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Les Elfes du Dauriath

L'histoire de Fahrad et Mithylia

Par Yichard Muni, barde Elfe

 

Rencontrons-nous en vrai! Mon nom: Richard Trigaux. Nom d'artiste: Yichard Muni
Tous les vendredis à 12pm SLT (19hTU) (France: 21h), rencontres elfiques et histoires

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Ce texte s'insère dans une intrigue plus vaste. Il vaut donc mieux lire d'abord «Le Baiser des Mondes».

Index des histoires: ordre chronologique, ou par ordre de création

 

 

Cette histoire s'est passée dans le double monde des elfes, la planète double: le grand monde, le Nyidiath, devenait de plus en plus le monde des humains, car ils étaient en train de chasser les elfes vers le petit monde, le Dauriath. Cette énorme déportation est connue sous le nom d'Exode. Les deux mondes communiquaient par le passage du Horiathon, un endroit obscur et terrifiant, et un aller simple du monde des humains vers le monde des elfes. Les prophéties disent que lorsque le Horiathon sera ouvert dans les deux sens, alors les elfes retourneront vers le monde des humains, afin d'y apporter beauté, bonté et sagesse.

Cette histoire s'est passée dans un endroit reculé du monde des humains: une vallée étroite, avec des pentes abruptes couvertes de hautes forêts, coupée dans un plateau vallonné. Les gens qui vivaient là étaient de rudes sauvages, vivant dans des huttes sales et vêtus de peaux d'animaux. C'était un pays sombre, et ces gens avaient une vie difficile, chassant et mangeant des noix tombant des arbres. Ils n'avaient pas vraiment de village, seulement des cabanes éparpillées ici et là, abritant des familles. Les habitants n'étaient pas très gentils les uns envers les autres, et ils n'avaient pas de véritable morale. Leur seules règles communes étaient des obligations: la solidarité quand cela était nécessaire pour la survie du clan, la loi de lynch, ou de faire des enfants seulement entre eux. Ils n'avaient pas vraiment de religion, craignant seulement les forces de la nature, et offrant des sacrifices pour essayer de les conjurer. La vallée avait cependant une route, et ces gens se changeaient parfois en voleurs. Mais ils attaquaient seulement des voyageurs qui avait l'air riches, et après ils allaient se cacher dans la forêt, car ils savaient que les soldats du Marshi essaieraient de les attraper.

Au-dessus de cette vallée s'étendaient d'immenses forêts. Mais les gens de la vallée n'osaient pas y aller, car elles étaient pleines d'elfes... Et ce peuple primitif craignait la magie des elfes. Mais la vraie raison était que les elfes sont de belles et aimables personnes, vivant dans des maisons propres, jouant de la guitare et portant les cheveux longs... Toutes sortes de choses que ces voleurs idiots détestaient!

Cette vallée ne semblait pas un lieu bien intéressant... ces sauvages étaient hors de toute loi féodale, et il n'y avait de toutes façons pas de lois dans cette région montagneuse. Les Elfes vivaient plus haut dans les montagnes, et ne se souciaient pas de ces rustres. Seul le Marshi envoyait des soldats pour protéger les convois de marchands et de voyageurs. Mais les pauvres et les pèlerins devaient voyager seuls, et c'était plus sûr pour eux.

(Marshi est un titre de noblesse, similaire au duc, sans suzerain. Il est considéré comme le représentant des Dieux, sans toutefois être un saint lui-même. Pour cette raison, le Marshi a devoir d'illustrer une vie luxueuse «divine» dans son palais, tout en soutenant les temples et le clergé. Bien que le Marshi soit indépendant, il est tout de même soumis à quelques règles «honorables» sur la façon de traiter son peuple et de rendre la justice. Si il manque à ces règles, il perd sa reconnaissance de Marshi, autorisant les puissances voisines à le déposer. Toutefois les rois et les seigneurs sont rarement enthousiastes à déclencher une guerre pour ce seul motif. Ainsi le système des Marshis a dégénéré en un pouvoir personnel de belle apparence, tandis que de nombreux tyrans se font appeler Marshis sans être reconnus comme tels en dehors de leurs terres. Il est dit que les premiers marshizaths furent créés par des elfes sages et aimables, afin de conduire leur peuple vers le bonheur, l'amour et la sagesse. Mais cette coutume fut copiée et elle dégénéra, si bien que la plupart des Marshis aujourd'hui se préoccupent bien plus d'illustrer la vie divine dans leur palais, que de fournir les besoins de base de leurs peuples. Quand les états centralisés apparurent, la plupart des marshizaths y furent incorporés, ou devinrent des états eux-mêmes.)

Les Elfes vivant plus haut dans les montagnes avaient de vraies maisons de poutres sculptées. Mais, contrairement à la coutume elfique, ces maisons n'étaient pas peintes, juste brutes de charpente. Mais il y avait de belles sortes de bois ici, un brun chaud et un violacé profond, si bien que leurs maisons étaient très belles, et les riches tonalités du bois méritaient vraiment ne pas être couvertes de peinture. Ces maisons étaient beaucoup plus sombres que d'habitude pour les elfes, mais cela correspondait bien à l'ambiance de la forêt ombreuse. Les clairières étaient rares, et les elfes y dansaient dans les rayons du soleil, en une célébration de la vie et du bonheur.

Ces elfes étaient des elfes des bois, aux cheveux noir de jais brillants et au teint clair. Ils étaient souvent vêtus de violet ou de bleu avec des broderies discrètes, ou bien de brun et de vert à l'extérieur. Ils étaient un peu sauvages, et ils estimaient ne pas être tenus aux coutumes générales des elfes, ni à obéir aux conseils. Ils se disaient descendants directs de Shelenaë et de MakTar, les divins fondateurs de la magie des elfes, et ils ne rendaient de culte qu'à eux. Contrairement aux elfes majoritaires, qui ont souvent de grands et magnifiques temples, les elfes des bois n'avaient aucun temple visible, se rassemblant simplement dans la nature ou dans les salles communes, selon le temps. Ils appelaient cela «adoration du cœur», disant que Shelenaë n'avait jamais demandé d'autels ni de temples.

La vie était difficile pour eux aussi, avec une nourriture rare et des vêtements simples. Mais ils étaient des elfes des bois, libres et heureux de toutes façons. Ils vivaient de ce que la forêt avait à leur offrir, sans se soucier du monde alentour. Le soir ils dansaient et chantaient en jouant des flûtes, des tambourins et du luth.

Un problème croissant menaçait toutefois cette communauté elfique: le changement climatique. Il en était ainsi parce que l'océan du grand monde se déversait sur le petit monde, par le passage du Horiathon. Ainsi son niveau diminuait. Cela faisait comme si l'altitude de tous les lieux augmentait... d'où le refroidissement. Et les elfes sylvestres étaient déjà à la limite supérieure d'altitude... qui baissait! Il leur fallait donc descendre plus bas sur les pentes, pour trouver de la nourriture: champignons, noix, racines et fruits. Mais, ce faisant, ils entraient en concurrence avec les voleurs, qui avaient aussi besoin de nourriture...

Cela se produisait aussi dans beaucoup d'autres endroits du monde, ce qui provoquait de nombreuses guerres locales, et un affrontement gigantesque se préparait pour un futur proche, à moins que les elfes n'acceptent l'exil sur le petit monde. Mais pour l'instant, cela couvait seulement.

Le puissant Marshi de la plaine revendiquait de plus en plus la souveraineté sur les montagnes, la vallée et le plateau. Il se fichait pas mal des elfes, mais le peuple de la vallée lui posait un problème sérieux: il voulait ses routes sûres, sans voleurs. Il avait également l'intention d'avoir toutes ces forêts exploitées, et cela les elfes n'aimaient pas.

Mais le Marshi était encore loin d'avoir un réel pouvoir sur ces vastes étendues de monts escarpés, où marcher était lent et difficile. Mais l'idée qu'il avait, était de créer une communauté religieuse dans la vallée. Pas des moines ordinaires, mais, au hasard, plusieurs médecins, des bâtisseurs et des cultivateurs. Le Marshi a d'abord fait envoyer des émissaires aux voleurs, leur demandant de laisser le monastère en paix, de sorte qu'en retour les médecins les soigneraient gratuitement de leurs nombreuses maladies.

Quelques années passèrent donc, pendant que la communauté religieuse défrichait une parcelle de forêt, pour y cultiver et construire quelques bâtiments. Bien sûr, ils ne faisaient pas que de la guérison, mais aussi de la prédication... Ces moines étaient des personnes sincèrement humanitaires et spirituelles, et ils voulaient que ces gens rudes découvrent aussi la promesse d'un magnifique paradis après la mort. Et ils le firent. Mais, comme le Marshi le voulait, ils leur firent également découvrir les cultures et la construction de maisons. Mais pour ce faire, ils avaient besoin d'outils de fer... C'est ainsi qu'il sont devenus dépend... euh, qu'ils ont commencé à avoir des échanges commerciaux avec les artisans de la plaine. Et ils arrêtèrent petit à petit le vol, car ce n'est pas une bonne pratique commerciale que d'agresser le client potentiel. Ce Marshi était un gars rusé, il avait gagné sans combat, pour défendre ses intérêts de pouvoir, alors que les moines désintéressés faisaient tout le travail pour lui!

Ainsi, peu à peu la vallée changeait, des champs et des maisons de pierres apparaissaient. La route devenait plus sûre, bien que les gens de la vallée eussent encore l'habitude d'intimider les voyageurs, en particulier ceux qui avaient l'air riche. Ils ne les attaquaient pas, mais ils étaient si ennuyeux que les voyageurs qui ignoraient leurs tours leur faisaient des «offrandes», afin d'être laissés en paix. Le Marshi fit comme si il ne savait pas... pendant un certain temps.

Cependant, dans le vaste monde, de terribles événements avaient lieu. Les humains avaient découvert les armes à feu, et ils les utilisaient contre les elfes, avec des résultats dévastateurs. Ils disaient que les balles volent plus vite que la magie. Les elfes vivaient souvent dans des forêts avec des mines, et les humains voulaient les en chasser. Alors ils inventaient quantité de prétextes racistes, ou ils invoquaient des complots imaginaires.

 

Ainsi les elfes se retrouvaient dans une position critique, leurs terres diminuant avec le changement climatique, en infériorité numérique face aux foules de colons pauvres et ignorants, de braconniers et de mineurs avides. Mais le pire était que leur magie s'affaiblissait, malgré les efforts de leurs prêtres! Se défendre leur devenait impossible, face à des armes terribles et un flux toujours croissant d'ennemis. Il leur fallut donc accepter les négociations, jusqu'à ce qu'un accord fut conclu: Les elfes seraient exilés sur le petit monde, le Dauriath. Probablement les anciens elfes, qui ont signé le traité et se sont battus pour des termes très spécifiques, avait une idée précise sur leur avenir, et comment les elfes retrouveraient leur force à l'abri du Dauriath. Mais pour tous les elfes ordinaires, cet exil était un choc effroyable!

L'entreprise de déménager dix-huit millions d'elfes prendrait des dizaines d'années. C'était facile sur le papier des traités, et bien accueilli par de nombreux elfes sous des menaces directes. Mais pour les elfes vivant pacifiquement dans des endroits isolés, loin de l'agitation générale, ce fut une énorme surprise, comme lorsqu'on nous demande tout à coup de faire quelque chose de totalement absurde et impossible, au détriment de tout ce qui fait notre vie...

Ainsi, le Marshi a envoyé une délégation à notre forêt elfique, leur demandant de partir, par l'autorité du traité. Oh, il n'avait aucune haine, mais il voulait leur forêt. Les elfes ne partiraient pas du jour au lendemain, mais, année après année, les tribus s'en iraient, tandis que le bruit des haches monterait de plus en plus haut dans les montagnes, pour alimenter les fours à fer dans la vallée.

En attendant, les elfes prirent l'habitude de visiter la communauté religieuse. C'était possible, car dans ce monde, il y a pas plusieurs religions, mais beaucoup de dieux. Ainsi chacun est libre d'adorer le Dieu qu'il veut. Et les elfes ont Shelenaë en commun avec les humains. Ainsi, des relations s'établirent entre les elfes et le monastère, et même avec les voleurs, car ils avaient des ressources à gérer en commun. Ainsi, les deux communautés établirent quelques liens apparemment pacifiques... tout en restant méfiants les uns des autres.

Bien sûr, ce qui devait arriver est arrivé: un rude gars de la vallée, Fahrad, et une belle elfe du plateau, Mithylia, sont tombés amoureux... Mais c'était un amour impossible, car les elfes ne voulaient pas de ces humains grossiers, sales et arriérés... et ces humains voyaient les elfes comme des créatures bizarres et perfides! Avec les cheveux longs...

Fahrad et Mithylia devaient donc se rencontrer en secret, dans les bois... C'était dangereux cependant, car ils pouvaient être repérés à tout moment, en particulier par leurs deux peuples d'observateurs aguerris de la forêt. Sans parler de ce qui arriverait si elle tombait enceinte, une chose qu'il leur fallait éviter à tout prix.

Cette situation dura jusqu'à l'hiver, qui rendit les chemins trop difficile. La neige les trahirait de toutes façons. Donc Fahrad prit l'habitude d'aller au temple, pour prier en silence Shelenaë (la principale déesse des Elfes, également vénérée par les humains), mais sans imaginer qu'elle puisse vraiment l'aider!

Cependant, le contact de la merveilleuse elfe changea ses manières. Il devint plus calme, plus patient avec les autres, intéressé par la musique, les fleurs, la nature. Mais cela fit que ses camarades commencèrent à se moquer de lui! Oh oui, c'étaient des gens grossiers! Et il n'avait aucune défense...

Sa propre mère eut des soupçons, et se mit à cancaner sur Fahrad rencontrant une elfe, ou qui devenait elfe. Tous savaient que parfois, des humains étaient piégés à devenir des elfes, et ils considéraient cela comme une grande honte, la trahison de base des elfes! En plus, ils disaient que les elfes étaient des mauviettes, ou pire encore, et ils pensaient donc que devenir un elfe était comme perdre sa virilité!

Mais les elfes étaient loin, et donc ils n'avaient que Fahrad pour se moquer, et bientôt à haïr, à lui rendre la vie difficile, à lui dire toutes sortes de choses mauvaises, et le suivre dans les bois pour voir qui il rencontrait. Ainsi il perdit bientôt toute liberté.

Les elfes se doutaient également de quelque chose. Ils étaient beaucoup plus gentils avec Mithylia, mais sans l'encourager. Ces elfes sylvains, un peu sauvages, se méfiaient beaucoup des humains. Il faut dire que, étant à l'écart de la culture elfique générale, ils ne croyaient pas beaucoup à ces histoires d'humains devenant elfes. Ainsi, ils laissèrent entendre à Mithylia qu'il valait mieux rechercher l'amour dans leur propre communauté... En quelque sorte, ils y réussirent un peu, et Mithylia commença à croire qu'elle devait abandonner son amour à Fahrad... Mais pouvons nous vraiment abandonner l'amour?

Ces choses durèrent jusqu'au printemps... Malgré les chemins redevenus faciles, aucun n'osa aller rencontrer l'autre... bien qu'ils le désirassent beaucoup!

Mais un beau jour de printemps, des représentants de l'ambassade elfique sont arrivés dans la vallée: plusieurs elfes et elves avec de beaux vêtements colorés, propres, un grand chariot peint, et de bons chevaux pour le tirer. Ce n'était que le train de vie habituel des elfes du monde entier, mais dans cette vallée pauvre, il paraissait brillant et glorieux!

Ils s'installèrent au monastère. Les villageois furent d'abord rebelles, leurs instincts de voleurs refaisant surface. Mais l'ambassade elfique répondit sévèrement qu'ils étaient envoyés par le Marshi, et sous sa protection. De toutes façons, les épées élégantes à leurs côtés étaient plutôt dissuasives. Quand on se retrouve avec une épée plantée dans le ventre, qu'elle y ait été mise par une mauviette chevelue n'arrange pas les choses... Les voleurs n'osèrent donc pas attaquer (c'étaient de fiers lâches, après tout), mais ils restèrent plantés là à regarder fixement, chuchotant des choses désagréables et ricanant bêtement.

Deux jours après, l'ambassade elfique voulut engager un guide, afin de visiter les montagnes, pour une sorte de recensement des elfes locaux, nécessaires à la gestion de leur exil. Il y avait beaucoup de chemins menant vers le haut des collines, mais le bon était bien dissimulé...

D'abord, les villageois refusèrent tous, disant qu'ils ne vont jamais dans les montagnes. Puis soudain, ils répondirent, en riant: «demandez donc à Fahrad!! Il connaît bien le chemin!» Et ils sont tous allés chercher Fahrad, riant et braillant tant qu'il pensa qu'ils voulaient le battre!

C'est ainsi que l'ambassade Elfique a rencontré Fahrad. Ils lui ont offert de l'argent pour ce travail. Fahrad fut bien étonné: il n'avait jamais touché d'argent lui-même! Il ne put que regarder les coquillages d'argent brillants. Il accepta, mais ce n'était pas pour cet étrange argent: il avait un prétexte pour revoir Mithylia!

Le lendemain, le groupe partit pour les montagnes, pour y visiter les villages elfes.

Le premier village était celui de Mithylia, et Fahrad put la voir pendant quelques minutes... Ils n'osèrent pas se parler présent tout le monde, mais ils étaient très troublés et incapables de se concentrer sur d'autres choses. Puis l'ambassade entama le circuit vers les autres villages elfiques dans les montagnes. Fahrad fut invité à rester quelques jours au village de Mithylia. Il n'avait aucun échange réel, par manque de langage commun, mais il n'était pas dédaigné, bien au contraire il fut traité aimablement. Il remarqua toutefois bien que les elfes gardaient Mithylia à l'écart de lui... Son séjour au village des elfes fut donc un mélange de frustration, d'ennui et d'excitation, de découvrir un mode de vie entièrement nouveau. Il était abasourdi par les murs étrangement sculptés, tout en formes courbes, plis de tissu, étranges visages de faunes grimaçants, feuillages d'un autre monde... Un parfum étrange envahissait les lieux, semblant émaner du corps des elfes eux-mêmes. Cela intimida beaucoup Fahrad.

Le deuxième jour, honteux de sa propre odeur de saleté, il a demandé un bain. On lui en offrit poliment un, avec de l'eau chaude et tout, mais il n'a jamais osé dire que c'était son tout premier bain de toute sa vie! Être propre était une sensation très étrange pour lui, et il espérait que cela réduirait la distance avec les elfes. En effet, cela les rendit plus aimables, mais sans espoir d'arranger les choses avec Mithylia! (Il apprit plus tard que les elfes plaisantaient que c'était le tout premier bain pour tout le peuple des voleurs!)

Le lendemain du retour de l'ambassade, une agitation soudaine pris le village de Mithylia. Bien sûr Fahrad ne comprenait pas la langue elfique, mais il réalisa vite ce qui se passait: les elfes préparaient leurs bagages! Ils seraient les premiers à quitter le village! Ils seraient partis avant le soir! Sur le chemin sans retour de l'exode!

Fahrad manqua un battement de cœur... Il était incapable d'oser parler à Mithylia, et il pensait que, de toutes façons, sa cause était perdue! Tout au plus il pouvait croiser son regard... Elle l'évitait aussi, mais il put voir ses lèvres trembler... Bientôt, elle serait disparue, à jamais hors de portée! Même si ils n'avaient fait aucun projet, il sentait sa vie bloqué dans cette vallée...

Les elfes étaient tristes de quitter leurs bois, et ils s'en allaient lentement, à regrets. Fahrad était juste un témoin muet et impuissant de leur tristesse, essayant de ne pas être terrassé par la sienne...

Le groupe s'engagea sur le chemin de la vallée, l'ambassade d'abord, puis Fahrad, puis le village, environ quatre-vingts elfes, et Mithylia vers la fin, de sorte qu'il ne pouvait pas la voir.

Voyant plusieurs elfes poitrine nue, dans l'effort de porter les bagages, Fahrad se rendit compte qu'ils étaient maigres... Ainsi, ils n'avaient guère plus le choix que lui, que de quitter ces pauvres terres. La faim et le changement climatique les chassaient aussi efficacement que la guerre et les fusils.

A midi, ils atteignirent le village humain, près du monastère. Tous les humains sortirent pour les voir, tout en tenant leurs distances. Ils n'osaient pas exprimer ouvertement leur joie de voir les elfes partir, mais ils ne manquaient pas cette occasion de leur jeter des regards de colère ou de se moquer. Farhad fur remercié, et il reçut sa paie. Mais il se sentait tellement misérable et inutile, n'étant plus autorisés avec les elfes, et effrayé de rejoindre son propre peuple. Ainsi il errait quelque part entre les deux groupes...

Bientôt tous les elfes furent prêts à partir. Le chariot fut chargé avec les bagages, la nourriture, et les plus faibles. Les autres elfes se rangèrent en une file, prêts à marcher. Et Fahrad tentait désespérément de croiser le regard de Mithylia...

A ce moment, les voleurs commencèrent à rire ouvertement, faisant des simulacre d'au-revoir, et des huées, affirmant clairement qu'ils étaient contents de les voir partir, et pour une fois ils ne s'intéressaient pas à Fahrad. Des voleurs ils étaient encore, dans leurs coeurs...

Impuissant, Fahrad vit le groupe d'elfes s'éloigner... Une dernière fois, Mithylia lui jeta un coup d'oeil triste... jusqu'à ce qu'ils disparaissent au virage de la route.

 

Une grande solitude tomba sur son cœur...

 

C'était comme si le soleil s'était éteint, comme s'il n'y avait plus soudain aucun avenir...

 

Puis, juste à ce moment, Fahrad entendit sa mère crier après lui: «Fahrad! Fils indigne! Où te caches-tu? Viens recevoir ta punition!». Une rumeur de foule en colère renchérit: il était une proie beaucoup plus facile à violenter, que les effrayants elfes! Surtout que les porteurs d'épée n'étaient plus là... Pire, ils pourraient lui appliquer la loi de lynch, et le torturer, voire même le tuer!

Toutefois, ce n'est pas la peur qui submergea le cœur de Fahrad, mais la colère, de voir sa mère le traiter comme un petit enfant, alors qu'il était un homme adulte, capable d'être aimé par une elfe...

Et donc, il plongea soudain dans les bois derrière le monastère, avant que les autres réussissent à le repérer!

Pendant de longues minutes, il courut pour sa vie, il courut pour son amour!

Il se précipita à travers les champs d'orge vert, éclaboussant dans le ruisseau, écrasant les fougères... La route formait une courbe, de sorte qu'il avait un chemin plus court pour rattraper le convoi. Dans sa hâte, il tomba du talus sur la route, juste devant les premiers elfes!

Il se sentit alors si maladroit, haletant, couvert de transpiration, débraillé, sa chemise brunâtre déchirée, du sang sur sa main éraflée... Son comportement n'était que trop évident, et en plus Mithylia eut un petit un cri, trahissant leur sentiment!

Tout n'était que trop visible... Les elfes stoppèrent, regardant Fahrad de leurs yeux ébahis... Il se demanda ce qu'ils allaient faire... le tuer avec les épées pendant à leur ceinture... utiliser leur magie contre lui... le battre... ou juste se moquer de lui, et ensuite le laisser seul avec son immense honte!

Il entendit un rire... et plusieurs. Plusieurs elfes se mirent à rire doucement... Fahrad rougit avec embarras... Comment avait-il pu jamais s'imaginer aimer une elfe? Tout cela était tout simplement ridicule, pensait-il. Il allait revenir dans son village et entendre les moqueries des voleurs... pour toute sa vie.

Il réussit à se relever, et esquissa un pas hésitant vers son village, bredouillant quelques excuses...

Mais soudain, il se rendit compte qu'une dame elfe bloquait son chemin. Il ne l'avait pas remarquée d'abord, bien qu'elle fusse tout à fait remarquable, avec une grande robe de tissus délicats, totalement impropre à une longue marche, brillante et parfaitement propre, pleine de broderies et de rubans flottant parmi de longues mèches de magnifiques cheveux beiges, autour d'un visage parfaitement ovale, avec un merveilleux sourire et des yeux d'émeraude...

Elle se dirigea vers lui... d'une étrange manière, comme flottant en silence...

Elle prit sa main blessée dans la sienne, et instantanément toute douleur cessa, comme quand on éteint une lumière! Il se rendit compte que c'était vrai, les elfes étaient des magiciens, mais ils utilisaient leur magie pour le bien, et non pas pour nuire aux gens! Fahrad resta à regarder sa main sale, étonné. Il y avait toujours de la poussière et du sang, mais plus de blessure!

Il prit conscience du merveilleux parfum de la dame, et de son regard extrêmement aimable, quoique autoritaire d'une certaine façon.

Il se rendit compte que les autres elfes ne riaient plus, ils étaient trop surpris, silencieux, à regarder l'étrange apparition... Il y avait une puissante vibration de merveille dans l'air, et même les arbres et les fleurs alentour semblaient se pencher vers eux en silence!

Elle dit quelque chose en langue elfique, que bien sûr Fahrad ne comprit pas. Mais il vit Mithylia se mettre à marcher en hésitant vers la dame, parmi les murmures surpris des autres elfes.

La Dame prit la main de Mithylia, lui parla, et lui demanda de traduire pour Fahrad... C'est d'une voix tremblante et les larmes aux yeux, qu'elle se mit à prononcer:

«L'amour ignore les races...

«De toutes façons les elfes et les humains ne sont pas des races séparées.

«Les elfes sont des humains qui ont développé leur bon cœur et sont devenus aimables avec les autres,

«cherchant le bonheur dans la nature, la beauté et la musique, et partageant tout cela ensemble, pour que ça ait un sens.

«Et quand un humain devient vraiment enraciné dans le chemin elfique,

«Il reçoit la vie magique des elfes, de la déesse elfe Shelenaë.

«Vous êtes libres de vous aimer l'un l'autre si c'est ce que vous voulez faire.

«Personne ne peut vous retirer ce droit, pas le puissant Marshi, même pas les grands aînés elfes.

«Mais sois conscient, Fahrad, que si tu acceptes son amour, ce sera ton engagement sur la voie des elfes.

«En la suivant sans faiblir, Fahrad, tu deviendras un elfe complètement réalisé, comme nous.

«S'il te plaît sens-toi totalement bienvenu dans le monde des elfes.»

La Dame se tut, souriant à Mithylia et Fahrad, désormais en face l'un de l'autre... Dans un geste de tendresse maternelle, elle arrangea les cheveux de Fahrad de sa main, lui donnant meilleure allure... Il frissonna à ce délicieux contact.

Mithylia approcha maladroitement sa main... Fahrad la saisit lentement... bientôt ils se tinrent debout, main dans la main... ils s'embrassèrent timidement, du bout des lèvres. Les autres elfes firent quelques applaudissements hésitants.

Ensuite, la Dame déclara, dans la langue de Fahrad: «nous n'avons pas de mariage formel. Nous respectons simplement nos coeurs, à la place. Cela a beaucoup plus de valeur que n'importe quel contrat.»

Puis, en riant: «As-tu des bagages, Fahrad?»

Il bredouilla quelque chose sur ses vêtements, sa houe, quelques pots... puis il réalisa comme futile c'était... Non, il n'avait aucun bagage!

Au lieu de répondre, il attira Mithylia dans ses bras... juste pour voir, muet d'étonnement, la dame elfe disparaître, se dissiper dans l'air, comme un feu follet ou une brume dans le soleil!

L'étrange silence fut rompu, et ils purent entendre à nouveau les oiseaux, les grillons, le doux vent dans les feuilles, le sol craquant sous leurs pieds et le ruisseau chantant un peu plus loin...

C'était vraiment Shelenaë la déesse! Elle qui fréquentait rarement les conseils stratégiques des hauts elfes, apparaissait dans un chemin boueux d'une campagne oubliée, pour réparer un amour brisé!

Même les autres elfes étaient tous ébahis!

Il y eut peu de commentaires, juste des sourires... et quelques discrètes excuses. Comme toute personne aimable et honnête qui est prise en faute, ces elfes se sentaient profondément coupables d'avoir ignoré Fahrad. Ils ressentaient probablement plus de honte que lui, du rappel à l'ordre aimable mais ferme de leur déesse... «Bienvenue parmi les elfes» «Bienvenue dans notre tribu» certains réussirent à dire, une main sur l'épaule de Fahrad.

Quelques minutes plus tard, ils repartirent tous vers leur nouvelle vie, Fahrad et Mithylia main dans la main, et les autres chantant un chant d'amour.

Juste à ce moment, ils entendirent les voleurs criant derrière eux. Fahrad eut un regard en arrière, et il les vit, les regardant dans la distance, et sa mère criant quelque chose d'indistinct.

Il eut l'idée de faire un signe de victoire, mais comment être en colère, ou même seulement fier, quand on vient juste de voir la merveilleuse déesse elfique?

Fahrad fit juste un signe d'adieu, et il les oublia. Il avait une vie beaucoup plus heureuse à commencer, dans le Dauriath, après le dangereux et fastidieux voyage de l'exil.

 

Soyez rassurés, les voleur furent plus tard instruits par les prêtres, en des façons de vivre plus aimables... leurs enfants, du moins. Mais passent les générations...

Pendant ce temps, dans la merveilleuse terre elfique du Dauriath, dans un petit nid d'amour qu'il partage avec Mithylia, Fahrad, complètement transformé en un bel et gentil elfe, a construit un petit autel particulier pour prier pour ses anciens camarades.

 

 

 

Fin.

 

 

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Génération de cette histoire

 

Cette histoire fut d'abord improvisée en 2010 dans mon cercle bardique que je tenais dans les terres de Elf Circle dans Second Life. Les spectateurs m'ont offert les mots semences: «thieves», «Wintersonnenwende», «winter slice», «When the sun come back», «Elvendreamland», «feuding cheiftains». Je l'ai mise plus tard sous forme plus littéraire.

Plus tard, lors de mon premier spectacle dans les premiers événements officiel de Inworldz, j'ai fait cette introduction pour les non-elfes:

J'ai l'habitude de faire ces moments bardiques dans des endroits elfiques. Cependant, aujourd'hui, c'est un peu différent, et donc j'ai besoin d'expliquer ce que sont les elfes, et pourquoi nous sommes dans Inworldz.

L'origine du mot «elfe» est dans l'Edda, le livre de la mythologie Nordique et Viking. Les elfes y apparaissent comme des dieux mineurs, très beaux, très sages et jouissant de pouvoirs magiques. Ils vivent dans leur propre monde, Alfheim, où il leur a été confié la tâche d'aimer et de protéger la nature. En quelque sorte, on peut considérer ces elfes nordiques comme s'apparentant à des nymphes, anges, Malaika, dévas, dakinis... Mais dans le Moyen Age européen tardif, l'idée a dégénéré, au point de voir les elfes comme des créatures laides ou maléfiques. Les jeux de rôles ou les films modernes diabolisent souvent les elfes, même si il n'y a aucune raison pour cela.

Le roman «Le Seigneurs des Anneaux » de Tolkien, et plus tard les films, ont redonné une forte impulsion à l'idée des créatures magnifiques, aimables et aimant la nature. Il en est ainsi parce que nous désirons tous plus ou moins devenir de belles créatures. Cependant, nous devons nous entraîner dans une voie spirituelle sérieuse et éprouvée, si nous voulons transformer ce bel idéal en un comportement réellement agréable. Donc je suis ici dans les mondes virtuels pour aider les gens à ouvrir leur coeur à l'idéal Elfique, grâce à mes histoires, ou par d'autres activités.

Un dernier mot, est que l'on prend souvent les hommes elfes pour des femmes elfes, à cause des cheveux longs, des corps minces et de l'absence de barbe. Ainsi je préfère dire que je suis un homme... désolé pour ceux pour qui il est déjà trop tard!

 

 

Scénario, dessins, couleurs, réalisation: Richard Trigaux (Sauf indication contraire).

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