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Epistémologie Generale        Chapitre II-6       

 

II-6 Rationalité et rationalisme

 

(Permalien)(Etait le chapitre 16 dans la version 1)

 

Tout le monde Aristotélicien et scientifique a développé les notions de rationalité et d'objectivité: faire des raisonnements (et appliquer concrètement les décisions qui en découlent) qui décrivent bien la réalité et non des a priori, préférences, attachements ou aversions personnels, idéologiques ou culturels, qui ressortent tous du biais psychologique. On ne peut contester cette intention sur le fond, sinon il est inutile de parler de logique, de raisonnement ni même de vérité. Cet objectif a été en gros atteint dans les domaines des sciences physiques ou assimilées (chimie...), malgré quelques petits exemples de conflits ou de parti pris que l'on peut y trouver.

Toutefois dès qu'il s'agit de domaines ou l'être humain entre en jeu (modes de vie, motivations, décisions politiques...) les discours utilisant des mots tels que rationalité, science, objectivité, mènent fréquemment à des résultats humainement inacceptables, tels que la souffrance, l'exploitation des gens ou la destruction de la nature. Si l'on en croit ce genre de discours, on a la connaissance scientifique/économique rationnelle matérielle objective et exacte d'un côté, qui s'oppose aux croyances écologiques/spirituelles subjectives et illusoires de l'autre. Souvent on en arrive à des visions ridicules et caricaturales, avec d'un côté les bons scientifiques, économistes et politiciens sérieux en costume cravate menant le monde vers le progrès, et de l'autre des écologistes/spiritualistes hippies rêveurs en chemise à fleurs, qui veulent détruire le mode de vie occidental! Cette opposition est si profondément implantée dans les esprits que ceux qui contestent le «rationalisme» ne font généralement qu'inverser la problématique, se conformant à la seconde vue tout en gardant la même composition des deux termes.

(Ce qui précède a été écrit en 1999, peu de temps après l'appel de Heidelberg, qui fut une claire caution de la science en faveur des politiques anti-écologiques. Depuis, les scientifiques ont dénoncé cette manipulation, et d'autres manipulations telles que les fausses études sur le tabagisme passif, et bien entendu la propagande climatosceptique à l'aide de fausses données. De plus, la science a aussi reconnu la réalité de la plupart des phénomènes parapsychologiques. Ainsi, la science s'est tout de même montrée capable d'auto-critique pour sortir de cette ornière. Toutefois, cette vue «rationaliste» dangereuse est toujours très présente dans les affaires, les administrations et la politique, de droite ou de gauche. Pour preuve, les ridicules échecs des conférences de Copenhague et Cancun à démarrer des actions rationnelles contre le changement climatique, telles que développer des usines thermochimiques (pétrole solaire) ou héliothermiques).

 

 

Dépliage

(Permalien) Bon. Mettons le sur la table, on va trier. Objectif est opposé de subjectif, oui, rationnel à irrationnel, oui, illusion et croyance sont opposés de connaissance, oui, matériel est opposé de spirituel, oui. Mais pourquoi donc avoir ainsi associé inséparablement ces quatre oppositions? Que voilà donc un beau fagot sémantique (note 17), typique des discours simplistes et dualistes:

Discours dualiste confus opposant science et spiritualité

Ce sac de noeuds ressemble étrangement aux diagrammes quadripolaires ignominieusement écrasés que l'on a vus au Chapitre I-5 et qui introduisent d'effroyables confusions entre termes qui ne devraient jamais être mélangés, ni même associés. Suivons la piste. L'opposition connaissance/croyance (ou connaissance/illusion) est manifestement du type bien/mal, ou au minimum adéquate/non-adéquate: personne ne peut délibérément souhaiter s'illusionner. Donc c'est un axe vertical, avec l'illusion en bas, et la connaissance en haut. En première approximation rationnel/irrationnel aussi, puisque irrationnel n'est pas adapté au but poursuivi, alors que rationnel l'est. Matériel et spirituel sont deux lieux de la réalité. Il n'y a aucune raison de les opposer, et encore moins de prétendre en éliminer un des deux. Donc ils sont à même niveau, sur un axe horizontal. Objectif et subjectif sont également deux lieux de l'expérience humaine: Certaines expériences et perceptions sont partageables ou collectives, d'autres sont le propre de l'expérience individuelle. Là encore on ne peut rejeter ni l'un ni l'autre de ces deux termes sans renoncer à des attributs humains essentiels. Même niveau là aussi.

Déplions donc le fagot; effectivement si on coupe le lien arbitraire il s'épanouit avec soulagement en un beau diagramme quadripolaires (voir au Chapitre I-4 pour le sens des termes techniques).

Plus exactement c'est un diagramme hexapolaire, puisqu'il y a deux axes Yin-Yang horizontaux (un droite-gauche, et un devant-derrière). Mais on simplifiera en montrant deux diagrammes quadripolaires: à gauche, l'état d'esprit de l'observateur, et à droite (en italique) la réalité qu'il observe.

Diagramme quadripolaire harmonisant science et spiritualité

Oooh mais nous avons déjà vu celui de gauche au chapitre I-8, à propos de logique, où déjà il nous avait fallu démystifier une problématique similaire, à propos du sens du mot «rationnel». Il n'est pas étonnant que la même clarification profite aussi à l'épistémologie. Ainsi, avec ces deux diagrammes, il est maintenant facile de commenter chacun de ces points, cette fois du point de vue de l'épistémologie.

En toute rigueur, le dépliage d'un fagot sémantique est assez risqué, avec des saletés qui tombent sur la table, et même parfois des crocs empoisonnés qui nous sautent à la figure. Par exemple on trouve un autre diagramme à propos du style vestimentaire, opposant le scientifique sérieux en costume cravate et le hippie rêveur en chemise à fleurs. Mais seuls des crétins complets iront penser qu'il puisse y avoir un quelconque relation entre le style vestimentaire et la compétence scientifique. D'ailleurs, on a bien vu dans Second Life que les elfes sont les meilleurs en science.

Une autre remarque intéressante est que, du fait que ces deux diagrammes sont arbitrairement liés, une personne donnée se situe obligatoirement à la même hauteur dans chacun d'eux. Cela explique que les erreurs dans le premier diagramme sont presque toujours liées à un aveuglement correspondant dans le second. Par exemple un rationaliste (3) est généralement matérialiste (3'), ou une personne sans l'esprit d'analyse (1) sera généralement dogmatique religieuse (4'). Les exceptions à cette règle sont moins courantes, mais plus vicieuses, par exemple l'esprit d'analyse appliqué à la justification des dogmes religieux (4').

 

Bien entendu on retrouve la Séphire Yang (1) et la Qliphah ¥in (4), les deux lieux de l'habituelle pseudo-dichotomie science/croyance:

(1) est manifestement le domaine de la science physique s'occupant de (1'), la réalité physique. Du point de vue épistémologique, c'est une démarche exacte, objective, rationnelle, qui contourne le biais psychologique par la confrontation avec l'expérience matérielle objective, et est tournée vers l'extérieur de l'humain, vers la matière, et qui repose sur la preuve matérielle.

(4') est le domaine des croyances et a priori arbitraires, basés sur le conformisme social, l'attachement et l'aversion, l'absence de méthode, le biais psychologique. Beaucoup de religieux ont l'état d'esprit (4), ainsi que certains écologistes et certains adeptes du Nouvel âge. Bouh! Sortez-vous de là, les gars!

Une erreur ici serait de superposer et confondre les deux diagrammes ci-dessus, et considérer, par exemple, que l'esprit analytique (1) s'appliquerait aux faits matériels (1'), tandis que l'intuition (2) conviendrait aux faits intérieurs (2'). Cela arrive souvent, mais pas toujours. Ainsi l'analyse (1) est souvent utile en (2') spiritualité, psychologie, art, morale, etc. L'intuition (2) n'est pas utilisée pour décrire la physique, mais elle est souvent utilisée dans son enseignement, et elle a permis nombre de découvertes dans ce domaine.

Similairement, il serait hâtif de dire que des personnes en (3)(fausse analyse) n'accepteraient que des choses en (3'), tandis que des gens en (4)(fausse intuition) n'auraient que des croyances en (4'). Des erreurs croisées sont tout à fait possibles, et courantes, telles que la rationalisation de croyances religieuses, ou une fausse intuition dans une pseudoscience. De toutes façons, (3) et (4) étant des situations réciproques dualistes, on ne peut que se méfier de toute personne en bas du diagramme, qu'elle soit de «notre» côté ou pas.

 

 

Mais maintenant, le diagramme démontre sa force prédictive et son utilité, en laissant prévoir l'existence de deux autres lieux, une seconde Séphire Yin (4) et une seconde Qliphah ¥ang (3). Ces lieux doivent correspondre à des comportements humains réels, que l'on peut donc s'attendre à rencontrer dans la vie.

L'esprit d'analyse (1) appliqué à (2'), l'expérience humaine, peut loger une science économique, sociale et politique qui tienne compte de l'ensemble des besoins fondamentaux de l'être humain, sans lui imposer de limitation arbitraire à sa vie intérieure, spirituelle, culturelle ou affective. (Voir la sixième partie sur la société)

(2) est donc le lieu d'une science exacte de l'esprit humain. Si vous ignoriez l'existence de ce lieu, si vous n'avez jamais regardé là, sans doute penserez vous qu'il n'y a personne. Coucou: il y a déjà plein de monde. Et pas triste. On y parle sanscrit, tibétain, chinois, Hébreu, et quelques autres langues véhicules d'autres recherches spirituelles authentiques. Du point de vue épistémologique, (2) est une démarche exacte, objective, rationnelle, qui doit passer par la suppression du biais psychologique de l'expérienceur. Elle est tournée vers l'intérieur de l'humain, vers l'esprit, et elle repose sur la preuve spirituelle, comme les mathématiques reposent sur la preuve logique. Ce n'est pas moi qui a inventé l'épistémologie générale, elle existe depuis 2000 ans. Elle attend juste son Lavoisier, pour sortir définitivement de toute croyance, qu'elle soit religieuse, morale ou politique.

(2) offre aussi la place à une culture sans a priori, l'harmonie et la poésie «scientifiques», et sans doute beaucoup d'autres choses.

En descendant de (1) vers (3), on peut trouver certaines spéculations sur les limites de la physique: le réel absolu ne serait pas atteignable, on n'en obtiendrait qu'une vision qui dépendrait de nos moyens de perception ou de mesure. Pour ma part je n'aime pas cette vue, aussi je laisse spéculer.

(3) est le lieu des erreurs et fraudes scientifiques, résultant de considérations personnelles (esprit de clan, intérêts financiers, vexation d'être trouvé en erreur).

Mais (3) est surtout le lieu de toutes les idéologies anti-humaines (3') prétendant être de la science ou de la rationalité: scientisme (note 92), rationalisme, réductionnisme, technocratie, méthodes administratives inhumaines... Hep vous là! Montrez-nous ce que vous êtes en train de faire!

Le procédé est toujours le même, depuis que la science (1) a supplanté la religion, en tant que référence la plus crédible pour nos sociétés: l'état d'esprit intuitif (2) et les données humaines (2') refont toujours surface (simplement parce que nous sommes des êtres humains), à chaque fois qu'ils sont menacés par des intérêts égocentriques, des décisions administratives inhumaines, la dictature, la violence, ou la destruction de la nature. Alors des idéologies pseudo-rationnelles (3') sont créées, pour justifier les comportements anti-humains, et leur donner l'apparence de la science, de la raison, ou d'une bonne administration.

Le cas de référence de telles manipulations est les théories racistes du 19eme siècle, inventées pour justifier la colonisation contre les revendications de liberté et d'égalité: les noirs étaient «scientifiquement» décrits comme inférieurs, et donc voués à être dirigés par les blancs. Ce cas est très rance aujourd'hui, mais on a toujours des tas de méthodes administratives et de discours «rationnels» inventés contre une économie juste, ou contre la préservation de la nature. Citons les fraudes scientifiques de l'industrie du tabac (affaire Ragnar Rylander), ou la théorie du lobby nucléaire comme quoi les faibles doses de radioactivité n'auraient aucun effet. Le cas le plus élaboré est la pseudoscience du béhaviourisme, inventée pour couvrir les cruelles expériences de vivisection sur les animaux (quand ce n'est pas sur les humains, cela est arrivé plusieurs fois dans les pays de l'ouest, même après la seconde guerre mondiale). Le lobby climatosceptique n'a par contre pas pu compromettre la science, ce qui assurerait la survie de cette dernière... si les politiciens n'avaient pas choisi de mener l'humanité au suicide, lors des conférences de Copenhague et Cancun.

 

Le but de ce livre est de promouvoir une science de l'esprit (2'), utilisant les deux nécessaires méthodes rationnelles (1) et intuitives (2), tout en dénonçant les pseudosciences et manipulations rationalistes (3').

Ce livre se joint aussi à la science classique (1), contre les dogmes religieux (4'). Mais pour cela, il utilise la méthode correcte: favoriser (2), la science spirituelle, au lieu de (3'), le rationalisme.

 

Glossaire de la Science (1)

(Permalien) Maintenant que nous avons clairement défini de quoi on parle, on peut tenter de faire un petit glossaire, qui indique le sens exact et unique où j'ai employé tous ces mots dans tout ce livre (et dans tous mes autres livres et discours). C'est aussi le sens honnête de ces mots, tel qu'il doit apparaître dans les dictionnaires.

 

Voyons pour la science (1):

Science Méthode pour découvrir la réalité. Les résultats de cette découverte.

Scientifique qui ressort de la science. Découverte scientifique, méthode scientifique, une personne scientifique (un scientifique).

Sens dévié: matérialiste, rationaliste.

Les mots science ou scientifique peuvent s'entendre à plusieurs niveaux: la méthode, les résultats, les personnes, les institutions, le groupe social... Tous ces sens sont valables et discernables selon le contexte, pourvu qu'on ne les confonde pas avec le sens dévié, ni qu'on ne place dessus d'hypostase (Note 5) de clan, de pouvoir, d'exclusivité de la connaissance...

Rationnel Qui va clairement vers un but, en utilisant une méthode efficace. Afin d'éviter des confusions, utilisons les mots rationalité pour l'attitude, et rationnel pour la personne, au lieu des habituels rationalisme ou rationaliste.

Sens dévié: matérialiste, pronucléaire, capitaliste, qui refuse tout sentiment ou morale.

Le mot «rationnel» signifie littéralement «par le raisonnement», c'est-à-dire par la logique. Cela appelle deux remarques:

-Comme vu dans la première partie, surtout chapitre I-8, ces raisonnements peuvent être Aristotéliciens, mais ils peuvent aussi ne pas l'être. Etre rationnel signifie alors utiliser le bon type de logique, y compris l'intuition quand cela est nécessaire.

-Aucun raisonnement ne peut démontrer quoi que ce soit de manière absolue, seulement par rapport à des axiomes, des faits déjà connus. Cela est particulièrement vrai dans les domaines de la morale et du sens de la vie (chapitre V-5 et suivants), qui sont basés sur des données intrinsèques de la conscience.

Objectif Qui concerne une expérience collective et partageable, sans élément dépendant de la personne (goût, culture...). Ceci réfère évidemment aux fait matériels visibles; mais aussi, on peut valablement inclure ici de nombreux faits de la conscience, tels que le besoin de justice, l'amour de la nature, le besoin de reconnaissance sociale, etc. qui sont des faits humains de base partagés par tout le monde, faisant partie de la définition de l'humanité.

Ce mot est aussi employé dans un autre sens: ne pas mentir ni déformer intentionnellement (en fonction d'intérêts financiers, idéologiques...) Un journal objectif. Pour un journaliste, un juge, un député, etc. la subjectivité devient une faute grave.

Sens dévié: matériel, qui fait abstraction de tout sentiment et morale, qui ne voit que la finance et la technique.

Nous présentons au chapitre V-7 une définition plus réaliste et plus ultime de l'objectivité.

Subjectif Qui ressort de l'expérience individuelle. Le rêve, les goûts personnels, la perception individuelle, la culture, sont subjectifs.

Sens dévié: Qui ne peut être ramené à du matériel, qui n'existe pas, qui n'est pas sérieux. Le besoin de poésie est considéré comme subjectif, même si il est partagé par tous. Qui ne peut être démontré matériellement: un sentiment ne pouvant être mis sur la paillasse du labo, on en déduit qu'il n'existe pas, qu'il est «subjectif».

Il faut être prudent, car certaines expériences peuvent présenter des caractéristiques à la fois de l'objectivité et de la subjectivité: rêve, réalité virtuelle, paralysie du sommeil (les soi disant «abduction extraterrestres», chapitre VII-2). Attention aussi que le statut du goût artistique n'est pas si simple, chapitre VI-9.

Cartésien Ce mot est souvent employé pour «Aristotélicien». Non sans raisons, vu l'importante contribution de Descartes à la clarification de la logique, de l'épistémologie scientifique et des mathématiques. Mais comme c'est tout de même Aristote le découvreur de la logique Aristotélicienne, avec une antériorité difficilement contestable de 2000 ans et des racines culturelles beaucoup plus anciennes encore, j'ai préféré garder son nom à lui.

Malgré des critiques plus ou moins pertinentes que j'ai vu passer à propos de la Méthode de Descartes, malgré mon désaccord sur certaines conclusions métaphysiques de ce philosophe, nous sommes obligés de reconnaître le caractère important et incontournable de sa contribution à l'émergence de la pensée rationnelle. J'ai, dans tout ce livre, utilisé le doute systématique Cartésien (ceci est particulièrement apparent au chapitre V-5 sur l'éthique), pour ne partir que de la logique ou de l'observation, sauf quelques provocations (chapitre VI-8 sur l'économie) où je pose comme évidente une base élémentaire qui justement avait «échappée» à tous les grands spécialistes de la question...

Le mot «Cartésien» est aussi employé dans un sens novlangue pour dire rationaliste, incroyant, matérialiste, athée... Par des gens qui n'ont même pas lu ce que dit le dictionnaire à propos de Descartes: Il a aussi passé une bonne partie de sa vie à tenter de démontrer l'existence de Dieu.

La dénonciation des pseudosciences (Ajouté le 12 Janvier 2018) Les pseudosciences sont des théories ou des affirmations qui imitent un discours scientifique, sans en être. Soit elles se basent sur des faits faux ou improuvables, soit sur des raisonnements erronnés, soit sur l'emploi de vocabulaire scientifique détourné ou employé à contre-sens.

La dénonciation des pseudosciences est une nécessité «hygiénique» pour la science, mais aussi pour la société, l'écologie, la santé publique, etc. Ce combat est d'autant plus important que les pseudosciences sont très actives et une menace dangereuse contre la société.

 

Il est important pour la compréhension de ce livre de se rappeler que j'ai employé tous ces mots non seulement dans les domaines de la science physique (1'), comme c'est l'usage, mais aussi dans les domaines de la science spirituelle (2'), ce qui est nouveau, mais parfaitement justifié du point de vue de l'Epistémologie Générale.

 

 

Glossaire des pseudosciences officielles (3)

(Permalien) Descendons en (3), poubelle de la science:

(Cet alinéa a été ajouté le 12 Janvier 2018) J'introduis ici les termes de «parascience©», «pararationalité©» (note 93 sur ©) ou encore «pseudorationalité©», qui sont en gros tous synonymes de «pseudoscience officielle©» (mon préféré): de vraies pseudosciences, mais qui sont acceptées par la majorité des scientifiques, leurs médias et leurs institutions. On a longtemps vu ici la dénégation de la mécanique quantique, la dénégation de la vie extraterrestre, la dénégation de l'écologie (et on sait ce que ça a coûté) et on y voit toujours le matérialisme et la dénégation de la conscience. (le principal but de ce livre étant précisément d'introduire une véritable étude scientifique de la conscience, sans tabou, voir chapitre V-2)

Scientiste (note 92) qui ressort du sens dévié de scientifique.

Scientisme Idéologie qui prétend que tout peut être expliqué par la science matérialiste et rationaliste, ou réduit à ce qu'elle peut appréhender matériellement, qui nie ce que la science matérialiste ne peut expliquer.

Athéisme Sans épistémologie spirituelle, on ne peut pas plus infirmer l'existence de Dieu que l'affirmer. Donc l'athéisme est une croyance religieuse parmi les autres. Il est légitime de ne pas croire a priori, mais pas d'affirmer a priori l'inexistence. Ne pas confondre un doute Cartésien légitime avec l'anti-Dieu ou le satanisme. Et toc.

Laïcité Sens normal: respect de la liberté religieuse de chacun.

Sens dévié: athéisme, persécution des religions.

Rationaliste, rationalisme Ce mot est utilisé pour épingler les méthodes, les idéologies ou les personnes qui ressortent du sens dévié de rationnel. J'utilise toujours ce mots dans ce sens, dans mes textes, et «rationnel» pour l'état d'esprit correct.

Il faut toutefois se rappeler qu'il n'y a pas unanimité sur ce vocabulaire, et certains auteurs utilisent toujours «rationaliste» pour l'attitude correcte. Cela peut entraîner des confusions en lisant certains textes, mais la tendance majoritaire aujourd'hui est de distinguer les deux attitudes, comme je l'ai fait.

Pour bien comprendre la différence fondamentale entre rationalisme et rationalité, imaginons un exemple: A une extrémité d'une île se trouve une centrale électrique, tandis qu'à l'autre extrémité se trouve la seule ville qui va utiliser l'électricité de cette centrale. Entre les deux la nature inviolée est si belle et poétique que les citoyens de la ville adorent s'y promener, jouir de cette beauté ou se recueillir dans le silence. Comment acheminer l'électricité à travers cette zone? Un technicien rationaliste ou technocrate trouvera «rationnel» de construire une belle ligne électrique au moindre coût à travers la zone, en faisant abstraction des considérations de beauté et de poésie qui n'ont aucune signification technique ni financière. Un véritable rationnel cherchera une solution pour traverser la zone sans la détruire. En effet si on détruit la poésie, la vie n'a plus de goût voire plus de sens, et alors il est totalement inutile d'avoir de l'électricité! Ce serait comme de vendre une source contre la bouteille pour porter son eau. Un économiste rationaliste rétorquera que préserver la poésie coûtera plus cher, ce qui est encore une illusion profonde. Il est vrai que par exemple enterrer une ligne électrique demande un surcroît de travail, et donc un surcoût; mais détruire la poésie retire du bonheur et de la signification à la vie. Cela n'est certes pas chiffrable, mais c'est infiniment plus cher, car d'un ordre supérieur. Détruire du sens de la vie coûte infiniment plus cher que de passer du temps à travailler! C'est du domaine des buts, alors que l'électricité n'est que du domaine des moyens. En gros l'erreur des rationalistes est de considérer l'être humain sous un angle uniquement matériel et utilitaire, en faisant abstraction de ses sentiments et de son esprit, alors que ce sont justement ces sentiments et cet esprit qui donnent sa signification et sa valeur à l'existence humaine, soumettant forcément toutes les données techniques et économiques à leur loi. Ceci sera justifié pleinement dans la sixième partie sur la société, d'après le chapitre V-5. On notera que le rationaliste voudra faire son bazar même si tout le monde s'y oppose, car, vous en seriez-vous doutés, la démocratie n'est pas non plus son principal souci.

Irrationnel Qui ne ressort pas d'une méthode, d'un raisonnement. Sens dévié: les rationalistes se servent de ce mot, avec une connotation extrêmement péjorative, pour désigner les domaines des sentiments, protection de l'environnement, de la spiritualité, de la parapsychologie, de la signification individuelle ou collective de la vie. Certains spiritualistes emploient le même mot pour désigner leur domaine, ce qui me semble une grave erreur. Le dictionnaire donne un sens qui me semble peu usité, car trop vague: qui ne ressort pas de la raison. C'est pourtant le seul sens qui me semble acceptable, si, précisément, on ne confond pas raison avec idéologie matérialiste ou anti-vie.

Subjectivisme, subjectiviste Ce mot est employé par les rationalistes pour désigner une démarche qu'ils qualifient de «subjective» c'est à dire morale, spirituelle, ou en relation avec le sens de la vie.

Attention, on est obligé d'admettre que ce mot a une signification réelle, à placer dans (4), quand certaines personnes, se réclamant de considérations morales, spirituelles ou de sens de la vie, contestent les notions de science, de rationalité, voire même la notion de réalité objective, pour imposer (au nom de la liberté, du «coeur» de la nature ou de l'écologie) des idéologies tout autant limitatives ou inexactes que celles qu'ils critiquent. Le Nouvel Age fourmille de ce genre de démarche, et certaines tendances de l'écologie en sont aussi atteintes.

Oh, et, en passant, ce mot convient aussi très bien à (3).

Technocratie Idéologie fachiste comme quoi toute considération technique ou administrative est absolument prioritaire sur les considérations humaines ou morales. L'appartenance à cette idéologie semble être un critère indispensable pour l'embauche dans les hautes administrations ou organisations similaires. Attention que ce mot est aussi passé en novlangue pour désigner... les protecteurs de la nature, quand ils agissent au nom d'instances officielles!

La dénonciation des pseudosciences (Ajouté le 12 Janvier 2018) est un excellent prétexte pour dénigrer des faits ou études scientifiques «hérétiques». Cela était encore le cas pour la vie extraterrestre quand j'ai commencé ce livre en 1999, mais ceci a été corrigé depuis. Bien entendu quiconque accuserait ce livre de pseudoscience apparaîtrait immédiatement comme un manipulateur, puisque j'ai procédé scientifiquement tout du long. Bien entendu les vraies pseudosciences prétendront être persécutées, tandis que la «pseudoscience officielle» attaquera des faits ou études scientifiques authentiques mais «hérétiques». Ce genre de feu croisé de manipulations est ce qui arrive toujours quand on a des personnes malhonnêtes des deux côtés.

 

 

En action

(Permalien) Il faut tout de même se rappeler, quand on oppose science contre scientisme, scientifiques contre scientistes (note 92), que dans la réalité quotidienne les choses ne sont pas si nettement tranchées. Les deux tendances coexistent souvent au sein d'un même groupe, voire d'une même personne et d'un même discours. Donc dénonçons le scientisme sans en faire une nouvelle affaire de clan, de manière non-violente, en interpellant le scientifique pour combattre le scientiste. Cet important point de déontologie est sous-entendu dans toute la suite, et le scientiste à qui nous casserons souvent la figure n'est qu'une allégorie.

Un point également très important, que l'on peut déduire des effets dynamiques dans le diagramme quadripolaire, Chapitre I-4, est que seul le vrai scientifique peut combattre efficacement le scientiste. Aussi il ne faut pas se tromper de cible. Répandre des billevesées «spirituelles» ou «écologiques» pour «combattre le scientisme» est la meilleure façon de l'aider, tandis que penser rationnellement dans les domaines spirituels, économiques ou écologiques est ce qu'il craint le plus. En particulier ce livre est l'arme anti-scientiste absolue: la bombe épistémologique!

 

 

Aïe Aïe Aïe fait le berger rationaliste, ses mots-moutons qu'il croyait bien rangés dans leur parc se sont échappés, et en plus ils ont brouté de la marijuana, et maintenant ils courent partout malgré les imprécations du berger. Mais pourquoi leur courir après? C'est si bucolique de les voir gambader en liberté, et galoper après les papillons colorés des idées nouvelles. Ils sont bien plus heureux ainsi. Si l'ordre rationaliste ne règne plus, il en apparaît un autre plus subtil et plus riche de sens.

Attention, les sens que je donne aux mots dans ce glossaire résultent certes d'une réflexion que j'ai menée seul, notamment par l'utilisation de la logique quadripolaire qui donne à ces définitions une forte valeur scientifique. Mais c'est aussi une démarche collective, de nombreux critiques des sciences et des techniques sont arrivés aux mêmes conclusions de leur côté, et ma propre démarche s'est nourrie de maintes lectures d'articles parus dans des revues scientifiques ou écologistes, qui sont eux-mêmes à l'origine de ce vocabulaire, que les dictionnaires récents tendent à reprendre avec les mêmes définitions.

Attention également que j'ai employé tous ces mots dans les sens définis ci-dessus dès le début de ce livre. Il est impossible d'éviter ce genre de boucle dans le développement d'une idée complexe. Que les lecteurs m'en excusent donc et si quelque ambiguïté subsiste je vous invite à relire les passages en cause avec ces définitions présentes à l'esprit.

 

 

 

 

 

 

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