(Importante note 91 sur l’usage du mot «quantique» dans ce chapitre)
(Permalien) (Etait le chapitre 50 et le chapitre 51 dans la version 1)
Pour la science classique, et au-delà pour toute la philosophie occidentale Aristotélicienne, les paradoxes, et a fortiori l'idée de créer la réalité, paraissent absurdes, hérétiques, et de toutes façons ingérables rationnellement. D'où la diabolisation constante des paradoxes dans toute la culture occidentale, de la Grèce antique jusqu'à la Mécanique Quantique en passant par les dogmes chrétiens, et la méfiance générale vis-à-vis du contenu de cette conscience rebelle à tout classement. Toutefois, les bases logiques données tout au long de ce livre permettent d'appréhender les paradoxes sans difficultés particulières. Dans ces conditions, on peut même chercher à tirer un bon parti de la résolution de paradoxes à notre avantage, et ça c'est toujours de la science!
Et ce n'est même pas une découverte, puisque les mathématiciens l'ont fait, avec la création paradoxale du nombre i (chapitre III-2), qui permet de mieux présenter quantité de théorèmes mathématiques. Ce n'est même pas une nouveauté: les Bouddhistes de l'Université Nalanda l'ont fait aussi il y a quinze siècles, avec leur Vajrayana qui est un «véhicule résultant» (Phalayana), c'est à dire qui utilise le résultat pour créer la cause de l'éveil spirituel, en un bel exemple d'absurdité créatrice (chapitre III-3) habilement utilisée à des fins pratiques.
Ce n'est en fait même pas compliqué, et le seul obstacle aux applications spirituelles est la charge de névroses et de préjugés qui nous empêchent d'appréhender sainement ces domaines. En effet, si notre monde moderne caracole dans un progrès technique exponentiel, nous en sommes encore au Moyen Age en ce qui concerne la spiritualité (et parfois même à l'inquisition, comme j'ai eu l'occasion de le constater personnellement). D'où le besoin urgent de se bouger et d'avancer. Ce livre n'a d'autres buts que de poser les bases d'une telle science spirituelle, théorique et pratique.
Une conséquence amusante de cette vue est la raison pour laquelle on ne peut pas «démontrer l'existence de Dieu» (de la Transcendance): c'est à cause de Sa nature paradoxale. Tout comme dans le paradoxe du barbier, on ne peut démontrer ni un terme (Dieu existe) ni l'autre (Dieu n'existe pas). Et effectivement ce livre n'a apporté aucune démonstration de plus qu'en 2500 ans de philosophie. Par contre, toujours comme dans le paradoxe du barbier, on est libre de fixer le terme que nous préférons!! Tout ça devient très simple donc, et même le paradoxe paraît «logique». J'avais effectivement prédit au chapitre I-9 (en 2000) que des paradoxes pouvaient être indispensables à la définition même de la réalité, du monde physique à la Transcendance ultime. Et c'est effectivement ce à quoi on arrive. Et, finalement, quand on cesse d'en avoir peur, les paradoxes ne sont pas plus compliqués à utiliser que les raisonnements logiques ordinaires. C'est même très pratique, de pouvoir fixer un des termes d'une équation en fonction de nos besoins.
C'est encore ce que les mathématiciens font, quand ils attribuent une valeur à une intégrale. En effet, une intégrale n'est définie qu'à une constante près, ce qui impose toujours de définir un niveau zéro arbitraire. Pas si arbitraire que cela, et les choix faits par les mathématiciens ou par les physiciens répondent toujours à des critères pratiques, par exemple le «niveau zéro» d'énergie, ou le potentiel électrique zéro à l'infini. C'est ainsi qu'ils résolvent le paradoxe de la constante indéterminée. On est donc en terrain connu, et qui plus est en terrain ferme et sain, dont l'altitude est ajustée juste au niveau de nos pieds. Probablement beaucoup de questions de physique fondamentales sont résolues de cette façon, mais les publications accessibles sur Internet ne sont pas assez précises sur ces points.
(Permalien) On comprend donc comment un certain nombre de choses, comme la Création, la Transcendance et le But de la Vie échappent au principe de testabilité de Popper.
Traduit en français, ce principe (vu au Chapitre II-1) dit que l'on ne doit pas affirmer une chose que l'on ne peut pas vérifier. C'est un principe scientifique très utile, qui dit par exemple que l'on ne peut pas tenir pour vrai qu'il y ait des habitants dans les Pléiades, faute de moyen d'aller y voir. Toutefois ce fait est tout de même défini quelque part dans le monde, et on en peut pas non plus affirmer qu'il n'y ait pas de gens à cet endroit, comme le ferait un Poppérien extrémiste (chapitre III-5).
En effet, en ce qui concerne la Transcendance, Son existence ou Son inexistence n'est pas définie, puisque c'est une résolution de paradoxe. Elle est donc fondamentalement indémontrable, ni testable en pratique. Un religieux dogmatique dirait que c'est un article de foi. Je dirai, plus scientifiquement, que c'est un choix, qui dans le cas d'une résolution de paradoxe a le pouvoir de créer la réalité. Et ça, c'est bien plus puissant que la croyance.
C'est au fond la même chose qu'avec l'argent: on ne peut pas démontrer son existence, ni son inexistence, puisque c'est une convention, quelque chose que l'on a créé. Mais on n'entend pourtant pas de Poppériens dire que l'argent n'a pas de sens. C'est que cette philosophie a été créée contre la religion, pas contre l'argent.
(Permalien) Avec les chapitres précédents, nous arrivons à une vue assez complète des choses, du monde physique au sens de la vie, avec une seule théorie. Toutefois, il convient encore d'asseoir le statut épistémologique de la conscience, puisqu'elle détermine sa propre réalité: les méthodes scientifiques d'observation passive de la physique ne peuvent plus se transposer à ce cas. Cela ne veut toutefois pas dire que l'on ne puisse plus parler de la conscience: bien au contraire, elle a ses lois et ses buts, dont l'étude nous concerne au tout premier chef.
Si, en somme, le contenu de l'éprouvette dépends de notre pensée, alors la notion même d'objectivité scientifique paraît compromise, et l'étude scientifique de la conscience paraît impossible. (Ceci est l'application pratique de la discussion de la seconde partie sur l'épistémologie, en particulier le chapitre II-5)
Toutefois cela ne concerne que le contenu de la conscience, qui, bien évidemment, dépend de la personne, et même varie d'une seconde à l'autre. Mais les lois et le fonctionnement de la conscience sont elles, fixes et objectives, car elles ne dépendent pas de la personne, ni de ses opinions ou préoccupations. Et elles se prêtent donc tout autant que les objets physiques à une étude scientifique objective, même si les procédés d'observation sont différents.
Pour faire une comparaison, étudier l'optique en regardant les images dans une lentille remuée au hasard ne mènerait à rien: ce que l'on voit à travers une lentille dépend en effet de ce qu'il y a derrière, qui peut être n'importe quoi. Toutefois les gens qui ont créé la science optique ne s'y sont pas du tout pris de cette façon: ils ont placé les lentilles dans des positions bien précises, sur un fond bien précis, ce qui leur a permis de comprendre comment les lentilles dévient la lumière et changent l'image des objets placés derrière. Ils ont ainsi créé une science optique objective, qui permet d'utiliser les lentilles dans des applications pratiques et d'obtenir des résultats utiles, comme par exemple les appareils photo. Appareils qui permettent de créer des images belles ou utiles, au lieu de montrer n'importe quoi ou «des effets».
On comprend donc la comparaison avec la conscience: examiner le contenu d'une conscience agitée au hasard par les émotions et les événements extérieurs ne mènerait à rien, puisque ce contenu est différent pour chaque personne. Par contre placer la conscience dans certaines situations précises permet de comprendre comment elle réagit, et donc d'examiner objectivement ses lois de fonctionnement. C'est ce que nous avons fait avec l'expérience du chapitre V-5, et qui est fait depuis des millénaires par ceux qui ont exploré la méditation et la spiritualité.
Je reconnais toutefois que c'est plus délicat qu'en optique, puisque le seul instrument de mesure disponible est notre propre conscience, qu'il faut alors nettoyer de ses propres opinions ou attachements, comme vu au chapitre II-4 à propos du biais psychologique. C'est pour cela que les véritables doctrines spirituelles exigent de ne pas s'attacher aux opinions. J'ai cru comprendre que la science exige exactement la même chose.
Ajouté le 1 Mai 2017:
(Permalien) La notion même de science est basée sur l'idée que la réalité est unique, et ne dépend pas de l'observateur (ce qui est appelé «réalité objective», voir chapitre II-6). Comment alors gérer scientifiquement la Transcendance, si ses effets observables dépendent de l'attitude de l'observateur? Ce n'est pas très compliqué, et n'implique pas de métaphysique douteuse ni d'«inconnaissabilité» sadomaso.
En termes communs, refuser d'accepter la Transcendance est équivalent à se placer derrière un mur: on se cache une partie de la réalité. On peut toujours raisonner logiquement, et finir par se rendre compte qu'il y a «quelque chose» d'important de caché derrière le mur, qui donne son sens au reste. En fait ce «mur» n'est rien d'autre que le filtre créé par nos névroses d'opinion. Il est donc facile à enlever, par un entraînement approprié.
En termes plus familiers aux scientifiques, on peut dire que le monde avec Transcendance et le monde sans Transcendance sont comme deux «états quantiques» intriqués, et notre état d'esprit le «champ» qui va réifier l'un ou l'autre des deux états, dans chacune des diverses occasions de nos vies. (Bien sûr ce n'est pas aussi formel que la physique quantique. Mais c'est tout de même plus qu'une simple analogie).
Ceci a une conséquence qu'aucun scientifique ne peut se permettre d'ignorer: en refusant la Transcendance (la conscience, le but de la vie), on crée effectivement «notre réalité», où cette Transcendance est absente (et avec elle, la conscience, le but de la vie, la morale, etc.)
Certains diront que ce retrait n'est qu'un «détail», mais il a une importance cruciale: il retire tout statut scientifique aux démarches du genre «scepticisme», «zététique», et même au matérialisme et réductionnisme ordinaires. En effet, dans cette situation de résolution de paradoxe, ces démarches sont en fait exactement équivalentes de tricher, comme de débrancher l'instrument d'observation, pour prétendre ensuite que le phénomène n'existe pas (Ceci est discuté plus en détail au chapitre II-9).
En fait, tout scientifique doit se débarrasser de ses névroses d'opinion matérialistes AVANT de commencer à parler de ces choses. Une fois cela fait, il verra forcément.
Comme j'ai vu moi-même, après avoir aussi été athée et matérialiste.
Le seul ennui est qu'ils ne le font pas tous en même temps. De ce point de vue, la science spirituelle en est encore à l'alchimie, quand les précurseurs de la science physique devaient se cacher des autodafés.
(Ajouté le 26 Avril 2020)
(Le paragraphe qui suit a été également placé dans le chapitre VI-2, sous-chapitre «La connexion spirituelle: le quatrième fondement invisible». Mais il est logique de l'avoir ici aussi. Voir aussi le chapitre V-20 sur le logos planétaire.)
Procéder de la sorte construit un monde qui permet à la Transcendance de s'exprimer. Cela peut paraître prétentieux de contribuer à la Transcendance, mais c'est effectivement ce qu'Elle demande: c'est à nous, consciences dotées d'émotions et d'intelligence, de donner un corps aux suggestions subtiles de la Transcendance, dans nos concepts, nos projets ou dans nos actions. C'est comme cela qu'on la sert. En effet, n'étant pas un personnage humanoïde tel que décrit dans les textes religieux théistes, la Transcendance ne peut pas agir Elle-même. Elle ne peut donc s'exprimer qu'à travers nous, à travers nos émotions, nos idées, nos concepts, nos personnalités, nos actions, nos créations, nos civilisations. Mais ce faisant, c'est notre bonheur et nos propres vies que nous construisons, car, rappelons-nous: la Transcendance n'est pas un pouvoir extérieur à nous, mais une propriété fondamentale de nos propres consciences.
N'attendons donc pas la visite d'anges ou d'extraterrestres... J'aurais bien aimé, mais ça ne m'est jamais arrivé. Je boude.
Ajouté en Août 2024: nous ne restons pas nécessairement en permanence dans l'état parfait de méditation et de communion avec la Transcendance. Nous nous déplaçons autour de cet état, dans l'expérience normale de la vie. Où et à quelle distance nous allons est une question de choix personnel: rester dans la contemplation, ou croquer dans les expériences de la vie. Cependant, si nous nous éloignons trop de l'état parfait, nous entrons dans les expériences perturbantes et les émotions du mal. Le mal ne consiste pas nécessairement à faire des «mauvaises actions»; il peut aussi se manifester lorsqu'il devient difficile ou impossible de revenir au point «neutre» de la pure Transcendance. Nous sommes alors addicts à une émotion dénuée de sens, un jeu de l'esprit ou de l'égo. Dans cet état, nous pouvons penser que nous ne souffrons pas, mais c'est en fait une expérience de vie très pauvre, un temps que nous regretterons d'avoir perdu plus tard. Un exemple typique de cet état de conscience est de jouer à un jeu vidéo sans but comme Tetris. Mais il y en a bien d'autres, regarder la télé, bavarder pour ne rien dire, rêvasser sans direction, etc. Nous imaginons que c'est bien pire de se livrer à des actions vraiment mauvaises, contre nous-mêmes (drogues) ou contre les autres. Les faiseurs de mal ne l'admettront pas, mais ils souffrent intensément d'être coupés de la Transcendance.
Ajouté en Janvier 2021, dans les chapitre V-7 et chapitre VI-7)
(Permalien) D'un point de vu éthique ou spirituel, comme on l'a vu chapitre V-5 et chapitre V-7 il n'y a pas de «message divin» qui nous interdirait de faire des choses «pas naturelles». Au contraire, nous sommes même arrivés à une conclusion étonnante: c'est à nous de réaliser les suggestions de la Transcendance! Un programme fantastique, à condition toutefois de... ne pas se prendre pour Dieu. (Relire soigneusement chapitre V-5 et chapitre V-7).
«Se prendre pour Dieu» signifie pouvoir ou délire, bien entendu. Toutefois il existe une variété de tentations de cet ordre, que l'on peut regrouper sous le nom générique de tentation prométhéenne: se réclamer d'une inspiration de la Transcendance à des fins égotiques.
☻Sectes
☻Adeptes du «développement personnel» sans esprit
☻Hédonisme sans esprit.
☻Une des inspirations de la Transcendance est une société merveilleuses, moderne, pacifique, où l'on vit libre et longtemps. Mais si une telle société est athée ou matérialiste, ce n'est pas Son projet.
☻Probablement le pire crime possible serait de conférer «l'immortalité» à des gens conscients, dans des robots qui seraient dépourvus de libre-arbitre (chapitre V-18).
☻Technocratie, ingénierie génétique exploitant la vie, développement technologique niant l'esprit.
☻Enflure de l'égo, pouvoir, faux maîtres, faux prêtres, faux prophètes, faux messagers, faux contactés, etc.
☻La tentation extropienne ou cyber-punk d'accepter n'importe quelle modification de l'humain, sans contrôle esthétique ni spirituel.
☻Bâtir notre spiritualité au détriment de celle des autres. C'est entres autres le cas de la répression d'une religion par une autre. Mais c'est aussi le cas de la répression des religions dans la plupart des pays communistes ou en France.
Il va de soi que n'importe laquelle de ces perversions coûte la perte instantanée du contact avec la Transcendance. Et personne ne peut le contester: le test a été fait des millions de fois en public, et il a toujours donné le même résultat.
Ajouté le 1 Mai 2017:
(Permalien) La plupart des religieux penseront que finalement je justifie leur foi. Mais il y a un piège dangereux ici aussi. En effet, chez la plupart des religieux, la foi n'est qu'une croyance, elle aussi verrouillée par une névrose d'opinion (souvent inculquée dans l'enfance, et jamais remise en cause ensuite), voire une simple soumission sadomasochiste à «l'ordre établi» (parfois une «contestation» de cet ordre établi, mais tout aussi névrotique). De là vient tout le fatras de dogmes des religions traditionnelles, ou les disputes sur des questions aussi fondamentales que la longueur des barbes divines ou le sexe des anges (ça s'est vu). En pratique, cela donne une vie grise, pleine de honte et de peur du péché, qui peut aller jusqu'à l'extrémisme et à l'inquisition.
En fait c'est la même névrose d'opinion que le matérialisme, mais qui nous cache la Transcendance derrière les barbes, les dogmes et la honte, au lieu de seulement nier son existence. Le remède est donc le même: soigner la névrose d'opinion. Cela seul permet de recevoir le véritable message de la Transcendance, et permet de sortir des croyances arbitraires pour accéder à la vraie réalité de la Transcendance. Les religieux diront que la véritable foi est précisément cela, mais je m'abstiens d'utiliser ce mot, car l'usage courant le confond avec la croyance névrotique.
On reconnaît un religieux qui a accompli cette démarche à ce qu'il pratique l'eucuménisme, et qu'il comprend comment les conceptions modernes des droits de l'homme peuvent amener à améliorer certaines règles religieuses traditionnelles. Surtout, il mettra de l'amour et de la joie de vivre dans sa démarche, parce que ce que la Transcendance demande avant toute chose est que nous soyons heureux.
Personnellement, même si je ne me réclame d'aucune religion en particulier, je peux me faire comprendre de n'importe quel adepte, en utilisant ses propres concepts.
(Permalien) (Ajouté le 26 Avril 2020) Ce sous-chapitre est commun au chapitre V-7 et au chapitre V-10.
Ce chapitre utilise principalement les concepts bouddhistes/hindouistes pour décrire la voie spirituelle. Cependant le défaut fondamental d'une conscience spirituelle dans un cerveau matériel est également apparu aux pratiquants d'autres courants spirituels. En Occident, cette idée est déjà discernable dans le zoroastrisme, mais elle a été également bien développée dans le christianisme, en particulier le catholicisme.
Le catholicisme parle souvent du «péché originel». Cette idée a l'air absurde: pour commencer, pourquoi manger une pomme serait un péché, et surtout, pourquoi serions-nous punis pour quelque chose qui a été fait des milliers d'années avant notre naissance. Il est dommage que ces histoires aient encore cours, parce que les mystiques chrétiens ont développé des idées beaucoup plus sérieuses sur le défaut fondamental de la nature humaine: nous voulons faire le bien, mais nous n'avons pas la force de le faire, et nous retombons toujours dans les mauvaises actions. (Des concepts sililaires sont apparus même dans des courants de pensée très différents, comme le «conditionnement bourgeois» du Marxisme) Le seul moyen d'être sauvé est de se fier à «Dieu» (ou Jésus, les saints, etc.) et de pratiquer les exercices spirituels jusqu'à ce qu'ils nous envoient leur «grâce divine». Plusieurs auteurs chrétiens ont écrit des livres précis sur l'entraînement spirituel, et ces idées ont imprégné la haute spiritualité chrétienne et conduit à de grands saints tout au long du Moyen Age, de l'Espagne au Mont Athos. Et je les vois encore bien vivantes aujourd'hui dans mes chansons préférées, «Perfect time» et «show me» de Moya Brennan et sa merveilleuse voix chuintante d'elfe chrétienne (bon, au moins on l'entendait beaucoup dans les terres elfiques de Second Life, ce qui fait que ces chansons sont mes plus chers souvenirs de ce temps).
Je pense que cette idée d'avoir besoin de recevoir la «grâce divine» (quelque chose d'extérieur au cerveau matériel, qu'il est totalement incapable de produire lui-même) est plus précis que l'idée bouddhiste (où nous recevons la «bénédiction» du gourou, qui nous permet d'accomplir la voie spirituelle), et elle correspond mieux à la vision qui découle de la théorie de l'autogénération logique: notre conscience spirituelle, naturellement lié à la Transcendance (chapitre V-7), prend le pouvoir sur le cerveau matériel. Cette prise de pouvoir n'a pas besoin de produire des effets spectaculaires (miracles, lévitation, etc.) pour atteindre efficacement l'essentiel: notre conscience cesse de considérer les impulsions amorales aléatoires du cerveau comme étant «notre volonté» ou «notre désir». (Ce que le bouddhisme appelle «abandonner la saisie à notre moi»). À ce stade, nous sommes sauvés, et quoi qu'il arrive (compromis, erreurs, défaillances humaines, mort) nous avons beaucoup plus de chances de parvenir à un univers spirituel paradisiaque, et même avec peu de chance d'atteindre la bouddhéité-sainteté au cours de cette vie.
Cette idée est aussi apparue dans de nombreux mouvements modernes, comme l'idéal socialiste du XIXe siècle: nous devons éliminer nos «conditionnements bourgeois» afin de nous «libérer». Cependant, ces mouvements étant matérialistes, ils étaient fondamentalement incapables d'apporter la vraie solution: faute d'influence spirituelle de la conscience, nous changeons simplement de conditionnement neurologique. (Et disons-le franchement, beaucoup de communistes ont même fait un très mauvais usage de cette idée, comme instrument de harcèlement moral). Et «changer de conditionnement» n'est pas seulement une image, mais une terrible réalité, quand on voit par exemple des «bigots du sexe», choqués par la vue de la chasteté ou de la spiritualité, qui ont transformé la joyeuse libération sexuelle des années 1960 en la révolution illusoire (chapitre I-5) fachiste que l'on voit aujourd'hui,
Nous trouvons le même défaut fondamental en psychologie, et même dans une certaine mesure dans la neurologie et la psychiatrie: elles peuvent être utiles à certaines occasions, mais aucune ne peut provoquer la descente de la conscience spirituelle. De par leur cadre théorique étriqué, elles ne peuvent même pas imaginer ce que c'est, ni comment ça se passe. Sans même parler des croyances fantaisistes de la psychanalyse.
Parmi les Hippies, ceux qui ont choisit d'utiliser les drogues n'ont pas été plus chanceux: les expériences sous drogues ressemblent beaucoup à des «expériences spirituelles»... quand on est grossièrement ignorant de ce qu'est vraiment une expérience spirituelle. Les drogues peuvent fournir des images magnifiques et de merveilleuses émotions, mais en même temps, elles durcissent les circuits neuronaux contre l'influence de la véritable conscience spirituelle, nous rendant encore plus esclave du cerveau... et des dealers.
(Permalien) Comment la Transcendance peut-elle Se manifester partout de la même façon, sans échange d'information entre Ses différentes manifestations? On L'observe en effet dans la méditation, dans le calme mental, dans les instants de super-conscience, dans les NDE, et fort probablement après la mort. Et le contact est toujours radical. Et toujours dans le même sens.
Le rebouclage logique peut bien expliquer cela, mais nous ne sommes pas sûrs d'être dans cette situation. De plus, dans des cas comme les NDE, l'influence de la Transcendance est bien plus forte qu'une subtile sélection naturelle: elle est immédiate et sans ambiguïté. Si l'on reprend l'exemple du vol des oiseaux, c'est comme si un brontosaure pondait soudain un œuf de mésange. On ne peut donc exclure, à ce stade, que la Transcendance soit effectivement «organisée» par quelqu'un. Mais il y a une autre explication bien plus simple:
En physique, il n'y a aucune loi qui spécifie la forme d'une planète (ou d'une goutte, etc.) Pourtant toutes les planètes sont rondes. Pourquoi? Parce que le jeu des lois de la physique à l'échelle quantique mène obligatoirement à ce résultat. On pourrait trouver de nombreux exemples similaires: pourquoi l'eau bout-elle toujours à la même température? Il n'y a aucune loi qui l'y oblige directement, pourtant le jeu des lois de la statistique fait que la température d'ébullition de l'eau est très précise (certaines températures de fusion servent même de référence), alors même que la science actuelle ne sait pas déduire cette température des caractéristiques quantiques de la molécule d'eau! Même chose pour les cristaux, dont la beauté se répète identiquement à l'infini, sans aucune communication d'un cristal à l'autre. Mais un point du cristal ne «sait pas» ce que font les autres points, et par conséquent leurs formes géométriques, les plus parfaites que la nature puisse produire, paraissent impossibles. Pourtant ces formes géométriques apparaissent toujours identiques, car elles sont déterminées par les angles que font les états quantiques des électrons, sans aucun besoin d'échange d'information entre les différents points du cristal.
Similairement, la Transcendance pourrait ne résulter que des seules lois d'autogénération logique de la conscience, sans être un contenu ni une information dans la dite conscience. Ainsi on comprend qu'elle donne toujours le même résultat, quelle que soit la personne, et dans des situations très variées, sans que pourtant de l'information soit échangée entre ces différentes manifestations. Par exemple, chaque NDE est différente. Mais toutes parlent d'amour universel. Il n'y en a pas qui prônent le racisme, par exemple. (Je ne compte pas les NDE négatives, qui semblent être des «ratés» où justement la communication avec la transcendance n'a pas eu lieu. Mais même dans ce cas il n'y a pas de NDE racistes). L'explication la plus simple est que l'être de Lumière serait toujours le même, par exemple Jésus. Mais d'après les chapitres précédents, il n'est que le reflet de notre propre conscience. Comment peut-il alors dire toujours la même chose, sans recevoir d'information d'une source unique? Si ce qu'il dit résulte des seules lois générales de la conscience, alors c'est possible, comme pour les planètes toujours rondes, ou les cristaux qui ont tous la même forme sans échanger d'information entre eux. Et son discours spirituel peut arriver régulièrement à la même perfection que pour les cristaux. Cette perfection peut même jaillir spontanément du chaos, de par les seules lois sous-jacentes, exactement comme des pierres précieuses peuvent se former spontanément dans un amas visqueux chaotique. Le principe est le même. La conscience peut même apporter spontanément de «l'énergie» (chapitre V-17) pour ce faire, exactement comme l'énergie thermodynamique provoque la croissance de certains cristaux, ou force une goutte irrégulière à s'arrondir.
Ce point explique aussi un autre mystère: que les expériences mystiques, même les plus pures et les plus radicales, n'apportent que rarement des informations personnelles utilisables (en plus du fait que l'expérienceur (note 14), plaque dessus ses propres croyances, et pense avoir vu Jésus, le Bouddha, Maître Yoda, etc. sans aucun démenti de la part de la «lumière».) En effet, la réception de telles informations nécessite une connexion, non pas avec une Transcendance idéale, mais avec d'autres personnes, ou avec un autre monde, ce qui est quelque chose de totalement différent. Le bouddhisme tantrique indique par exemple qu'un tel contact ne peut se produire que si on se «réincarne» dans un paradis spirituel: la conscience colle alors à cette nouvelle réalité, qu'elle peut alors percevoir «objectivement» (les deux processus d'autogénération échangent des informations). Ce pourrait être ce qui arrive dans les NDE avancées, quand l'expérienceur voit de tels paradis (ou au contraire au tout début, quand il rencontre des proches déjà décédés). Même des expériences banales seraient aussi dans ce cas: rêves prémonitoires ou instants de superconscience, qui apportent des avertissements de danger très utiles et très personnels. Au contraire, l'expérience de Sainte Thérèse d'Avila serait une «expérience blanche» de pure communion avec la transcendance, sans aucune communication avec d'autres personnes ou d'autres mondes. Ce qui ne retire rien à sa valeur spirituelle, mais il ne faut pas attendre d'un contact avec la Transcendance ce qui ressort d'un contact avec d'autres mondes ou d'autres personnes.
Ce genre de considérations mène aussi à une compréhension simple des Révélations religieuses, de leurs points communs et même de leur diversité.
Les points communs viennent bien sûr d'une perception objective de la Transcendance, tandis que les différences proviennent des concepts variés utilisés pour l'appréhender (chapitre I-9). Par exemple le Christianisme a personnalisé la Transcendance comme on avait l'habitude de le faire dans l'antiquité gréco-romaine, tandis que le Taoïsme a utilisé des concepts plus subtils de la culture chinoise, en termes d'énergies et d'équilibre. Mais qu'elles parlent fondamentalement de la même chose est une base absolue pour l'eucuménisme, et même un devoir d'eucuménisme, y compris avec les religions à Transcendance abstraite comme le Bouddhisme ou le Taoïsme.
D'autres différences viennent d'idéologies qui ont pollué la révélation: le receveur a pris ses idées personnelles pour une partie de la révélation. Ces différences peuvent même arriver à être... toutes identiques, par exemple le sexisme qui a plus ou moins infecté toutes les religions.
Une autre conséquence importante est que les Révélations ne sont pas des phénomènes magiques, ni réservées à des personnes spéciales. En effet la perception du sens de la vie, ou d'un idéal altruiste, est possible de la même façon pour tout le monde. Ce qui ne leur retire aucune valeur spirituelle, car cette valeur vient du contenu du message, pas de la personne qui le transmet.
(Permalien) En mathématiques, on a de nombreux systèmes d'autogénération: les théories elles-mêmes, et toutes les séries. On a même des espaces vectoriels qui sont l'exact équivalent d'univers Newtoniens, et même relativistes, avec l'exact équivalent de notre espace-temps. Les lois d'autogénération y sont parfaitement Aristotéliciennes, et tout est prévisible jusque dans un futur infini. En faits, il ne se passe rien dans ces univers.
Le monde physique semble à première vue obéir aux mêmes lois. Il n'en est rien, car à chaque interaction quantique, le résultat est indéterminé, et réifié au hasard. Il se passe donc quelque chose. Comme vu au chapitre IV-3, le monde physique a une histoire, c'est à dire que les événements à une date donnée ne peuvent être connus que si on connaît tous les précédents.
Pour cette raison, nous avons vu au chapitre IV-7 que seuls ce genre d'univers se prêtent à une évolution de la vie, voire à la vie elle-même.
Les lois d'autogénération de notre univers (la mécanique quantique) diffèrent donc fondamentalement d'une série mathématique, ou d'un espace vectoriel. En effet à chaque pas (chaque nib) il y a une indétermination logique, qui doit se voir assigner une valeur au hasard. Toutefois cette assignation se fait tout de même selon des modalités contrôlées: les nouvelles valeurs ne sont que dans un ensemble très restreint de valeurs permises. Par exemple un électron qui se déplace reste toujours un électron, même si il subit de nombreuses interactions électromagnétiques sur son trajet. Par exemple il ne change pas de trajet au hasard, il se tient toujours au plus près de la ligne droite (principe Newtonien de conservation de la vitesse). Ce qui donne l'impression à grande échelle, de lois parfaitement définies comme dans un espace vectoriel mathématique, des lois de la physique absolues et immuables ne laissant rien au hasard.
Ce qui, soit dit en passant, répond à une des questions ouvertes de la physique: non, l'univers ne se divise pas en plusieurs à chaque choix quantique. Si on reprend le paradoxe du barbier, le barbier résout le paradoxe en prenant une décision unique, et la ville ne se dédouble pas. Chaque choix quantique participe similairement à la création d'une réalité unique.
La formation d'un domaine comme dans l'expérience du RHIC ne se fait pas non plus n'importe comment. On a certes une indétermination «exceptionnelle» sur le taux de matière ou antimatière, mais seul ce paramètre se voit assigner une valeur arbitraire, les autres restant rigoureusement inchangés. Toutefois on a vu que cet événement logique doit impliquer plusieurs particules à la fois, alors qu'un nib n'en implique qu'une seule (deux, en comptant le quantum de champ qui interagit avec elle). Pour cette raison, j'appelle cet événement logique un «instant magique», pour le différencier du nib. (étant bien entendu qu'il n'y a rien de parapsychologique dans ce cas).
Ces deux situations suggèrent fortement une loi générale pour ce type d'événements. Tous deux ressortent de ce que l'on appelait «absurdité créative» au chapitre III-3. D'une manière générale, quand la réalité est indéterminée, elle se réifie au hasard selon une des valeurs possibles du paramètre indéterminé. Mais jamais les valeurs déterminées ne sont changées (règle 5). Ce dernier point est strictement observé dans le cas de la mécanique quantique. Dans le cas de la création d'un domaine comme dans le RHIC, on a certes violation d'un paramètre inhabituel (la symétrie), selon des modalités inhabituelles (un ensemble de particules affectées en une seule opération), mais cette violation reste strictement limitée au paramètre indéterminé. On n'a pas observé d'autres violations au RHIC.
On pourrait appeler ce principe «économie d'absurdité», car il limite, justement, les effets d'une indétermination logique à ce qui est strictement nécessaire pour permettre au système d'autogénération logique de continuer. Ainsi le résultat est le moins illogique possible, ou le moins arbitraire possible.
Dans le cas du paradoxe du barbier, l'absurdité créative permet au barbier d'échapper à la règle commune: «le barbier rase tout homme qui ne se rase pas lui-même». (Et dans la réalité, il a forcément une des deux attitudes possibles, malgré l'indétermination logique). Mais le principe d'économie d'absurdité ne lui permet pas d'échapper à d'autres lois pour laquelle son comportement est déterminé, tel que «tout homme doit se couper les cheveux» (Pour rester dans le style «ville arabe» d'origine, où les hommes avaient cette curieuse coutume).
Dans le cas d'un électron émettant un photon, la direction du photon est indéterminée, aussi elle peut s'effectuer dans n'importe quelle direction. Mais son énergie est, par contre, strictement déterminée, et aucun photon ne viole la loi de conservation d'énergie.
Dans le cas de l'expérience du RHIC, seul le taux de brisure de symétrie est changé. Chaque particule créée reste par ailleurs strictement identique à toute autre particule de matière ou d'antimatière connue. Il en va fort probablement de même pour les brisures de symétrie majeures qui se produisent plus tôt dans le Big Bang.
Maintenant on en arrive au cas de l'absurdité créative qui se produit au début d'un univers. De par la logique en œuvre, ce cas ne se différencie pas fondamentalement des précédents: Une telle création doit obéir au même principe. Juste que, aucun paramètre n'étant a priori déterminé, alors toutes sortes de lois seraient possibles. Toutes? Non: les moins illogiques. Les plus simples. Et on a vu au chapitre IV-8 que «plus simple» signifie, contrairement à l'intuition, relativiste et quantique. Le principe d'économie d'absurdité favorise donc encore davantage ces derniers, quoique l'on ne puisse pas affirmer que d'autres seraient impossibles.
(Permalien) Quand on pense à l'expérience du RHIC, on est abasourdi par les températures gigantesques, champs magnétiques gargantuesques, violation des lois fondamentales de l'univers à des vitesses hyperelativistes... On remarque que toutefois que la seule chose «physiquement impossible» est «l'instant magique», et la seule différence avec une interaction quantique ordinaire est qu'il implique plusieurs particules à la fois au lieu d'une seule.
Si on déshabille cet «instant magique» de ses températures gigantesques, champs magnétiques gargantuesques et autre hyperfolklore, il ne reste qu'un événement logique somme toute très simple.
Et très familier.
En effet, on a un autre phénomène très commun qui se comporte de la même façon: un réseau de neurones qui produit une impulsion élémentaire. Oh, je ne veux pas du tout dire qu'il violerait les lois de la physique, seulement qu'il fonctionne ainsi en tant qu'unité logique: plusieurs éléments différents, ayant chacun son propre déterminisme physique, produisent aussi un événement logique unique, sans que l'on puisse dire lequel a entraîné les autres. (Les théories du fonctionnement des réseaux neuronaux excluent même explicitement qu'un des neurones entraîne les autres).
C'est tout simplement le nib du système nerveux, constitué de réseaux de neurones. Et c'est lui qui produit les impulsions que l'on observe dans l'électroencéphalogramme. C'est aussi la notion de décharge synchrone des neurologues, qui peut impliquer en un événement unique même des neurones éloignés dans le cerveau.
(Au chapitre V-3 je considérais un tel événement à propos du libre arbitre. Toutefois le même événement se produit aussi dans toute activité nerveuse ordinaire, la seule différence étant qu'il n'y a pas d'influence de la conscience dans cette activité ordinaire)
On tire de là plusieurs conclusions intéressantes.
On a vu au chapitre I-6 qu'un raisonnement non-Aristotélicien mettait justement en jeu ce type d'inférence par les neurones, capable en une seule opération de trouver le résultat d'une non-dualité voire d'une logique quadripolaire. C'est même la façon habituelle de fonctionner de tous les centres nerveux!
Pour cette raison, j'appellerai maintenant l'instant magique un nib non-Aristotélicien. Bon, j'aurais du le dire plus tôt, au lieu d'employer des expressions bizarres comme «instant magique» ou «événement logique». Mais on était en pleine purée hyperelativiste, avec des gluons plein les murs et mon sandwich en train de se faire hadroniser. Aussi j'ai préféré rassembler tous ces compléments et définitions dans ce chapitre, plutôt que de les laisser dispersés un peu partout.
Bien entendu, le nib classique genre mécanique quantique peut maintenant être appelé un nib Aristotélicien (son comportement peut être entièrement décrit par les mathématiques classique, et même parfois directement par la logique Booléenne). On arrive ainsi à la conclusion finale du chapitre I-3, sur la façon dont les différentes logiques gouvernent chacune des objets correspondants, selon des nibs de différentes sortes: mathématiques ou programmes informatiques ont des nibs Aristotéliciens (inférences, instructions), tandis que le cerveau et la conscience ont des nibs non-Aristotéliciens (décharges de neurones, instants élémentaires de conscience). La physique a aussi des nibs Aristotéliciens (interaction quantique) mais parfois aussi non-Aristotéliciens (brisure de symétrie).
Une autre conclusion intéressante vient si on considère que la loi d'autogénération logique de la conscience pure (désincarnée) ne fait que copier celle des neurones. La conscience psychologique (chapitre V-2) le fait forcément, puisqu'elle est commandée directement par les neurones. Mais la conscience spirituelle est contrainte de le faire aussi, en tant que système d'autogénération dérivé de celui des neurones («forked», ou il fait une fourche, chapitre III-3, règle 6). Le nib de la conscience est donc non-Aristotélicien, et similaire à celui des réseaux neuronaux. Ainsi, au lieu d'un déterminisme logique similaire à celui de la physique (lois mathématiques ou algèbre booléenne), les nibs de la conscience s'enchaînent selon un système d'influences graduées, que seules les logiques non-Aristotéliciennes peuvent décrire. Et le résultat est forcément différent, car justement ce comportement ne peut pas se décrire selon la logique Aristotélicienne ou mathématique. On dit qu'il les transcende (au sens défini au chapitre I-9)
Ce comportement Non-Aristotélicien (apparemment «absurde») s'observe facilement dans l'enchaînement des pensées vagabondes, des rêves, les NDE, la paralysie du sommeil, etc.
On a vu au chapitre IV-8 que plusieurs lois importantes de la physique sont en fait des lois générales des systèmes d'autogénération logique. Une de ces lois est que tout système de ce type doit être quantique. Il est facile de vérifier que la conscience l'est aussi, en particulier avec les rêves, qui sont formés d'un enchaînement de scènes instantanées, sautant de l'une à l'autre en ne modifiant à chaque fois qu'un seul élément au hasard. Si on ne se rend habituellement pas compte que le contenu de notre conscience évolue ainsi par saut quantiques, c'est tout simplement parce qu'il n'y a pas de réalité définie entre deux nibs ou interactions quantiques. On ne peut donc pas percevoir d'intervalle vide entre deux pensées!
Ce que les enseignement spirituels appellent le «vide mental» n'est pas un état de conscience «vide» (Par définition, on est conscient de quelque chose, sinon on est inconscient), mais un état où la conscience se contemple elle-même, et n'a donc aucun objet spécifique. Le seul intérêt de cet état, mais il est de taille, est de permettre l'émergence de la véritable conscience spirituelle à la place de la conscience neurologique. C'est pour cela que certains maîtres spirituels disent que cette conscience apparaît «dans le vide entre deux pensées»: il s'agit en fait d'un accès de conscience spirituelle sans objet, entre deux épisodes de pensée neuronale incontrôlée. On peut aussi dire qu'il s'agit de nibs de conscience spirituelle s'intercalant entre deux décharges de neurones (nibs de la conscience psychologique).
Une autre loi très générale en physique est celle de l'énergie. Toutefois l'énergie physique n'existe que dans un espace (ultimement, comme on l'a vu au chapitre IV-5, l'énergie entre deux particule est fonction de l'angle que font les nibs dans l'espace de Minkowski, que cet angle soit causé par leur vitesse ou par un champ de gravitation). Toutefois il n'y a pas à proprement parler d'espace dans la conscience (même quand elle en perçoit un), aussi la notion d'énergie ne peut pas se transposer telle quelle. Nous verrons toutefois au chapitre V-17 que la notion d'énergie reste très pertinente dans le domaine de la conscience, mais d'une manière différente, en poussant le flot des sentiments ou des pensées dans une direction plutôt qu'une autre.
Le point final de la théorie de l'autogénération logique sera apporté au chapitre VII-4.
(Permalien) (Ajouté le 26 Avril 2020) Ce sous-chapitre est commun au chapitre V-7 et au chapitre V-10.
Une raison de plus pour détruire l'ego arrive juste après la mort, quand nous nous «réincarnons» dans un monde spirituel. Cette situation nécessite une connexion d'information entre notre flux de conscience (notre processus d'autogénération logique de conscience) et le processus d'autogénération logique de l'univers spirituel où nous voulons vivre. Si cette connexion ne s'établit pas, alors nous pouvons avoir des expériences très agréable, voir des gens merveilleux, etc. mais cela restera un rêve, pas une réalité objective partagée avec des personnes réelles.
Dans le monde physique, nous percevons la «réalité objective» des objets physiques, car nos organes des sens créent des éléments de l'expérience de conscience, couleurs, images, sons, sensations, qui sont des représentations pertinentes de ce monde physique (photons, formes, vibrations, textures...). Dans un monde spirituel, fait d'éléments de l'expérience de conscience (images, couleurs...) nous avons besoin qu'un de ces éléments entre simplement dans notre flux de conscience, pour le percevoir comme «réel» et «la réalité objective». Les expérienceurs de NDE ou de RR4 rapportent que cela fonctionne très bien, ressentant même leurs expériences comme «plus réelles» que le monde physique. Je peux même confirmer personnellement que les visions de paralysie du sommeil sont très réalistes, très vivantes, incluant le contact, la sensualité, etc. (Mais curieusement je n'ai jamais eu d'odeurs).
Toutefois, cette situation présente une difficulté logique: dans une chaîne de causes à effets (processus d'autogénération logique), un élément ne peut pas être la conséquence de deux causes logiques différentes, une dans le monde et une dans notre conscience.
Il existe plusieurs solutions pour cela :
-Nous percevons les éléments de l'univers spirituel, mais sans possibilité de les modifier (leur cause n'est pas dans notre conscience). Au début, cela peut être une expérience très agréable, mais je parie qu'elle deviendra vite lassante, et même une torture. Pour cette raison, les maîtres spirituels avertissent parfois des dangers d'une méditation statique, citant des exemples de personnes prises au piège dans des univers d'une solidité de diamant, de leur propre création (enfers de Vajra). Curieusement, j'ai trouvé exactement la même histoire dans une bande dessinée (le Scrameustache), avec le druide Gouldache, emprisonné dans son propre cercle de protection incassable.
-Tout l'univers obéit à notre propre conscience. Très agréable certes, mais pour les autres personnes qui vivraient là, cette situation se ramènera vite au cas précédent. On devine alors que nos gentils jouets fuiront rapidement pour des endroits plus intéressants, tout en nous laissant quelques apparences de tamagotchis spirituels pour jouer avec.
-Le cas plus probable, est que nous avons une sorte de «mélange quantique» des deux influences (Importante note 91 sur l’usage du mot «quantique»), de sorte que chaque objet obéira plus ou moins à notre conscience, à la conscience d'autres personnes, ou à la «physique» de cet univers, juste comme dans le monde physique une particule a une probabilité quantique d'obéir à un champ à laquelle elle est soumise, plutôt qu'à un autre. Et cette influence se produira sous la forme «d'événements quantiques» plus ou moins aléatoires, où notre conscience modifie «magiquement» des objets de notre entourage. Mais nous ne parvenons pas toujours à le faire, à cause de la part aléatoire. Ce qui laisse la possibilité aux autres d'agir. Ces univers sont intéressants, car nous partageons une expérience avec de véritables autres personnes, tout en conservant notre propre libre arbitre, notre propre espace de vie et notre propre espace privé de pensée. En outre, dans ces univers, nous avons des «pouvoirs magiques», qui peuvent se manifester comme un «champ» limité. Ce «champ» pourrait même apparaître comme des flammes ou des rayons de lumière, comme dans les jeux vidéo.
Mais, dans ce cas, un «mélange» est un paramètre qui est fixé de manière arbitraire. Nous avons déjà trouvé de tels paramètres arbitraires dans le monde physique, comme l'intensité des différentes forces, les masses des quarks, etc. qui sont fixés à l'occasion d'événements spéciaux (résolution du paradoxe, chapitre III-3 ou «brisure de symétrie», chapitre IV-9). Ces paramètres arbitraires sont alors obligés de continuer inchangés (chapitre III-3 règle 5) et de devenir des «lois de la physique» impossibles à briser. De même, on peut deviner que des univers spirituels ont divers paramètres fixés arbitrairement lorsqu'ils sont créés, ou à l'occasion de grands événements qui se produisent juste après cette création. Et en effet, les traditions spirituelles disent que des êtres illuminés peuvent créer des univers et y recevoir leurs disciples, afin qu'ils soient dans un paradis. L'événement fixant les paramètres doit probablement se produire lorsque la personne illuminée fait son parinirvana, tandis que le «mélange quantique» d'influences serait défini plus tard lorsque chaque disciple rejoint l'univers. Toutefois essayer de savoir comment ces événements se passent exactement est aujourd'hui (2014) bien trop spéculatif pour que l'on puisse en dire quoi que ce soit d'utile. Très probablement les «commandes» pour ce faire ne sont accessibles et compréhensibles que dans l'après-vie.
À la rigueur, il se pourrait même que ce «mélange quantique» ne soit pas nul dans notre monde physique. Les personnes bénéficiant d'une valeur non nulle jouiraient alors de «pouvoirs magiques», qui se produiraient de deux façons :
-Des influences diffuses de probabilités biaisées, sans événement particulier, que nous observons dans la méditation, ou comme dans l'expérience PEAR.
-Certains événements «quantiques» plus forts, mais plus difficile à produire, et de toute façon pas par notre ego neuronal. Bien sûr la probabilité de tels événements serait considérablement plus forte lorsqu'il y a un «champ» de certains enjeux cruciaux de la conscience: naissance, mort, empêcher un accident, prière de guérison, grande prière interreligieuse, etc.
Cette idée de mélanger des éléments de notre propre conscience, ou d'autres consciences, avec des objets dans l'univers spirituel, est très probablement ce qui a conduit à des expressions telles que la «dissolution de la conscience» (qui n'est pas sa destruction, mais une portée plus large et plus intéressante, non limitée à soi). Cela a des conséquences pratiques importantes sur la façon dont nous devons méditer pour préparer notre après-vie: nous méditons que nous ne sommes pas un ego auquel obéissent des objets (ce qui mène à un échec certain, puisque notre ego neuronal est un phénomène matériel, totalement lié par les lois de la physique, et condamné à disparaître à notre mort). Au lieu de cela, nous méditons qu'il y a un flux de la conscience qui englobe nous, les objets et les autres personnes, dans lesquelles nous jouons seulement un rôle... d'accord, une partie de l'histoire, mais pas tout, les autres ont aussi leur rôle, et nous ne contrôlons pas le résultat global. Cette directive se trouve par exemple dans le Tantra de Kalachacra, où le texte dit de méditer notre chambre comme étant le Mandala, même si c'est un taudis ou une prison. Les disciples ne prêtent habituellement guère attention à ce genre de directives, n'y voyant qu'une sorte de description poétique. Mais c'est l'un des éléments cruciaux des Tantras. La mécanique des Tantra est comme la mécanique automobile: elle a besoin de toutes les pièces pour fonctionner, même une pièce secondaire qui manque, comme un essuie-glace, peut la rendre inutilisable.
Et bien sûr, la contribution de chaque participant doit être belle et proposé d'une manière non conflictuelles. Les idées de «s'exprimer» ou «d'avoir notre propre vérité», que nous trouvons souvent dans le nouvel Age et dans la société ordinaire, entraîneraient un univers spirituel dans le chaos en quelques minutes... exactement comme ils le font dans n'importe quel groupe de personnes dans ce monde physique! Désolé, mais le paradis ne peut être que pour ceux qui sont en mesure de le garder en paradis. Ceux qui n'en sont pas capables doivent apprendre.
(Permalien) (Ajouté le 16 Juin 2016) Ce sous-chapitre est commun au chapitre V-7 et au chapitre V-10.
Ajouté le 16 Juin 2016:
Certains courants spirituels considèrent que l'on obtient l'éveil spirituel par notre seul entraînement psychologique (appelé accumulation de mérite). D'autres au contraire considèrent que l'on ne peut rien obtenir sans recevoir un élément extérieur (appelé grâce divine).
En fait, les deux points de vue sont non-duels, puisque la Transcendance est elle aussi non-duelle avec notre propre conscience. On peut donc en théorie dire que n'importe qui peut atteindre n'importe quel niveau spirituel sans aucune aide extérieure, puisque n'importe quelle conscience individuelle contient déjà tout ce qu'il faut. Mais on peut aussi dire le contraire: on ne peut atteindre un niveau élevé qu'avec l'aide de «Dieu». En effet, quoi que soit «Dieu», à un moment notre conscience doit réaliser sa propre véritable nature Transcendante, au lieu de suivre les injonctions non-spirituelles des neurones. Et la non-dualité entre les deux vues fait que, en théorie, on peut aussi bien pratiquer un entraînement sans prier personne, ou au contraire seulement désirer la grâce divine. La meilleure preuve en est que les deux courants spirituels les plus opposés de ce point de vue, le Bouddhisme et le Catholicisme, ont tous les deux produit des saints manifestant des miracles au moment de leur mort.
Toutefois, en pratique, pour que cela fonctionne réellement, il faut soigneusement rester dans la non-dualité, et en particulier éviter les deux vues extrêmes ci-dessus: pratiquer un entraînement psychologique sans but transcendant (psychologie pure), ou espérer une grâce divine arbitraire sans faire d'effort pour améliorer nos névroses ou notre comportement. Ces deux attitudes sont aussi inefficaces et dangereuses l'une que l'autre.
Ce qui arrive dans la pratique spirituelle réelle et l'évolution réelle, est que la «grâce divine» arrive quand notre conscience y est suffisamment habituée pour la reconnaître. La seule voie est donc la non-dualité entre entraînement et grâce.
Les conseils d'enseignants ou de compagnons de route plus avancés sont aussi extrêmement utiles. Ils peuvent éviter des erreurs difficiles à déceler, qui peuvent faire perdre des dizaines d'années, voire conduire au fanatisme ou au suicide. Même quand ils ne nous guident pas, ils nourrissent notre motivation, par rapport au monde anormal actuel où les personnes positives sont constamment découragées ou contrecarrées.
Quant à des interventions divines proprement dites, je n'ai pas d'expérience personnelle de ces choses. En tous cas pas de grandes visions théâtrales comme dans la Bible. Mais les gens qui pratiquent régulièrement rapportent de nombreux rêves, ou des impressions en méditation. Peu apportent des inflexions du destin, mais leur accumulation équivaut à une guidance efficace.
Les religions du Livre attribuent ces visions à des Anges, qui sont des créatures créées par Dieu, qui ne peuvent jamais faire le mal. Les religions Orientales attribuent ces visions à des Dévas (des bienheureux, en termes catholiques), des anciens humains ordinaires qui se sont élevés à un niveau angélique de bonté et de sagesse. En pratique, il n'est pas vraiment important de savoir laquelle de ces deux vues est vraie, aussi on évitera les disputes théoriques sur le sexe des anges... car ils préfèrent la pratique, hi hi hi!
Bien entendu, ce genre de choses n'arrivent jamais aux personnes sans aucune pratique spirituelle. Donc, les Poppériens, si vous voulez tester l'existence de telles visions, voici le protocole expérimental: prenez des motivations spirituelles sincères, et entraînez-vous suffisamment pour que ces motivations deviennent des parties déterminantes de votre personnalité. Rappelez-vous qu'un des principes de base de l'Epistémologie Générale est que vous êtes à la fois l'observateur et l'éprouvette! (Chapitre II-4) Vous débiner vous retire alors immédiatement votre statut scientifique.
(Ajouté en Janvier 2021) La prédétermination Calviniste va à l'extrême de poser que seule la grâce divine compte: quels que soient nos efforts et notre volonté de bien, Dieu a déterminé par avance notre salvation ou notre damnation. Cette vue n'est pas acceptable: en plus d'attribuer une extêmement cruauté à Dieu, c'est une interprétation des textes religieux avec des concepts différents de ceux qu'employaient leurs auteurs (Chapitre I-9), ou encore une erreur de type de logique: interpréter de manière Aristotélicienne des textes qui ne le sont pas (Chapitre I-7). C'est enfin une négation du libre-arbitre (Chapitre V-3) en contradiction avec tous les autres concepts Chrétiens, et aussi en contradiction avec les conceptions humanistes et juridiques modernes.
(Permalien) Enfin l'entropie peut aussi se transposer au système d'autogénération logique de la conscience, quoique qu'elle donne alors des résultats différents d'avec la physique. On a vu au chapitre IV-3 qu'en physique l'entropie est une augmentation du désordre, qui interdit certaines transformations physiques que d'autres lois autorisent pourtant. Par exemple, si on fait exploser une cartouche de dynamite, les lois du mouvement ou de l'énergie n'interdisent nullement aux molécules de fumée résultantes de se rassembler et de reconstituer la cartouche intacte. Mais il faudrait pour cela orienter le hasard un nombre si incommensurable de fois que la probabilité est virtuellement nulle, équivalente à une impossibilité. Les physiciens disent que le système a augmenté son entropie, et ne peut pas la diminuer.
Cette entropie se manifeste aussi dans les conceptions humaines (lois, systèmes philosophiques, dont la complexité augmente en proportion du nombre d'intellos coupés de la vie) ou dans les relations entre personnes (apparition de problèmes dont la résolution devient vite impossible). Par exemple les systèmes de lois et de démocratie sont complexes, et chaque défaut amène une parade qui complexifie encore davantage les choses. On appelle cela l'entropie de la loi: une inflation irréversible du nombre de textes, règlements, directives, etc. qui en finale finit par annuler les avantages de la démocratie. Similairement, les relations entre des personnes entraînent souvent une accumulation de rancoeurs, de malentendus, de préjugés, etc. qui finissent par rendre ces relations déplaisantes, voire impossibles, alors que tout se passait bien au début.
Toutefois ces choses reposent sur une façon de raisonner Aristotélicienne, plus précisément sur l'erreur appelée dualisme (chapitre I-5).
Or on a vu au chapitre I-4 que justement, les non-dualités tendent au contraire à simplifier les problèmes auxquels on les applique. Et c'est effectivement ce que l'on observe dans les relations des personnes qui comprennent la non-dualité. Ces personnes tendent, au contraire des dualistes, à mieux s'entendre avec le temps, soit qu'elles se connaissent mieux, soit qu'elles dissipent plus facilement rancoeurs et malentendus. Et si un incident les oppose sur un point, il se résout plus rapidement, et surtout sans contaminer toutes leurs autres activités avec des jugements dualistes ou des opinions contre l'ensemble de la personne.
Mon expérience des groupes dans les mondes physiques ou dans les mondes virtuels prouve le même effet: plus les gens sont civilisés et d'esprit souple, moins on a besoin de règles. Mais plus les gens sont intellos ou dualistes, plus il en faut. A un certain point, il faut prévoir tous les cas, et les différents cas pour chacun des cas, et les exceptions aux cas des exceptions qui font la règle, etc. Le nombre de règle augmente alors de façon exponentielle. C'est ce que l'on appelle «l'entropie de la loi». Mais en arriver là montre clairement que les personnes ne cherchent pas la sagesse, hein, alors je ne perd pas de temps à essayer de la leur transmettre.
Toutefois le cerveau est non-Aristotélicien de manière native, et en cela il sera suivi par la conscience désincarnée, puisque cette dernière imite le cerveau. Ainsi, même chez une personne dualiste, la complexité de la psychologie doit donc diminuer avec le temps, au lieu d'augmenter. On peut donc valablement penser qu'une conscience fonctionnant selon des non-dualités tend naturellement à se ramener à des choses simples, et à éliminer spontanément toute complexité, malentendu, blessure ou erreur, même sans effort actif de la personne dans ce sens. Malheureusement le résultat n'est pas toujours dans le bon sens: quand les gens ne dirigent pas leur vie, leur cerveau se fige souvent dans une caricature simpliste de ce qu'elles ont été. (On appelle ça «être vieux», car cela arrive avec le temps. Mais cela ne résulte d'aucune perte réelle des facultés).
En gros, l'entropie serait aussi valable dans le domaine de la conscience, mais elle y produirait le résultat inverse de la physique: la cartouche de dynamite se reconstitue toujours, même si on la fait exploser, qu'on la coupe, l'écrase, déchiquette, etc.
Cette propriété est connue des pédiatres sous le nom de résilience, et dans la vie quotidienne sous les noms de pardon, oubli, etc. (Il ne s'agit toutefois pas dans ce cas de décision volontaire de pardonner: simplement la rancoeur se dissipe lentement au fil des années, et les divergences aussi).
En fait seuls des idéologies obtuses ou des préjugés violents peuvent empêcher ces choses de fonctionner spontanément, car il rajoutent sans arrêt des irritations et des complications. Ainsi de telles névroses graves s'auto-entretiennent. C'est malheureusement ce qui arrive chez beaucoup de gens...
Ceci est aussi la raison pour laquelle intellectualiser la Transcendance est le meilleur moyen de s'en couper totalement. C'est malheureusement ce que font beaucoup de chefs religieux.
Cette propriété de simplification automatique est parfois aussi appelée néguentropie, et certains physiciens utilisent ce mot pour pour désigner beaucoup de phénomènes d'auto-organisation de la vie (croissance, évolution, auto-organisation...). Toutefois, dans le sens physique, la néguentropie des corps vivants ne peut exister que si il y a un apport constant d'énergie, pour réparer l'action destructrice constante de l'entropie. Dans le monde de la conscience pure, où l'énergie physique n'entre pas en ligne de compte, la néguentropie pourrait jouer seule, expliquant alors très bien la capacité de la conscience à évoluer spontanément vers plus de simplicité, d'amour et de beauté. Et qu'elle puisse même le faire très rapidement dans certaines circonstances spéciales, comme les NDE.
Ceci serait l'explication la plus élégante de la façon dont la Transcendance vue au chapitre précédent se manifeste partout, et délivre partout le même message de bonté et de beauté, sans avoir besoin d'un dieu-chef d'orchestre ni d'une ribambelles d'anges pour poster tous ces messages aux quatre coins du monde. Cette vision proposée par la Transcendance serait simplement l'état final achevé de la conscience, son «niveau d'énergie zéro», vers lequel nous tendons tous, qui maximise la néguentropie. La seule différence d'avec la physique, mais fondamentale, est que la matière tend toujours à descendre vers la moindre énergie, alors que la conscience monte toujours vers l'idéal. Un objet matériel tend toujours à se détruire, alors que la conscience tend toujours à se construire, à se guérir. Et, tout comme une planète tend toujours à être ronde, ou un cristal à être géométrique, la conscience va toujours vers la beauté et la bonté.
On pourrait donc dire que, à l'inverse d'avec la physique, dans le monde de la conscience, c'est la néguentropie qui domine l'entropie, tendant à simplifier les choses, à les faire aller vers le bien. Et c'est l'entropie qui a besoin d'une source d'énergie constante pour créer ou entretenir du désordre, par exemple une névrose, une idéologie, un clan, une manipulation, etc. Mais ces choses dépendant du cerveau matériel, il n'est pas étonnant que la mort nous en délivre abruptement, produisant l'énorme influx positif des NDE. (ce que Patrice Van Eersel appelle «La source Noire», cette puissante source d'énergie qui appelle de juste au-delà de la mort).
En fait, spirituellement, c'est l'entropie qui est négative, créatrice de désordre, et limitant notre liberté. Ainsi, pour éviter d'associer la néguentropie («négative») à des phénomènes de conscience positifs (bons), je propose le terme «eutropie» © (note 93 sur l’usage de ©) pour la tendance de l'esprit à se simplifier, à aller spontanément vers le bien. Dans ce sens, les névroses produiraient de l'entropie, comme en physique: de l'augmentation du désordre, des complications.
(A ne pas confondre avec le terme «extropie» déjà utilisé, et qui ne fais PAS partie de ma philosophie. En Février 2013, «eutropie» © n'est pas utilisé, sauf dans un nom de société. A cette réserve près, je met donc mon copyright dessus, avec les conditions d'utilisation définies dans l'introduction de ce livre et dans la (note 93 sur l’usage de ©.)
Ainsi, dans le monde matériel, la conscience (la vie) a besoin d'un apport constant d'énergie pour se maintenir. Mais dans le monde spirituel, c'est le mal qui a besoin d'énergie pour se maintenir.
(Permalien) Pour illustrer comment fonctionnent l'entropie et le second principe de thermodynamique, un scientifiques tels que Maxwell avait conçu en 1929 une expérience de pensée connue sous le nom de «démon de Maxwell» (Il est ahurissant de voir ces grands esprits confondre anges et démons, mais là n'est pas le sujet).
Une boîte fermée contenant un gaz est divisée en deux parties A et B par une paroi. Dans cette paroi, il y a un petit trou, avec une porte. Le «démon» monte la garde à la porte, et il l'ouvre quand une particule de gaz va de A à B, et la ferme autrement. De cette façon, il peut faire augmenter la pression dans la partie B, et donc extraire de l'énergie utilisable de seulement la chaleur du gaz. C'est précisément ce que le deuxième principe de la thermodynamique interdit, menant à notre monde physique où tout finit par s'user et s'épuiser dans une enuyeuse moyenne.
Voir la page wikipedia du démon de Maxwell, et une expérience similaire, le cliquet Brownien
Cette expérience de pensée a intrigué les scientifiques pendant des dizaines d'années, car elle a l'air de «devoir» fonctionner, tout en violant le second principe de la thermodynamique. La raison en est que Maxwell utilise un «démon» pour son dispositif, c'est à dire un être qui connaît par magie ce qu'il doit faire. Cependant, dans le monde physique, intention et connaissance n'ont aucun sens. La seule chose que l'on peut faire est de représenter des informations en modifiant des états physiques. Pour cela, il faut mesurer et modifier des objets matériels, des processus qui consomment de l'énergie et produisent de l'entropie. C'est la raison pour laquelle la plupart des scientifiques pensent que l'expérience ci-dessus ne peut pas fonctionner dans le monde physique.
Mais que se passe-t-il si le «démon», eh bien, disons l'ange à partir de maintenant, est une conscience existant dans un univers fait d'éléments de l'expérience de conscience? Dans un tel univers, l'intention est une interaction forte, et nous connaissons naturellement l'état des choses autour de nous, puisque les éléments «autour» de nous sont aussi des éléments de notre propre courant de conscience. Dans ces conditions, nous n'avons pas besoin d'énergie pour connaître l'état des choses, et rien n'interdit à l'ange de Maxwell de permettre l'entrée des expériences de conscience positives, et de rejeter les mauvaises. Nous avons même pas besoin de lui, puisque notre propre conscience est si avide d'accomplir cette tâche qu'elle l'effectue elle-même en permanence.
À partir de là, le résultat sera très différent du monde physique: au lieu de tout ramener à une moyenne, le mal sera très vite épuisé et le bien prendra tout le pouvoir. Ce sont les mêmes lois logiques et les même processus que pour l'entropie dans le monde physique, mais, dans ces conditions différentes, au lieu de ramener tout à une moyenne, il produit un déplacement massif vers l'extrême bien. C'est pourquoi je l'appelle eutropie ©.
Et il peut être très rapide, de l'ordre de la minute dans une NDE, ou dans les méditations avancées (bien qu'il faille des années pour apprendre).
Ce qui mène les gens à penser que l'eutropie ne fonctionne pas, est que le cerveau étant un objet matériel, il obéit à la loi de l'entropie classique. C'est pourquoi toutes les émotions, pensées, philosophies, organisations et systèmes politiques qui proviennent uniquement du cerveau matériel (l'ego neuronal, chapitre V-10) sont si souvent imparfaits. Ils sont également condamnés à perdre leur impulsion initiale, à dégénérer et à être récupérés par des arrière-pensées et des interprétations erronées. Cela vaut bien sûr pour la religion, mais aussi pour la démocratie, comme nous le verrons au chapitre VI-11. Même «l'entropie de la Loi» n'est pas une simple métaphore, c'est de la vraie entropie, qui corrompt l'information stockée ou la communication. Seul un flux constant d'éléments de la conscience spirituelle (libre arbitre, instants de super-conscience, etc.) peut nous sauver de ce destin. C'est ce qui explique pourquoi l'humanité ne peut pas vivre aujourd'hui sans modèles spirituels comme Gandhi ou Mandela, artistes inspirés et gourous capables de contrôler leur cerveau matériel et de le plier à leur véritable conscience spirituelle.
(Permalien) Ces visions de la Transcendance comme un phénomène logique, ou de l'âme comme série mathématique créée à partir d'une autre série d'éléments physiques, sont pour le moins sèches et peu engageantes... cela va t-il tuer toute foi, toute beauté, toute magie?
Je dis que non, si on ne laisse pas le doute s'insinuer dans notre esprit. Les réflexions qui précèdent, issues d'une observation scientifique neutre, n'ont pour seule vocation que d'expliquer comment tout cela est logiquement possible, comment des choses telles que l'âme, le bien, Dieu, peuvent exister et fonctionner, sans avoir besoin de l'autorisation des matérialistes ou des immoraux. Et si j'ai fait cela, c'est bien pour asseoir la réalité spirituelle sur des bases fermes et objectives, tout en démontrant l'inanité de toutes les dangereuses «religions» que sont le matérialisme, le rationalisme (tel que défini au chapitre II-6), la technocratie, le positivisme, la liberté selon Sade (note 83), etc. qui se réclament de la science alors qu'elles ne sont en aucun cas des raisonnements basés sur des faits, seulement des argumentaires à charge, voire de simples manipulations mentales. La science n'est pas un argument que l'on brandit quand il nous arrange, et qu'on ignore quand il nous dérange. La science n'est pas de la peinture que l'on met sur des bibelots sans valeur pour les rendre plus brillants. La science n'aime pas qu'on la mette dans un placard quand sa lumière dévoile des mensonges. Si un raisonnement scientifique démontre l'existence d'une Transcendance ou d'un sens de la vie, on est tout autant obligé d'en tenir compte que quand il démontre la possibilité de fabriquer des bombes atomiques ou des machines à laver.
Ce que je demande est que ces démonstrations ne cassent rien, mais au contraire soutiennent la pratique spirituelle de tout le monde, face aux attaques pseudo-scientifiques contre l'esprit humain. Je demande précisément que chacun s'émerveille encore davantage de ce monde spirituel, avec une certitude renforcée, scientifique, enthousiasmante, que c'est bien la vérité, et non pas une «foi» ou une illusion. Que chacun pratique le Bien en toute bonne conscience, sans le doute insidieux qu'il ne serait qu'un système de règles arbitraires parmi d'autres. Que chacun continue à adorer qui lui plaît, Dieu, Allah, Brahma, le Bouddha, le Tao, les Jedis, etc. et en tire tout le bénéfice qu'il est en droit d'en attendre, sans le doute que ce ne serait qu'une croyance (Seule la forme est croyance, mais nous en avons souvent besoin pour appréhender l'abstraction. Et si ça marche avec les Jedis imaginaires, alors pourquoi se poser des questions sur les autres). Que chacun choisisse donc sa voie, sans se laisser ralentir par ceux qui ne vont nulle part. Que chacun jouisse de la beauté là où elle est, et n'hésite jamais à fermer le bouton de la radio qui déverse du rap, de la purée de supermarché ou des grisailles technocratiques. Que chacun aime sa famille, son prochain, sans se faire subvertir par la propagande égocentrique ou Sadienne (note 83). Que chacun pense que la vie a un sens, et accomplisse ce qui lui tient profondément à cœur, sans se laisser détourner par «un emploi» qui ne lui rapporte rien. Que chacun s'extasie devant le sourire du nouveau-né, en éprouvant pleinement la joie de rencontrer une conscience nouvelle (ou, quelques fois, déjà connue). Et, quand un être cher nous quitte, n'avoir que les pleurs d'un départ en voyage, pas la tragédie existentielle imposée par certaines revues «scientifiques» et leurs réductions psychologiques désespérantes. La science n'est clairement PAS dans ces revues.
Au boulot, donc, et joyeusement!
(Permalien) (Ajouté le 26 Avril 2020) Ce sous-chapitre est commun au chapitre V-7 et au chapitre V-10.
L'Histoire montre qu'il est assez facile de convertir des peuples de force à une nouvelle religion (Romanisation, Christianisation, Islamisation, athéisation) Toutefois il est impossible de forcer les gens à avoir une pratique spirituelle: les confessions forcées, que ce soit de l'inquisition ou des maoïstes, n'ont toujours fait que refléter les fantasmes des persécuteurs, sans jamais apporter la moindre information sur ce que pensaient réellement les victimes.
Si même la torture et la mort ne peuvent pousser les gens dans la voie de l'esprit, qu'est-ce qui les y pousse donc?
Les gens ne s'engagent dans une telle voie que si ils pensent qu'elle peut leur apporter quelque chose: bonheur, sens de la vie, meilleures relations avec les autres, vie au-delà de la mort. Et uniquement dans la mesure où ils pensent que telle ou telle pratique peut vraiment leur apporter une de ces choses.
On comprend alors qu'ils ont besoin d'avoir confiance, pour s'engager dans des pratiques qui prendront du temps chaque jour, pendant des années, pour un résultat dont ils ont seulement entendu parler, sans trop le voir.
Mais si les résultats sont visibles concrètement, vue l'importance fondamentale des enjeux de conscience, cette confiance peut alors devenir forte, et résulter en un investissement puissant. Ainsi on comprend l'influence énorme qu'ont eues dans le monde moderne des gens comme Gandhi, Mandela, Luther King, le Dalaï Lama: ils ont apporté, par leur comportement ou par leurs actions, la preuve tangible que l'on peut effectivement vivre autrement que dans la tribu de singes.
Toutefois cela ne suffit pas: les disciples qui voudront s'engager sur leurs traces devront aussi faire confiance en une multitude de maîtres spirituels, méditants, yogis, lire leurs livres, et pratiquer assidûment leurs méthodes. Cette confiance s'appelle le Samaya.
Briser cette confiance peut alors casser l'énergie du méditant, et l'amener à abandonner sa pratique, comme quand on casse un bourgeon.
C'est ce qui arrive avec les sectes, maîtres corrompus, etc.
Mais c'est surtout ce que font les idéologies matérialistes, la pseudo-psychologie ou la pseudo-neurologie et toutes leurs pseudo-études pseudo-scientifiques, sans oublier le harcèlement moral au quotidien (En France, la chasse au niqab, la répression des «signes ostentatoires», les discriminations de fait des cantines scolaires contre les Juifs, Musulmans, non-violents, etc.). Et ces actions ne sont pas le seul fait de politiciens de droite-gauche en costume noir sadomaso, ils sont aussi le fait, en une très instructive collusion, de gens «cools»(note 87), de «jeunes» «branchés», avec leurs romans et bandes dessinées cyniques, leurs jeux vidéo violents, rap, drogue, sexualité Sadienne (note 83), etc. D'où le grave danger de ces modes et idéologies, et la dénonciation répétée que j'en fais.
Ceci fait que le déni de spiritualité, et son corollaire le déni de la parapsychologie, sera le prochain grand combat de nos civilisations contre les forces du rien. En effet, le déni de la spiritualité est bien plus dangereux pour l'ordre social que le déni climatique.
Ajouté le 16 Juin 2016, pour répondre aux besoins urgents de l'actualité:
(Permalien) Au 21eme siècle, la spiritualité, ses enjeux et ses applications, ne peuvent plus être ni dénigrés, ni ignorés, ni pervertis. C'est pourquoi un enseignement de base doit être obligatoire à l'école, et en rattrapage pour les adultes. Et ceci tant pour les applications que pour la culture générale. Les applications sont la prévention du fanatisme, des sectes, de l'intolérance, du suicide, de l'asocialité, ou du manque de moralité.
Cet enseignement sera présenté sous forme simplifiée dès le primaire, et complète au-delà de 14 ans. Il est indépendant du fond religieux des étudiants, mais sa présentation peut y être adaptée.
Pratiques spirituelles de base 1: Introduction à la méditation.
La méthode la plus facile semble être la concentration sur un objet, en posture allongée, selon la méthode du Hatha Yoga, en insistant sur la non-dualité entre l'effort et la relaxation. Selon le contexte, d'autres méthodes peuvent être utilisées, comme le Zazen, etc. Des maîtres en ces disciplines définiront la pratique exacte.
Pratiques spirituelles de base 2: Introduction à la non-dualité.
Explication théorique et méditation pratique sur des thèmes simples et non susceptibles de conflit: couleurs, froid-chaud, etc. Méditation, débats ou dissertations peuvent avoir lieu sur l'application à des sujets plus généraux: homme-femme, liberté-discipline, etc.
Pratiques spirituelles de base 3: contrôle des névroses.
Visualisation positive, aux fins de contrôle des névroses. Exemple du racisme, ou similaire: visualiser les personnes détestées comme sympathiques et positives. Notion d'entraînement spirituel, afin de maîtriser nos tendances primitives ou névrotiques et devenir une personne sociable.
Conclure sur l'épanouissement spirituel, d'après les définitions reconnues par les maîtres des différentes religions. On marquera bien la différence d'avec le «développement personnel» égotique.
Pratiques spirituelles de base 4: motivation, morale et discipline
On ne discutera pas des différentes règles de morale des religion, mais on prendra l'exemple de règles simples et généralement reconnues: respect des autres, ne pas voler, non-violence, etc.
Comment la visualisation positive aide à contrôler nos désirs et impulsions. Comment ils peuvent aussi aider à éviter les désirs irréalisables ou absurdes.
Enseignement théorique 1: les différentes religions
Présentation simple des principes de base du Christianisme, du Judaïsme, de l'Islam, du Brahmanisme, du Bouddhisme, du Taoïsme, des religions polythéistes européennes, de l'Animisme, selon un cursus établi en accord avec les autorités de ces religions (ou des historiens, anthropologues, etc.). On introduira la notion que ces approches différentes concernent la même Transcendance, vue de différentes façons, et donc qu'elles n'ont pas à s'opposer. On évitera de rentrer dans la dogmatique.
Enseignement théorique 2: religion et modernité
Apprendre à distinguer les affirmations traditionnelles des affirmations sectaires ou extrémistes
Apprendre à distinguer les valeurs modernes (égalité des sexes, droits de l'homme, séparation des pouvoirs) du matérialisme ou de la répression des religions.
On refusera les débats avant d'avoir fait ces présentations. Mais après, si des débats sont demandés, ou sont appropriés au contexte, on renverra au sens profonds de la Transcendance et des droits de l'homme, sans laisser s'installer une opposition entre religions et modernité.
Enseignement théorique 3: Les déviations de la religion
Les méthodes de recrutement et manipulation sectaires et extrémistes. Pour établir ce cursus on fera appel à des psychologues et des thérapeutes des victimes, pas aux associations «anti-sectes».
Les croyances non-religieuses: théories conspirationnistes, auto-suggestion en matière de santé (anorexie, «intolérances») etc.
On évitera des amalgames tel que «gourou» pour signifier «chef de secte». Au contraire la meilleure façon de désamorcer les concepts déviés est de présenter les concepts exacts, par exemple comment un gourou fonctionne réellement.
Enseignement théorique 4: religion et science
-Si la science a démontré la fausseté de la plupart des affirmations cosmologiques ou physiques des religions (mais pas toujours des affirmations historiques), elle n'a toutefois pas pu pénétrer dans des domaines comme la morale, le sens de la vie, ou la survie après la mort. La spiritualité reste donc pertinente dans ces domaines.
-On introduira au contraire les découvertes scientifiques récentes sur les NDE et d'autres phénomènes scientifiquement prouvés, et des perspectives qu'ils ouvrent. Insister qu'ils ne valident pas une religion plus qu'une autre.
Notes
On ne peut pas noter la réussite spirituelle. Toutefois il reste possible de noter les connaissances, l'assiduité, l'attitude en cours.
Dans un contexte judiciaire, évaluer l'effet de tels cours revient à évaluer classiquement la repentance ou les modifications de comportement et motivations.
Ce que cet enseignement n'inclut pas (ou dénonce au besoin):
Pratiques pseudo-spirituelles ou pseudo-scientifiques telles que psychanalyse freudienne, hypnose, le «chacun sa vérité» du Nouvel Age et des Verts, les sectes (Pour éviter les «discussions» on évitera d'en nommer, à moins qu'elles n'aient commis des crimes), les cultes du mal (satanisme, sorcellerie, néonazisme... que l'on prendra soin de distinguer de choses comme les Wiccans)
Ajouté en Mars 2022: Il semble que l'on commence à aller dans cette direction aux USA, et aussi en France avec différentes expérimentations, menées dans les écoles, à l'initiative du député Gaël Le Bohec. L'Education Nationale teste la Méditation de Pleine Conscience (Mindfulness), une pratique laïque basée sur la méditation bouddhiste, qui a la caution des scientifiques, psychologues et neurosciences, pour sa capacité à pacifier et centrer les enfants, ou améliorer différents troubles de personnalité.
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Modified in 2024
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