence d'un phénomène, et ensuite de faire connaître ce phénomène au grand public.

Alors?

Ce que je préconise serait de se concentrer pour le moment sur la vérification et l'étude des phénomènes, en procédant avec les méthodes discrètes décrites au sous-chapitre précédent. En effet, si l'existence des phénomènes parapsychologiques ne fait plus de doutes aujourd'hui, il reste toutefois beaucoup à faire pour les comprendre et décoder leurs modalités d'apparition. La divulgation viendra en son temps, quand on aura un corps de connaissances suffisamment solides à offrir, ou des applications utiles par des spécialistes conscients des dangers possibles. D'ici là, les personnes intéressées pourront toujours facilement trouver les associations publiques et les revues. Ainsi les personnes intéressées pourront toujours s'informer, et, si elles satisfont les critères, elles pourront alors rejoindre les chercheurs, comme scientifiques ou comme sujets psy.

Parapsychologie et spiritualité

(Permalien) La parapsychologie, de par ses relations avec l'esprit, nous pose un défi: on ne peut l'étudier comme on le ferait de produits dans une éprouvette, puisqu'elle implique notre propre pensée (c'est d'ailleurs le but de ce livre que d'étendre la démarche scientifique à ce cas). Dans ces conditions, il me paraît nécessaire que toute personne impliquée dans ces recherches s'engage aussi dans une discipline spirituelle, visant au minimum à nettoyer notre esprit des névroses les plus courantes. De plus, il y a de fortes indications (surtout dans les NDE) que phénomènes parapsychologiques et vie harmonieuse soient reliés. Si il en est ainsi, la parapsychologie ne pourrait être utilisée que pour offrir amour, beauté et harmonie, pour rechercher une vie plus belle et plus harmonieuse. Il se pourrait même que l'on ne puisse l'étudier que dans ce but!

Ceci devrait donc orienter toute recherche en coordination avec de tels buts humanitaires et positifs.

Ces conditions sont de toutes façons indispensables pour éviter querelles et dissensions entre groupes, ou entre personnes travaillant ensemble dans un centre. Cela offrira aussi un cadre plus favorable et plus agréable, tant aux sujets psy, qu'aux travailleurs, et même aux sponsors.

L'ufologie a été un exemple de ce qu'il ne faut pas faire: les gens devenant ennemis en fonction de leurs opinions, voire de leurs personnalités, et chacun crée sa chapelle hostile aux autres, au lieu d'aider à un but commun. Toute rupture ou erreur se répercute alors inévitablement à l'ensemble, et les casseurs n'ont aucun mal à s'immiscer entre des blocs qu'aucun ciment ne relie.

Cette nécessité d'un travail psychologique ou spirituel est un conseil que je donne régulièrement à tout le monde, depuis que j'ai compris sa nécessité, à la suite des échecs ridicules des communautés des années 1968-1970. Depuis, je vois le monde se diviser en deux catégories: 1) ceux qui ont suivi ce conseil et qui réussissent quelque chose, et 2) rien.

Le révisionnisme scientifique (déni des résultats passés)

(Permalien) (Ce sous-chapitre ajouté en Juillet 2022) En politique, le révisionnisme est le déni ou la réinterprétation de faits passés, afin d'en tirer des conclusions mensongères pour le présent. C'est une manipulation mentale grave, largement utilisée par les totalitaires et les faux démocrates de tous les bords.

En parapsychologie on observe une attitude similaire: le déni des études scientifiques passées. Ainsi chaque génération d'ânes sceptiques peut-elle re-braire mot pour mot «Il n'y a aucun résultat scientifique connu», avec une périodicité d'environ 40 ans, le temps pour chaque génération «d'oublier» les résultats réellement publiés. On a plusieurs exemples:

-Les ovnis (chapitre VII-2) ont été l'objet d'études scientifiques dans les années 1960-70, avec même une hypothèse assez élaborée, l'hypothèse psychique de John E Mack. Mais en 2022 les militaires Américains et la NASA qui «découvrent» les ovnis se proposent de repartir à zéro, «dans le cadre de la science acceptées», c'est à dire matérialiste. Ainsi leur faudra t-il refaire des années d'études coûteuses, qui les mèneront, tout comme les précédents, à l'impossibilité d'expliquer matériellement les ovnis.

-Les travaux de Simon J Sherwood sur la paralysie du sommeil sont publiés sur une «free Library», noyés parmi des dizaines de milliers d'articles. Bon, en cherchant un peu, il est sur le The Journal of Parapsychology, avec comité de lecture.

-L'existence des phénomènes PK voit déjà plusieurs générations d'études «oubliées», et les études récentes comme PEAR et le Global Consciousness Project sont en train de prendre la même voie, avec la suppression des pages Internet, la mort des scientifiques responsables, et une campagne FUD de wikipédia suggérant des «biais statistiques». Puis aucune trace ne reste de cette magouille, car les pages de discussion de wikipédia ont été retirées des Archives!!!

-Les études sur les NDE (chapitre V-9) démontrant la nature «transcendante» du phénomène, comme la «Dutch study», n'ont été publiées que dans un journal médical où personne ne pensera à aller les chercher (Texte complet, d'autres études par l'IANDS. Autres liens ici). Ainsi dans 40 ans les chercheurs devront-ils repartir à zéro: chercher à démontrer l'existence des NDE.

-L'observation de phénomènes parapsychologiques forts, comme le Toukdam (dont je suis moi-même témoin oculaire) dans les années 2000-2020 aurait normalement du changer complètement l'attitude de la société et de la science, à propos de ces phénomènes. Il n'en a rien été, par la faute de la censure absolue dans les médias comme dans les revues scientifiques. Aussi dans 40 ans, quand les témoins oculaires seront morts, les sceptiques pourront-ils à nouveau braire rituellement, sans pouvoir être réfutés par Popper, que ces récits sont «des légendes» «embellies» par «les croyants».

C'est un problème grave, car chaque génération doit refaire de longues et coûteuses études, recréer des réseaux, une culture, etc. pour à chaque fois s'entendre dire qu'il y a eu des fraudes, sans pouvoir répondre à ces accusations faute de comités de lecture par les pairs, faute de témoins et de publications autres que dans des cercles étroits. Même les archives Internet ne suffisent pas, car une fois les scientifiques morts les ânes sceptiques peuvent braire n'importe quoi.

C'est la raison pour laquelle je propose une «Université Shedrupling» en charge de rassembler toutes les études, et surtout de passer ces résultats aux futures générations de chercheurs. N'attendez pas que ce site disparaisse!!

 

 

 

 

 

 

Epistémologie Generale        Chapitre II-9       

 

 

 

 

 

 

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